Analyse linéaire, lettre 21

Analyse linéaire : Les Liaisons dangereuses

 Choderlos de Laclos publie en 1782 un roman épistolaire, les Liaisons dangereuses. L’auteur y met en scène deux libertins, le vicomte de Valmont et la marquise de Merteuil. Dans la lettre XXI, Valmont relate à la marquise de Merteuil l’un de ses stratagèmes : pour séduire Tourvel, il a fait la charité à une famille prête à être saisie car dans l’impossibilité de payer la taille. Tout d’abord, nous verrons comment Valmont manie l’art du récit et parvient à capter l’attention de son destinataire pour ensuite étudier le portrait de Valmont en libertin machiavélique qui se dessin en filigrane de la lettre.

Il théâtralise la scène pour capter l’attention du destinataire. Valmont mets en scène en utilisant le champ lexical du théâtre « spectacle, drame, scène de dénouement ». Il veut insister sur ce tableau final, destiné à frapper l’esprit des spectateurs et à la moraliser. Valmont est en quête d’effet. Ainsi les effets pathétiques s’enchaînent en cascade. Il montre les opprimés comme faible «  chef de famille, patriarche » tout contribue ainsi à en faire des pauvres gens qui méritent d’être sauvés. Il utilise le champ lexical de la religion « bénédictions, dieu » afin de couronner la sainteté toute nouvelle de Valmont.                 Valmont veut se dominer sois même, rien dans ses actes ne relève de la spontanéité et de la sincérité, tout est « calculer » (l.68)Le libertin veut maîtriser ses passions. L’abondance des connecteurs logiques est marqué par des conjonctions de subordination « quoi qu’il en soit » dit cette volonté de maîtriser chez Valmont. Le lexique de l’argent supplante alors celui des sentiments «  paie, payer ». De plus quand il évoque madame Tourvel , il l’estime comme un  bien, non comme un être . Il use ainsi du verbe « valoir » et du participe « calculé » quand il évoque sa proie. On notera donc que le libertin manipule les êtres comme des pantins.

Valmont est au cœur de la lette XXI des Liaisons dangereuses, il en est d’abord le scripteur talentueux, qui en maître du récit, produit une narration haletante, apte à séduire son destinataire. Il est aussi au cœur de la lettre en ce qu’elle dévoile. Valmont se dessine comme un libertin notoire, froid, calculateur et orgueilleux, avide de conquêtes et de victoires.

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