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Le merveilleux contre le mystère

Dissertation : Le merveilleux contre le mystère. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Janvier 2024  •  Dissertation  •  5 157 Mots (21 Pages)  •  36 Vues

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Devoir d’entraînement : «Le Merveilleux contre le mystère»         

Pour Pierre Péju, « un conte, en tant qu’histoire ravissante, n’est pas mystérieux ; il ne renvoie pas à un secret à chercher, à une clef de l’énigme.[...]. Les faits les plus extraordinaires [...] se présentent souvent avec un grand naturel, avec une évidence qui nous invite davantage à glisser [...] dans la mouvance des choses et des événements [...] qu’à trouver enfin le socle sur lequel appuyer un besoin de comprendre». Le genre du Conte - pour le romancier, essayiste et professeur de philosophie - semble être un lieu où le lecteur peut explorer, errer, découvrir mentalement un monde en se laissant guider ou porter par le merveilleux, la magie et l’imaginaire que propose le Conte au lecteur. La création du conte - de fée - s’attacherait donc à éveiller et exciter l’imagination du lecteur en lui permettant de voyager dans un monde merveilleux peuplé de rencontre avec des personnages aussi étonnants les uns que les autres. Le lecteur n’a donc besoin que de suivre la «mouvance» du voyage et de l’histoire du conte. Le conte est donc pour Péju, considéré comme «une bulle magique le temps d’une histoire» sans prétendre à un aspect mystérieux - et donc à une finalité ou un but à visé social ou psychologique - que le lecteur et l’auditeur devraient déchiffrer. Qu’est-ce que merveilleux ? Existe-t-il plusieurs merveilleux ? Mais doit-on réellement le considérer comme tel ? Ou du moins, doit-on réduire le Conte à un simple moment d’exploration mentale dans un univers imaginaire ? Le lecteur et l’auditeur - au delà du fait qu’ils se laissent porter par la «mouvance» et le «merveilleux» du Conte - ne voient-il pas ou du moins ne peuvent-ils pas interpréter et donner un sens au Conte ? Ainsi, ce dernier, ne pourrait-il pas offrir de multiples interprétations au-delà du caractère imaginaire qu’il propose au lecteur ? Le Conte pourrait alors s’adresser - non à la conscience du lecteur - mais à son inconscient en étant un outil sur lequel le lecteur et l’auditeur peuvent surmonter leurs angoisses et ainsi passer - plus sereinement - de l’enfance à l’âge adulte.

Ainsi, nous étudierons dans un premier temps, l’aspect merveilleux du Conte. Dans un second temps, nous irons plus loin dans notre réflexion en nous intéressant au conte et à son aspect mystérieux et son symbolisme. Enfin, nous essaierons de prendre en compte tous les aspects du Conte pour tenter de savoir comment «bien lire», «bien comprendre» et «tenter d’élargir et de nuancer les idées» de Péju et des psychanalystes sur le Conte.

Le Conte est - d’après le TLFI - « un récit d’aventures imaginaires ». Il appartient donc au merveilleux et « aux faits les plus extraordinaires ». Ce terme de «merveilleux» vient du latin populaire miribilia, altération de mirabilia «choses étonnantes, admirables». Dans un récit merveilleux, l’histoire se déroule très souvent dans un passé indéterminé. Ce merveilleux réside en grande partie dans les personnages surnaturels et les objets magiques. Il est donc comme coupé du réel : «on le pressent : le merveilleux n’est pas absurde ou insignifiant, il a sa raison d’être. Simplement aucun déchiffrage, mythique ou structural, ne semble pouvoir le définir totalement» - A. Preiss, Dictionnaire des littératures de langues française, Bordas, Paris,1984 -. Mais, selon Péju, à qui s’adresse-t-il et comment se raconte-t-il ? Existe-t-il seulement un seul et unique merveilleux ? Comment peut-on le comprendre ?

Le merveilleux semble être différent selon les auteurs - notamment les principaux à savoir Les Frères Grimm, Charles Perrault et Andersen. L’exemple de Peau d’Ours illustre l’idée d’un naturalisme merveilleux très présent chez les Grimm. Très souvent, les personnages ne sont pas humain dans leurs comportements puisqu’ils adoptent une forme d’animalité et participent au merveilleux grâce à cette conduite plus ou moins étrange pour le lecteur. Chez Charles Perrault, le merveilleux se trouve dans les objets ou les personnages qui restent très distincts du monde humain : par exemple le personnage de la fée ou le personnage du chat. Enfin chez Andersen, le merveilleux semble être original puisqu’il semble puiser son inspiration dans la mythologie nordique. En lisant La Reine des Neiges, La Vierge des Glaces ou encore La Petite fille aux allumettes, le lecteur se retrouve plongé dans cette fabuleuse mythologie - dont on parle très peu puisque les sources sont très discutables. Dans La Reine des Neiges, le lecteur peut retrouver une allusion au méchant Loki. Mais Andersen montre aussi un merveilleux très chrétien - notamment dans La Petite Sirène -. L’immortalité, dans ce conte, est remise en question en se rapprochant d’un concept beaucoup plus chrétien que mythologique : «Quand les humains ne se noient pas, demanda la petite Sirène, peuvent-ils vivre toujours, ne meurent-ils pas, comme nous, ici-bas, dans la mer ? - Si dit la vieille, ils doivent mourir, eux aussi, et leur temps de vie est même plus court que le nôtre. Nous, nous pouvons vivre trois cents ans, et lorsque nous cessons d’exister ici, nous devenons seulement écume sur l’eau, nous n’avons même pas une tombe ici-bas parmi ceux qui nous sont chers. Nous n’avons pas une âme immortelle, nous ne revivons jamais, nous sommes comme le vert roseau, qu’on le coupe une fois, il ne peut reverdir ! En revanche, les humains ont une âme qui vit toujours, qui vit après que le corps est devenu poussière; elle monte dans l’air limpide jusqu’à toutes les brillantes étoiles !». Ici, l’immortalité est soumise à une véritable interprétation chrétienne. Pour les humains, elle se trouve dans leurs âmes, quant aux sirènes - qui semblent être des païennes - ne possèdent pas une immortalité d’âme mais de corps. Leurs existences sont peut-être longues mais elles possèdent une fin, sans rien après la mort. Andersen joue sur un merveilleux nordique - que l’on retrouve dans l’Edda Poétique - les traditions et sur un merveilleux chrétien très présent dans les contes d’Andersen. Ainsi, le merveilleux semble être au pluriel et non au singulier. Il semble aussi être une évidence pour le lecteur qui se laisse réellement porter par ce merveilleux car il accepte de croire aux éléments surnaturels qu’il rencontre durant sa lecture. Ce dernier n’est donc pas étonné de croiser des sorcières, des fées ou le diable lui-même...

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