La femme gelée, Annie Ernaux
Compte rendu : La femme gelée, Annie Ernaux. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar Samamak • 14 Octobre 2025 • Compte rendu • 685 Mots (3 Pages) • 16 Vues
La Femme gelée – Annie Ernaux (Éditions Folio)
1. Sujet central : la condition féminine selon *La Femme gelée*
Le livre décrit l’aliénation progressive d’une femme dans le couple et la vie domestique, à travers
un récit autobiographique. Ernaux y dépeint la façon dont la société patriarcale des années
1950–1970 formate les femmes dès l’enfance pour accepter des rôles subalternes : épouse,
mère, ménagère. La narratrice, d’abord ambitieuse, brillante élève et féministe en devenir, se
voit peu à peu « gelée » — c’est-à-dire figée dans un rôle qui l’éteint.
➤ Définition du mot *aliénation* :
Le mot *aliénation* vient du verbe *aliéner*, qui signifie « rendre autre » ou « devenir étranger à
soi-même ». Dans le contexte du livre, il désigne la perte progressive de liberté et d’identité que
subit la narratrice : elle ne se reconnaît plus dans la vie qu’elle mène. Autrement dit, elle est
emprisonnée dans un rôle qu’elle n’a pas choisi et vit pour les autres au point de s’oublier
elle-même. Un synonyme plus simple serait : *enfermement*, *soumission*, ou *perte de soi*.
Ernaux met ainsi en lumière :
• L’aliénation sociale et psychologique : la femme perd son individualité dans le mariage et le
foyer.
• Le poids des normes : l’éducation, la religion et la morale façonnent les filles à la soumission.
• La double contrainte : on exige d’elles d’être à la fois modernes et soumises.
• La critique du patriarcat ordinaire : les inégalités se cachent dans les gestes et les paroles
quotidiennes.
Le titre *La femme gelée* résume cette paralysie intérieure : la narratrice, consciente de son
enfermement, reste pourtant immobile, piégée par les attentes sociales.
2. Passages marquants
1. Enfance et éducation genrée :
« On apprend aux filles à baisser les yeux, à sourire, à dire merci. »
→ Ernaux dénonce l’apprentissage précoce de la soumission féminine et la manière dont la
société conditionne les filles dès l’enfance.
2. Les études et l’émancipation illusoire :
« J’avais cru qu’en faisant des études, on s’en sortait. »
→ L’éducation, bien qu’ouverte, ne suffit pas à briser les structures patriarcales qui enferment
les femmes dans les mêmes rôles.
3. Le mariage et la désillusion :
« J’ai glissé doucement, sans m’en rendre compte, dans la vie d’une autre. »
→ Le mariage agit comme une machine à effacer l’identité de la femme. Ernaux montre la
disparition de soi sous la charge domestique.
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