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Analyse linéaire "Quand vous serez bien vieille" Ronsard

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Par   •  21 Avril 2021  •  Analyse sectorielle  •  1 505 Mots (7 Pages)  •  11 349 Vues

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Introduction :

Pierre de Ronsard, est un poète français du XVIème siècle (1524-1585) et fut le meneur du courant de la Pléiade. Il est très connu pour ses poème amoureux, dont celui qui nous est présenté ici, le sonnet 43 du recueil « Sonnets pour Hélène », publié en 1578. Dans le sonnet « Quand vous serez bien vieille » , Ronsard s’adresse à Hélène de Surgères afin qu’elle cède à ses avances. Il utilisera l’argument du carpe diem et que pour rendre hommage à sa beauté, elle se doit de céder à la séduction.

Lecture du poème

Analyse linéaire :

V.1. Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle, 

Ici, Ronsard insiste sur la vieillesse qui est accentué par l’adverbe « bien ». Le soir évoque la fin de la journée mais également la fin de la vie de la jeune femme. C’est une cruauté de la part du poète de présenter la jeune femme de façon peu flatteuse.

V.2. Assise auprès du feu, dévidant et filant,

L’éclairage à la chandelle et les flammes du feu évoque une scène clair-obscur qui suggère une fausse tranquillité. En effet, Ronsard montre qu’Hélène la mélancolie qu’elle pourrait ressentir une fois confrontée à ses regrets. « Dévidant et filant » renvoie au mythe des Parques qui président le déroulement de la vie, avec une qui file, l’autre qui tisse et la dernière qui coupe. La Pléiade, dont fait partie ce poème possède de nombreuses références à la mythologie grecque et à l’Antiquité.

V.3. Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :

Les participes présents « chantant »   et « émerveillant » évoque le caractère long et monotone des activités d’Hélène mais ces deux termes renvoient également au champ lexical de la poésie. Ainsi, Ronsard fait une éloge de la poésie.

V.4. Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.

La beauté n’apparaît qu’à l’imparfait, un temps du passé, un temps révolu. L'assonance  en [an] ralentit la lecture du poème montrant ainsi la monotonie de la vie d'Hélène.

Le quatrain est basé sur la thème de la fuite du temps. Le mot « belle » rime avec « chandelle ». C’est une métaphore qui renvoie au caractère fragile et éphémère de la beauté.

Au delà de l’inconstance de la beauté, celle ci n’est mise en valeur que par Ronsard. « rossard me célébrait ». Hélène devient importante que au travers de Ronsard.  Le verbe célébrer signifie ici rendre hommage, honorer, mais aussi rendre célèbre. Le verbe trouve un écho dans l’expression « bénissant votre nom » au v8. Ronsard peut accorder l'immortalité à Hélène en écrivant sur elle. Il va assurer le renom de la belle, va immortaliser le nom d’Hélène, car tel est le pouvoir de la poésie de traverser les siècles. On renvoie ici à l’orgeuil du poète et à son narcissisme. «  Ronsard » désigne davantage l’homme de lettres que le simple individu. Il a le pouvoir au travers de la poésie et de ses facultés intemporels de donner de l’importance à Hélène.

V.5. Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,

Ce vers montre la douceur de la mort du poète, car même après celle – ci, on continue de penser à lui. Tout le monde pense encore à lui, mort très douce du poète. Cela fait écho au vers précédent et à la pérennité de la poésie.

V.6. Déjà sous le labeur à demi sommeillant, 

Ici, une éloge du poète et de son pouvoir. Il a la capacité de réveiller la servante (dans le vers 7) qui sommeille.

V. 7.Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,

Ronsard est très présent dans le poème grâce aux pronoms personnels à la première personne (je, mon…) et son nom est évoqué à deux reprise contrairement à celui d’Hélène qui n’est évoqué qu’au vers 8. « Eu bruit de mon nom » relève de la réputation, du renom du poète et des paroles que prononcent les gens à son sujet.

V.8. Bénissant votre nom de louange immortelle.

De nouveau, comme au vers 4, il y a une forme de narcissisme du poète car Hélène sera louangée  uniquement parce qu'elle aura fait l'objet d'une poésie de Ronsard.  Également, Hélène accède à une forme d'immortalité puisque « belle », dernier mot du premier quatrain, rime avec « immortelle » dernier mot du second quatrain. Par cette symétrie des positions, ces deux mots sont mis en valeur.

Les deux quatrains et le 1er tercet le poète évoque un futur sombre, la vieillesse à venir, pour inquiéter Hélène et l’obliger à porter son attention sur Ronsard.

V.9. Je serai sous la terre et fantôme sans os :

La vieillesse flirte avec la mort : celle du poète y est évoquée, mais celle d’Hélène est implicitement présentée comme imminente : il évoque sa propre mort dans le même tercet .

V. 10. Par les ombres myrteux je prendrai mon repos :

Le poète envisage sa mort mais il utilise un euphémisme. Il ne meurt pas, il se repose. Les vers 9 et 10 comportent le champs lexical de la mort : « sous la terre », « fantôme sans os », « mon repos », « ombres myrteux ».  Encore une fois, ce poème de la Pléiade fait référence à la mythologie grecque et à ses Enfers. La myrte est une plante, symbole de la déesse Vénus ou Aphrodite chez les grecs.

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