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Allégorie - C. Baudelaire

Commentaire de texte : Allégorie - C. Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  1 258 Mots (6 Pages)  •  18 093 Vues

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ERTAULT Pierre                                                                1ère S 3

23/03/15                       Commentaire du poème « Allégorie »[pic 1]

[pic 2]

Le poète français Charles Pierre Baudelaire, né à Paris le 9 avril 1821 et mort à Paris le 31 août 1867. Cet artiste, situé à la croisée de plusieurs mouvements, comme le romantisme, le classicisme et le symbolisme, écrira plusieurs recueils de textes, en vers ou en prose, mais le plus connu reste tout de même son recueil de poèmes Les Fleurs du mal, publié en 1857, qui sera d’ailleurs poursuivi en justice et censuré en partie. Nous étudierons ici un extrait de cette œuvre, le poème Allégorie. Tout d’abord, nous verrons comment l’auteur réalise un portrait de femme assez particulier, puis la nature réelle de cette femme elle-même particulière, et enfin, nous nous intéresserons de plus près au titre même de ce poème, qui permet une analyse plus poussée du contenu de ce texte.

Tout d’abord, ce texte décrit de manière particulière une femme, à travers de nombreuses occurrences de parties du corps féminin. En effet, l’auteur parle à deux reprises de la poitrine de cette femme, notamment à travers la métaphore animalisante « de riche encolure » (v.1), reprenant le terme désignant la poitrine d’un animal, et, au vers 11, une allusion directe à cette partie du corps : « Et dans ses bras ouverts que remplissent ses seins » (v.11). De nombreuses allusions à son corps et à sa beauté sont également présentes, comme ses cheveux, « qui laisse dans son vin traîner sa chevelure » (v.2). Il parle ensuite du corps de cette femme anonyme, de son « corps ferme et droit » (v.8), il s’attarde sur la « beauté du corps » (v.15) de cette créature, dont on vient à mettre en doute l’humanité même : « Elle marche en déesse et repose en sultane » (v.9). Baudelaire décrit donc une femme magnifique, qui éblouit ses yeux.

Cependant, cette femme ne se laisse pas atteindre par « Les griffes de l’amour », en effet, traînant apparemment dans un petit bar, un « tripot », elle semble boire tellement de vin qu’elle en laisse tomber sa chevelure dedans sans y prêter attention. On peut donc supposer qu’une si belle femme ne traine dans des endroits aussi miteux ne recherche qu’une certaine forme d’amour, l’amour vénal, en effet, il semble que cette femme, exhibant sans pudeur son anatomie idéale, ne soit autre qu’une fille de joie. Il est dit qu’ »elle , ; a dans le plaisir la religion musulmane » (v.10), or cette religion magnifie le plaisir sexuel, et condamne peu la prostitution. Elle sublime le regard des hommes, « Elle appelle des yeux la race des humains » (v.12), et les invite de « ses bras ouverts que remplissent ses seins » (v.11). Etant une péripatéticienne, elle n’éprouve pas de sentiments vis-à-vis de ses clients, et ne vient pas dans cet établissement pour consommer, d’où le fait que « Les griffes de l’amour, les poisons du tripot, tout glisse et tout s’émousse au granit de sa peau. » (v.3/4), avec notamment l’anaphore « tout glisse et tout s’émousse », reprenant deux mots, symboles de l’inaccessibilité du cœur de cette femme, protégé par une peau de « granit » (v.4). Plus tard, l’auteur exprime la pénibilité de la vie de cette femme, à travers l’oxymore de sa « rude majesté », en effet, cette fascination exercée sur les hommes l’oblige également à leur donner son corps, le plus souvent à des hommes vicieux et pervers, qu’elle n’aime pas. Cette rude majesté est également soulignée par la comparaison à une déesse et à une sultane, reine musulmane, symbole de l’Orient, libre et source de fantasmes des auteurs du XIXème siècle. Ainsi, le poète réalise un portrait à double face d’une femme en apparence normale.

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