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Les Caractère,s Jean de la Bruyère

Dissertation : Les Caractère,s Jean de la Bruyère. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Novembre 2023  •  Dissertation  •  1 457 Mots (6 Pages)  •  250 Vues

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Dissertation de français (attention, niveau première générale)

Selon Emile Zola, « Les gouvernements suspectent la littérature car c’est une force qui leur échappe ». En effet, dans de nombreux ouvrages, la littérature est utilisée à des fins de dénonciation, parfois plus puissantes et efficaces que de beaux discours. Jean de la Bruyère, auteur du XVIIe siècle, période phare du classicisme, fait usage de la littérature afin de dénoncer des vices universels dont la société fait preuve dans son œuvre unique Les Caractères, parue en 1688. Il est alors comparable à Molière, dramaturge du XVIIe siècle, qui, de la même manière, dénonce des défauts communs à tous les hommes, tels que l’avarice, la fourberie, et bien d’autres. Par ailleurs, on définit le théâtre comique de Molière par la devise latine « castigat ridendo mores » : il châtie les mœurs par le rire. En quoi cette citation éclaire-t-elle la lecture des Caractères de La Bruyère ? Effectivement, comme énoncé précédemment, Molière utilise le théâtre afin de dénoncer les vices, pratique commune aux deux auteurs du XVIIe siècle, puisque La Bruyère compare la société qu’il observe à une pièce de théâtre où chacun joue un rôle. Compte tenu de ces éléments, nous pouvons nous demander en quoi l’ouvrage Les Caractères est-il une dénonciation de la société du spectacle, par laquelle tout le monde joue un rôle pour duper autrui, et des vices humains ?

Nous verrons, dans un premier temps, le ridicule des Caractères, puis dans un second temps, la dénonciation des vices que La Bruyère touche.

La Bruyère compare la société à une pièce de théâtre ridicule, où chacun joue un rôle, caractérisé par un vice mis en scène afin de le dénoncer. Ces mises en scène définissent les divers personnages des Caractères comme des marionnettes, contrôlées par La Bruyère. En effet, dans le caractère d’Arrias, un hâbleur sûr de lui, ainsi que celui de Nicandre, un vieil homme riche et avide d’amour, la reprise du pronom anaphorique « il », permet une mise en scène, plus particulièrement en action, de ces derniers ; ce pronom, reprit sur 3 lignes consécutives dans le fragment d’Arrias, met en exergue le ridicule dont il fait preuve lors d’une mise en scène grotesque et absurde. De plus, l’effet de « marionnettes de La Bruyère » est renforcé par les successions de verbes d’action, voire agressifs, dans les fragments de Gnathon, un homme dépourvu de bonnes manières, et d’Arrias : l’extrait « il manie les viandes, les remanie, démembre, déchire », issu du caractère de Gnathon, définit ce dernier comme un vulgaire pantin destiné à enchainer des actions déplacées. Enfin, la longueur des fragments elle-même contribue à l’aspect de « marionnettes » des personnages, puisque chaque caractère, très abrégé, permet une mise en scène efficace pour chacun des défauts, à l’image d’un court reportage sur une personnalité mondaine quelconque. En somme, l’aspect de « marionnette » ridicule et dépourvue de libre arbitre chez les personnages de La Bruyère est défini par le pronom anaphorique « il », les successions de verbes d’action, ainsi que la longueur de chaque fragment.

Le ridicule ainsi que le comique présents dans Les Caractères est démontré par des vices eux-mêmes ridicules et amusants. En effet, dans les divers fragments, les défauts dont font preuve les personnages sont décuplés et amplifiés afin de provoquer le rire ; l’adeynaton présent dans le caractère d’Arrias, « Arrias a tout lu, a tout vu », démontre la grande vanité dont Arrias fait preuve, par une revendication impossible, et provoque le rire ainsi que les moqueries du lecteur. De plus, le ridicule des vices des Caractères est souligné par les métaphores animalières présentes dans certains fragments, précisément celui de Gnathon ainsi que le caractère X-29, qui compare le peuple à des brebis contraintes de suivre leur prince, un vulgaire berger : ces métaphores saugrenues aboutissent au sourire du lecteur et démontrent l’efficacité de l’ouvrage de La Bruyère. Enfin, le comique des fragments des Caractères est mis en exergue par des jeux de mots, des usages de la langue osés, à l’image de Sethon, dont on fait mention dans le fragment concernant Arrias, qui à l’instar de ce dernier, est un honnête-homme dont le nom est une plaisanterie, puisqu’il se prononce « sait-on ». Ce jeu de mot provoque le rire chez les lecteurs du XVIIe siècle, qui font le rapprochement entre la sagesse et les

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