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Balzac et la petite tailleuse chinoise

Dissertation : Balzac et la petite tailleuse chinoise. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Mai 2020  •  Dissertation  •  1 329 Mots (6 Pages)  •  572 Vues

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ANALYSE LITTÉRAIRE :
BALZAC ET LA PETITE TAILLEUSE CHINOISE

Lorsqu’on parle de mise en commun des moyens de production et de répartition des biens selon les besoins de chacun dans le but d’abolir toutes classes sociales, cela semble une idée inoffensive et assez révolutionnaire. Précisons que cette idéologie veut un seul et unique homme au pouvoir et le reste du peuple sous sa dictature, qu’elle empêche toute démocratie et qu’elle souhaite abolir l’esprit d’initiative, c’est tout de suite moins rose et invitant. C’est ce qu’on appelle le communisme, c’est cette idéologie que prônait le Parti communiste chinois en 1948, alors qu’il devient l’unique parti de la république populaire de Chine. Parmi leurs lois ridiculement sévères qui assure au gouvernement un complet pouvoir sur sa population, se trouve l’interminable liste des ouvrages interdits sur laquelle figure autant les livres scientifiques, les livres traitant de médecine, les livres relatant n’importe qu’elle connaissance aussi minime et insouciante qu’elle peut être, que les histoires d’amour. En bref, ils s’y retrouvent tous, à l’exception du Petit Livre rouge de Mao et tout ça dans l’unique intention d’anéantir l’individualisme. En tant qu’humain, nous ressentons tous un besoin d’apprendre à un certain moment et comme nous le prouve le roman de Dai Sijie intitulé Balzac et la Petite Tailleuse Chinoise par le biais de ses trois personnages principaux, la littérature peut être utile à tous ceux et celles qui lui donnent la chance de s’y abandonner. La littérature a non seulement le pouvoir de permettre aux personnages de s’évader mentalement, mais aussi physiquement.

Pour débuter, dès le commencement du roman, il est très facile de constater les difficiles conditions de vie et de travail des habitants causées par le communisme qui leur est imposé. Luo et le narrateur, deux jeunes garçons de 17 et 19 ans, sont arrachés à leurs parents respectifs avant d’être envoyés en rééducation sur « le Phénix du Ciel », étant donné leur niveau intellectuel trop élevé, selon les normes de Mao, le dictateur de leur république. À leur arrivée, ils sont installés dans une cabane du village. « Au-dessous de la maison soulevée par des piliers en bois, se trouvait la porcherie où vivait une grosse truie, un patrimoine commun elle aussi. La maison proprement dite était en vieux bois brut, sans peinture, ni plafond, (...)[1]. » Après une courte nuit dans ce taudis, ils se font brutalement réveillés par le chef du village pour amorcer une journée de travaux forcés, dégradants, humiliants et trop souvent dangereux à cause des sentiers qu’ils devaient emprunter.

Ce qui [les] effrayait le plus, c’était de porter la merde sur le dos : des seaux en bois, semi-cylindriques, avaient été spécialement conçus et fabriquées pour transporter toutes sortes d’engrais, humain ou animal; tous les jours, on devait remplir ces « seaux à dos » d’excréments mélangés à de l’eau, les charger sur son échine et grimper jusqu’aux champs, souvent situés à une hauteur vertigineuse. À chacun de vos pas vous entendiez le liquide merdeux clapoter dans le seau, juste derrière vos oreilles. Le contenu puant s’échappait petit à petit du couvercle, et se répandait en dégoulinant le long de votre torse[2].

Outre le transport de matières alvines,  les adolescents travaillent dans des mines complètement nus comme des forcenés et n’ont que très peu de répit. À force de vivre de pareilles épreuves jours après jours, les deux individus n’ont d’autres choix que de se divertir comme ils le peuvent, car mise à part les films de propagandes communistes que le chef les envoi regarder une fois par mois pour ensuite distraire le village en entier, les passe-temps sont quasi inexistants. Alors lorsqu’ils font la découverte de la valise remplie de livres interdits appartenant au Binoclard, leurs sens s’éveillent et la soif de nouvelles connaissances les obsède. Grâce à un service rendu au détenteur des bouquins, ils extorquent le droit de repartir avec Ursule Mirouët, l’un des romans. Ils le dévorent en l’espace d’une nuit et réussissent, le temps de quelques heures, à s’évader par cet exutoire peu commun. Après cet instant, plus rien ne les torture plus que de savoir que d’autres chef-d’œuvre comme celui-ci ce cachent non loin d’eux et ils font tout leur possible pour les esbigner dans l’espoir d’échapper psychologiquement encore une fois à cette vie de misère. On peut donc comprendre que la littérature leur permet effectivement de fuir leur terrible réalité.

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