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Acte V scène 7 « La vérité de Phèdre »

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Par   •  3 Avril 2020  •  Commentaire de texte  •  1 474 Mots (6 Pages)  •  553 Vues

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                        Texte C : Acte V scène 7 « La vérité de Phèdre »

Introduction :

 (Le début de l’introduction est sur la première explication de Phèdre)

      Nous sommes ici au dénouement de la pièce. Hippolyte est mort et Théramène vient d’en faire le récit terrifiant à Thésée. Phèdre entre alors en scène pour la dernière fois, avec le projet de révéler l’innocence d’Hippolyte.

LECTURE

Nous étudierons comment cette scène suscite la terreur et la pitié du spectateur OU Nous étudierons comment cette scène suscite l’ambivalence de l’aveu de Phèdre qui reconnaît sa culpabilité tout en rejetant la faute sur Oenone.

I L’aveu de l’innocence d’Hippolyte (v. 1 à 11)

II L’annonce de sa mort (v. 12 à 24)

I L’aveu de l’innocence d’Hippolyte (v. 1 à 11).

  1. La reconnaissance de sa passion pour Hippolyte (v. 1 à 3)

Phèdre coupe Thésée qui n’a pas achevé sa phrase : « Cruelle, pensez-vous être assez excusée… » ce qui traduit l’urgence de la révélation, qui est expliquée par l’imminence de sa mort annoncée avec l’euphémisme « Les moments me sont chers » (v.1). Le rôle joué par Phèdre est mis en évidence par le pronom d’insistance « moi », le présentatif : « c’est » et le développement de la subordonnée relative aux vers 2 et 3 : « C’est moi qui sur ce fils chaste et respectueux / Osai jeter un œil profane, incestueux ».

Le parallélisme de construction souligne à la fois la culpabilité de Phèdre et l’innocence d’Hippolyte, par une double antithèse : « chaste et respectueux » = sacré // « profane, incestueux » = impureté.

Les deux adjectifs en fin de vers (« respectueux », « incestueux ») soulignent l’opposition des deux personnages par leur réunion à la rime (= rime anti-sémantique).

  1. Le rejet de sa responsabilité dans la mort d’Hippolyte (v.4 à 11).

-La première raison invoquée par Phèdre est le rôle criminel des dieux dans la naissance de sa passion pour Hippolyte. cf « Le ciel mit dans mon sein une flamme funeste. ». Vénus y est évoquée implicitement avec la métonymie du « ciel ». La construction de la phrase place Phèdre en CCL « dans mon sein » donc comme une victime.

-La seconde raison est la responsabilité d’Oenone qu’elle développe sur 7 vers : elle semble être la vraie coupable. Dès le vers 5, le jugement dépréciatif de Phèdre apparaît avec l’adjectif «détestable » et son rôle dans le destin d’Hippolyte est souligné par le verbe « conduire » (« La détestable Oenone a conduit tout le reste ») à la différence de la passivité de Phèdre dans le vers précédent.

Des vers 6 à 9, elle résume ses actes calomnieux à l’égard d’Hippolyte. Les enjambements successifs traduisent l’enchaînement inéluctable et rapide des événements. La réunion à la rime des termes « horreur » et « fureur » (rime sémantique en quelque sorte) traduit le déchaînement de la passion et suscite la terreur. Dans ces deux vers, « Elle a craint qu’Hippolyte, instruit de ma fureur,/Ne découvrît un feu qui lui faisait horreur »,  Phèdre est lucide quant à la force destructrice qui l’anime et Hippolyte est présenté comme un personnage attaché à l’honneur. L’allitération en [r] des vers 6 et 7 renforce le pathétique.

Oenone (au vers 8) est une nouvelle fois présentée comme coupable avec la périphrase violente « La perfide » en écho à « La détestable Oenone » au début du vers 5. Sa culpabilité est renforcée par son empressement avec le verbe « s’est hâtée » au vers 9 : « La perfide (…) s’est hâtée à vos yeux de l’accuser lui-même », et par la redondance des pronoms de la 3ème personne du singulier « l’ » et « lui-même » (v.9) qui renforcent la calomnie dont Hippolyte a été victime. A l’opposé, Phèdre se présente comme une victime d’Oenone par sa vulnérabilité avec l’expression « abusant de ma faiblesse extrême »(v.8) L’hyperbole insiste sur cette vulnérabilité,  Phèdre essaie de rejeter toute responsabilité et manifeste ainsi son ingratitude à l’égard d’Oenone !

Les deux derniers vers (v.10 et 11) de ce premier mouvement décrivent la mort d’Oenone, sans aucune empathie de Phèdre et même avec le regret d’une mort facile avec le comparatif « supplice trop doux » (v.11) : la rancœur de Phèdre est intacte et rappelle sa malédiction à l’acte IV scène 6 « Va-t’en, monstre excécrable ! » (v.1317). Là encore, Oenone est seule responsable de ses actes comme le montre la série de verbes d’action : « s’en est punie », « fuyant », « a cherché » (v.10 et 11). La rapidité de ces deux vers traduit l’engrenage tragique, souligné aussi par le champ lexical de la précipitation déjà plus haut : «a conduit»,  « s’est hâtée », et ici « fuyant ».    

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