A une passante cas

« A une passante »

« A une passante » est un poème des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire.  C’est un auteur du XIXème siècle. Il était critique d’art et il a contribué au renouvellement de la forme d’écriture poétique. C’est un auteur de la « modernité ». Sa particularité est qu’il est considéré comme le dernier auteur romantique. Il a transformé le romantisme. Le romantisme est un mouvement littéraire et culturel du début du XIXème siècle qui se caractérise par l’accent sur les sentiments. Plusieurs autres auteurs font partis de ce mouvement comme Victor Hugo (avec « Demain dès l’aube,…), Lamartine (avec Le Lac) et Musset. Dans les poèmes de Baudelaire, on trouve une notion de spleen qui reprend la mélancolie des romantiques et la théorie des Humeurs. Il y a une noirceur plus grande que chez les romantiques. Il initie le symbolisme, c’est un poétisme qui mêle les sens. D’autre part, il est considéré comme un poète moderne dans  la mesure où il va introduire des éléments du quotidien et il va s’emparer de l’univers des villes afin de lui donner une existence poétique. Dans les Tableaux Parisiens, il propose une écriture poétique qui montre les lieux et les habitants de Paris. Il transfigure ses personnages jusqu’à rendre hommage à des personnages peu communs. Il y a des figures éblouissantes et c’est le cas dans le poème « A une passante » dans lequel Baudelaire rend hommage à cette femme qui symbolisme le coup de foudre et la rencontre amoureuse. Alors comment Baudelaire rend le coup de foudre ? Quelle image de la femme nous propose-t-il ? Pour cela, dans un premier temps, on va voir le récit d’une rencontre amoureuse et dans un deuxième temps, on va voir l’image de la femme idéale inaccessible.

Il s’agit de la rencontre entre le narrateur et une mystérieuse passante : une première partie est consacrée à l’apparition de la femme et la seconde à une méditation du narrateur, où celui-ci analyse les répercussions provoquées en lui par cet événement. Le premier vers du poème place le narrateur au centre du poème (« autour de moi ») et décrit le cadre de l’action, en mettant l’accent sur le bruit de la rue (« assourdissante », « hurlait »). Des vers 2 à 5, on a une présentation de la passante en suggérant la progression de la vision : simple silhouette au départ (« Longue, mince… »), puis la vision semble se rapprocher et se détailler (la main au vers 3, la jambe au vers 5). Vers 9, c’est un vers de transition entre la partie rencontre et la partie méditation. Le vers résume d’un mot, « un éclair », l’expérience fulgurante que vient de faire le narrateur, la révélation qui a accompagné un simple échange de regards. Opposé au précédent, le mot « nuit » exprimer la déception de la perte, la disparition de la passante, le retour brutal au réel après le rêve. Les deux derniers vers donnent à la rencontre le sens d’une véritable rencontre amoureuse. Ils étaient faits l’un pour l’autre. Tous deux en ont eu la révélation simultanée.

L’image d’une femme idéale et inaccessible. L’apparition de la jeune femme en deuil lui semble une révélation quasi surnaturelle : l’intensité de l’impression reçue apparaît notamment au vers 9 (la comparaison avec un « éclair ») et au vers 10 (« dont le regard m’a fait soudainement renaître »). La vision de la belle veuve prend pour lui un sens de révélation car il faut comprendre qu’il est dégoûté de la vie : la Beauté existe vraiment dans ce monde, le bonheur, l’élégance et l’idéal y ont aussi leur place. Mais la passante incarne surtout pour le narrateur le caractère inaccessible de cet Idéal. C’est dans les deux tercets que se précise la conception tragique de l’Amour qui anime le poète. Il construit dans l’imaginaire, sur la base d’un seul bref regard échangé, le mythe d’un amour partagé. Il n’a aucune chance de retrouver cette femme, sinon comme il le dit dans le vers 11, « dans l’éternité ».

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