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Étude du roman Balzac et la Petite Tailleuse chinoise de Dai Sijie

Mémoire : Étude du roman Balzac et la Petite Tailleuse chinoise de Dai Sijie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Juillet 2014  •  1 616 Mots (7 Pages)  •  2 855 Vues

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Dai Sijie est un romancier et un cinéaste chinois né en 1954. Balzac et la Petite Tailleuse chinoise est le premier roman autobiographique réaliste de Dai Sijie. Le contexte historique de la rééducation imposé par le «Grand Timonier», Mao Zedong, est une période sombre dirigée par un système politique communiste durant les années de la Révolution culturelle. Cette révolution voulait que le peuple ne soit pas éduqué, ou que les gens qui avaient fait des études soient exilés à la montagne pour ne pas risquer de poser des problèmes au régime. Le roman illustre l’influence de la littérature française sur les adolescents chinois. L’ensemble du roman illustre autant la thèse de l’obscurantisme que la thèse des lumières. Pour commencer, le roman de Dai Sijie touche des contrastes de la révolution culturelle, dont l’obscurantisme, et ensuite Dai Sijie met en lumière une évolution chez les protagonistes.

Le roman de Dai Sijie touche des contrastes de la révolution culturelle, dont l’obscurantisme. Le Grand Timonier de la révolution garde son peuple dans l’ignorance par l’abolition de l’éducation et de l’accès aux connaissances. Luo et le narrateur arrive dans la montagne du Phénix du ciel où ils sont contraints de participer à la rééducation de Mao : « Deux mots sur la rééducation : dans la Chine rouge, à la fin de l’année 68, le Grand Timonier de la révolution, le président Mao, lança un jour une campagne qui allait changer profondément le pays : les universités furent fermées, et « les jeunes intellectuels », c’est-à-dire des lycéens qui avaient fini leurs études secondaires, furent envoyés à la campagne pour être « rééduqués par les paysans pauvres ». […]Une seule chose ressemblait à ce qu’on appelle l’ironie du sort : ni Luo ni moi n’étions lycéens. Jamais nous n’avions eu la chance de nous asseoir dans une salle de classe de lycée. Nous avions simplement terminé nos trois années de collège, quand on nous envoya dans la montagne, comme si nous étions des « intellectuels ». Il était difficile de nous considérer, sans délit d’imposture, comme deux intellectuels, d’autant que les connaissances que nous avions acquises au collège étaient nulles : entre douze et quatorze ans, nous attendîmes que la Révolution se calmât, et que rouvrît notre établissement. Mais quand nous y entrâmes enfin, nous fûmes emplis de déception et d’amertume : les cours de physique et de chimie, les « connaissances de base » se limitant désormais à l’industrie et à l’agriculture. […] Ces manuels et le Petit Livre Rouge de Mao restèrent, plusieurs années durant, notre seule source de connaissance intellectuelle. Tous les autres livres étaient interdits. » (p.12-13 L. 96- 140)

Tout d’abord, « les universités furent fermées » par Mao ce qui est sans équivoque un moyen d’éliminer toute forme d’intellectualité auprès de sa société. Le fait que les protagonistes affirment que « les connaissances qu’ [ils ont] acquises au collège étaient nulles » montre que malgré le fait qu’ils ont tenté d’avoir une éducation le contenu de ceux-ci et les compétences acquises sont moindres. L’emploi du terme péjoratif « limitant » désigne que Luo et le narrateur sont confinés à n’apprendre que des éléments sur l’industrie et l’agriculture. Une fois de plus, le Petit Livre Rouge de Mao étant « notre seule source de connaissances intellectuelles » établit le fait que le savoir provenant de livres autres que ceux permis par Mao est totalement écarté des possibilités que les jeunes intellectuels puissent avoir recours afin de se cultiver. Ensuite, le lieu de rééducation des protagonistes est représentatif de la noirceur du président de la Chine rouge. Luo et le narrateur, doivent faire leur « rééducation », sous prétexte que leurs parents sont des « ennemis du peuple ». Ils sont ainsi envoyés à la montagne du « Phénix du Ciel » : « Lorsque je posai les yeux sur les pics d’une hauteur vertigineuse qui se dressaient de toutes parts, je vis un sentier étroit qui se hissait dans les fissures sombres des rochers en surplomb, et semblait se volatiliser dans la brume. […] Je me contentai donc de regarder de loin ce lieu sauvage et isolé, obscurci par une exubérance d’arbres géants, de plantes grimpantes, de végétation luxuriante, qui semblait l’endroit par excellence où un bandit eût pu surgir de l’ombre et bondir sur les voyageurs. » (p.16-17 L. 244-260) Caractérisant le sentier «étroit», l’auteur représente la force de confinement exercée sur la population de cet endroit et sur les protagonistes par la même occasion. L’expression «brume» représente le voile qui garde la ville inculte et l’utilisation de «isolé» appuie le fait que la société n’a pas accès aux connaissances. Les termes «obscur[ité]» et «fissures sombres» supportent la thèse que le lieu est inconnu et on ne peut s’y fier puisque sa solidité et son état suggèrent le doute. De plus, cela montre l’idéologie maoïsme par la représentation du président Mao comme un

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