Anouilh Antigone éd La Table Ronde, p 91 à 95
Commentaire de texte : Anouilh Antigone éd La Table Ronde, p 91 à 95. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar arturimbo • 9 Novembre 2018 • Commentaire de texte • 863 Mots (4 Pages) • 1 449 Vues
Anouilh Antigone éd La Table Ronde, p 91 à 95
Commentaire
- Sur le plan de la fiction, cette scène d’affrontement met aux prises deux personnages très différents
11- En quoi ces deux personnages sont-ils opposés ?
Sur le plan du statut, Antigone et dans un quadruple rapport d’infériorité (cf notamment indications para textuelles) : Oncle/nièce ; adulte/jeune ; Roi/sujette ; homme/femme (qu’Antigone dépasse, renverse, bouscule : jeu des pronoms avec le passage du vous au tu – procédé usuel dans la tragédie racinienne –, railleries, etc.)
différences aussi sur le plan psychologique (c’est ce à quoi les élèves ont été en général le plus sensible, l’aspect « conflit de générations »)
clivages idéologiques : Créon = la loi de la cité/Antigone : la révolte contre la loi injuste ; Créon= le social/Antigone : les droits imprescriptibles de l’individu
111 Antigone : une adolescente révoltée et violente
rappel pour les élèves : caractérisation indirecte d’un personnage par ses actions et ses paroles
types de phrase (interrogatives, exclamatives, impératives) ; juxtaposition ; parallélismes et gradations ; négations
112- Créon : l’adulte raisonnable (tu ne sais plus que tu dis, tu es folle), expérimenté, donneur de leçons, qui ne souffre pas la contestation ; il appartient au parti du plus fort, qui veut l’obéissance et n’accepte pas le dialogue
ton péremptoire, insultes, phrases exclamatives, fausses interrogations, mode impératif, injonctions, répétitions, gradations, phrases courtes ; il veut contraindre l’interlocutrice, la contraindre au silence ; il la nie, la disqualifie ; violence verbale et physique (didascalies)
12- c’est cette opposition entre ces deux personnages antithétiques qui donne à ce dialogue sa forme, celle d’un face-à-face violent, où le rapport de force est constant
marques de la vivacité des échanges verbaux
ironie de part et d’autre (lignes 45-48 ; ligne 65)
rapport de forces : un dialogue qui tourne monologue ; il y a des répliques, mais il n’y a plus de dialogue au sens où l’échange verbal doit nourrir une véritable communication entre les êtres humains. Créon ne peut plus persuader (je vous parle de trop loin maintenant), il cherche seulement à réduire Antigone au silence ; temps de parole déséquilibrés : phrases et répliques courtes pour Créon, longues pour Antigone, véritable flot verbal (tirades ; quasi monologue intérieur lignes 19 à 23). Un dialogue qui tourne monologue.
bref, Créon= la parole du pouvoir (la loi du plus fort, l’arbitraire du pouvoir)/Antigone= le pouvoir de la parole
transition : sur le plan de la fiction, deux personnages qui s’affrontent, violence verbale et physique ; mais quels en sont les enjeux, sur le plan des idées ?
- un dialogue argumentatif dans lequel s’opposent deux conceptions de la vie et du bonheur : ces deux personnages incarnent des visions du monde antithétiques
21- deux positions différentes dans la polémique
rappel pour les élèves : un argumentateur peut chercher à convaincre et/ou à persuader
convaincre : reformuler la thèse de chacun des deux personnages, repérer leurs arguments ainsi que les exemples
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