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Zola " Nana "

Mémoire : Zola " Nana ". Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Mars 2014  •  1 636 Mots (7 Pages)  •  1 680 Vues

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En quoi le dernier portrait de Nana dépasse-t-il le traitement naturaliste ?

Émile Zola (1840-1902), écrivain français, est considère comme le chef de file du naturalisme en littérature. C’est l'un des romanciers les plus populaires de son époque. Nana, publié en 1880, est le neuvième roman de la série Les Rougon-Macquart. L'auteur y développe le thème de la prostitution à travers le parcours d’une courtisane dont les charmes ont affolé les plus hauts dignitaires du Second Empire. L'histoire de Nana débute en 1868 et se termine par sa mort atrocement douloureuse en 1870 que Zola nous décrit dans les moindres détails.

En quoi le dernier portrait de Nana dépasse-t-il le traitement naturaliste ?

Dans un premier temps, nous étudierons comment Zola fait une peinture réaliste de la scène puis la manière dont il dépasse cette dimension par l'hyperbole, la mise en scène et la portée symbolique et politique de la fin du roman .

Emile Zola fait un portrait naturaliste de Nana. L’ancrage spatio-temporel et les personnages sont réalistes et l’évocation du corps de Nana est presque médicale.

L'histoire de Nana est tout d’abord ancrée dans le temps et dans l'espace. Le décor de la chambre d’hôtel est ordinaire : « Lit, table de nuit, cheminée, flambeau de cuivre, rideaux ». Il n’y a pas d’objets personnels, pas de famille. Seules quelques amies sont présentes. Le narrateur est extérieur, il décrit et raconte de l’extérieur sauf lorsque Rose allume un cierge parce qu’elle pense que la lampe n’est pas convenable. Il raconte en utilisant les pronoms de la troisième personne. Le repère temporel se situe dans le passé avec l’emploi du passé simple, de l’imparfait et du plus que parfait, mais le romancier crée un effet de vérité en introduisant deux phrases de discours direct au présent, en langage familier : « filons, filons, mes petites chattes ».

L’histoire se déroule durant le Second Empire sous Napoléon III. Nana meurt au même moment où Napoléon III va déclarer la guerre à la Prusse (1870-1871) « Atteinte par la syphilis , elle meurt...», «Au même moment , Napoléon III déclare la guerre à la Prusse.» Guerre qui mettra terme au Second Empire par la défaite des Français . La ferveur et l'enthousiasme patriotiques au moment de l'entrée en guerre qui enflamment non seulement la foule qui défile sur les boulevards « A Berlin! A Berlin! A Berlin! » mais aussi les discussions des compagnes de Nana. «elle meurt , dans d'atroces souffrances , dans un hôtel situé dans le quartier des grands boulevards.» Les grands boulevards étant construit par le préfet de Paris : le Baron Haussmann .

Ensuite, les personnages féminins, présents autour du cadavre , présentent un caractère réaliste . Elles sont identifiables socialement: il s'agit de cinq courtisanes , représentatives de leur époque. En effet, il n'est pas de personnage important, sous le Second Empire qui n’entretienne une courtisane. Elles sont désignées ici par leur surnom, qui est aussi souvent un pseudonyme : Gaga, Lucy, Caroline, Blanche et Rose Mignon. L’utilisation du discours direct permet à Zola de « faire entendre » de façon immédiate les personnages par le lecteur et d’imiter les tournures familières de leur milieu : « Filons, filons, mes petites chattes ». Enfin, les réactions successives de ces femmes, qui passent brusquement d’une « longue insouciance » à la « panique » en apercevant le corps de leur amie en train de se décomposer, contribuent elles aussi à ce portrait réaliste. Les mots « panique » et « insouciance », utilisés en contraste dans la même phrase traduisent bien le mouvement affolé des femmes qui prennent soudain conscience de la situation.

Puis Zola, qui compare le romancier naturaliste à un scientifique et à un « expérimentateur », présente une évocation presque médicale du corps de Nana. Il nous livre des descriptions saisissantes, crues voire choquantes pour l’époque. Dès le début de l’extrait nous sommes plongés dans une atmosphère délétère et morbide « le cadavre commençait à empoisonner la chambre ». Ensuite l’auteur passe à une description encore plus précise du corps de Nana en commençant par son visage. Tel un médecin légiste, Zola peint les moindres détails du visage de Nana qui a commencé à se décomposer « les pustules avaient envahi la figure entière…un rire abominable ». L’utilisations d’un vocabulaire aussi précis renforce l’aspect quasi médical du récit : « pustules », « un bouton », « purulence », « le nez suppurait », « une croûte rougeâtre ». Cette longue partie descriptive nous montre tout l’intérêt que porte Zola pour les sciences. En effet, nous sommes dans une époque où les progrès de la science, de la médecine, de la psychanalyse influencent l’auteur. Seuls les cheveux de Nana semblent avoir gardé un certain éclat « les beaux cheveux, gardant leur flambée de soleil, coulaient en un ruissellement d’or », la seule partie lumineuse de ce tableau infâme mais tellement réel que l’on a l’impression d’assister à la scène.

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