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La Femme gelée, Annie Ernaux, 1981

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Par   •  11 Décembre 2022  •  Commentaire de texte  •  2 663 Mots (11 Pages)  •  210 Vues

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Lecture linéaire La Femme gelée, Annie Ernaux, 1981

        Annie Ernaux, écrivaine du XIXème siècle, publie en 1981 La Femme gelée. Elle narre dans ce roman, ses impressions de jeune mariée. Annie Ernaux en plus d’écrire est professeure de français. Elle a fait des études et vient d’un milieu modeste, ou ses parents ne respectaient pas le modèle traditionnel, c’est-à-dire, la femme, seulement, à la cuisine. En effet, le couple faisaient autant l’un et l’autre. Or, dans la Femme Gelée, cette dernière semble être piégée dans ce modèle traditionnel, avec un mari qui cautionne cela. Ainsi, cet extrait dégage trois mouvement. Tout d’abord, l.1 à 5 les jeunes mariés égalent au niveau du travail. Puis L5 à 13, l’autrice face à ses devoirs conjugaux. Enfin, L13 à la fin, la révolte de celle-ci. Ainsi, on peut se demander, comment Annie Ernaux montre-t-elle sa révolte contre la société dont elle ne trouvait pas sa place ?

1er mouvement :

  • L1 : gradation, le temps des jeunes mariés passe vite. Utilisation du présent « retournons » « donne » il présente les faits comme s’ils étaient en train de se dérouler.
  • L2 « le soir descends plus tôt » on est en septembre, ils travaillent les deux à la fac après les vacances.
  • L2 « comme nous sommes sérieux et fragiles » oxymore des termes « sérieux » et « fragiles », ils sont encore jeunes ce qui va du côté du fragile et sérieux car tous les deux ont un travail et ils sont dans la vie active.  
  • L3 On trouve de l’imparfait, l’autrice prend un regard éloigné sur ce jeune couple, qu’elle formait quelques mois après leur mariage. En effet elle parle de ce temps comme « d’une image » qui « pourrait l’attendrir » ici, l’autrice prend du recule sur cette période, plutôt belle mais qui n’a pas durée longtemps.
  • L4 Annie Ernaux commence à contester ce qu’elle vit, « je ne voulais pas chercher comment on s’enlise, doucettement » oxymore entre « enlise » verbe soutenue et « doucettement » adverbe familier. Elle parle ici de son rôle d’épouse.
  • L5 Elle justifie par la suite ce qu’est son rôle d’épouse. Elle nous dit qu’elle travaille dans la même pièce que lui « à deux mètres l’un de l’autre ». Puis elle change de sujet.

Dans cette première partie, on retrouve l’explication de la vie du couple encore jeunes mariés. Or, Annie Ernaux commence à voir un changement dans ses habitudes.

2ème mouvement

  • L5 6 Changement de sujet, elle nous parle de son cadeau de mariage : la cocotte-minute. De plus « la cocotte-minute, cadeau de mariage si utile vous verrez, chantonne sur le gaz » cette phrase ressemble à un slogan publicitaire. L’autrice joue avec cela car, pour elle cette cocotte n’a pas du tout été positif dans sa vie, bien au contraire. En effet, lorsqu’on parle de cadeau de mariage on ne s’attend pas à recevoir une cocotte-minute.
  •  L6 De plus elle nous parle d’un autre cadeau de mariage, celui du « compte-minute » objet qu’elle d’écris d’une manière horrible, « sonnerie stridente ». On imagine ce minuteur sonner fort et d’une sonnerie désagréable à écouter. Ce cadeau va avec la cocotte, ils sont destinés à l’autrice et non au mari.
  • L7 « finie la ressemblance » ici, un rappel du début de l’extrait. En effet, ce ne sont plus ce jeune couple qui travaillent ensemble à la fac « l’un à côté de l’autre » mais à la maison les rôles ne sont plus les mêmes.
  • L7 8 Une longue phrase qui montre le rituel de cette épouse. « se lève », « arrête », « attend », « ouvre », « passe » et « revient ». on voit la monotonie que montre ses verbes. Or début de la phrase, Annie Ernaux nous dit « l’un des deux se lève » puis L8 « Moi.» juste le pronom tonique qui insiste sur la personne dont on parle. Ce n’est pas son mari qui se lève s’occuper de cette cuisine, mais celle elle. On ressent son agacement.
  • L9 « elle avait démarré la différence ». Ici elle fait écho à la ligne 7 « finie la ressemblance », l’autrice insiste sur le fait qu’elle n’est plus au même niveau que son mari à la maison. Elle doit s’occuper de faire à manger, « par la dinette » alors qu’elle aussi a eu son journée de travail. En effet, elle parodie cette cuisine en dinette, pout montrer à quel point c’est ridicule ce jeu de rôle. Elle se sent infantilisée, c’est aussi pour cela qu’elle utilise « dinette ».
  • L9, On est plus à la rentrée mais cette fois-ci pendant les vacances scolaires. « le restau universitaire fermait l’été », pour elle cela signifiait qu’elle devait faire à manger le midi et le soir. « je suis seule devant les casseroles », son mari n’était pas professeur, donc n’avait pas les vacances d’été. Annie Ernaux se retrouvait la journée seule, également malheureuse, elle ne se sent pas bien dans cette vie.
  • L10 « Je ne savais pas plus que lui préparer un repas » « lui » son mari, on ne connait pas son nom. Cela montre l’éloignement qu’elle avec celui-ci. On sait seulement que l’autrice ne sais pas plus que lui cuisiner. Ils sont au même niveau, or c’est tout de même à elle de faire.
  • L10 Elle liste trois choses qu’elle sait faire « escalopes panées, la mousse au chocolat, de l’extra, pas du courant » quelle termine sa phrase par « pas du courant » montre qu’elle n’est pas magicienne, on ne fait pas du courant, on l’installe. Ici c’est pareil, elle nous montre que ce n’est pas si compliqué de faire à manger, elle prend l’exemple des plats faciles à réaliser, que son mari aurait pu faire lui aussi.
  • L11 Elle nous explique que « ni l’un, ni l’autre » ont eu « un passé d’aide culinaire, dans les jupes de maman ». Ici elle met son mari et elle, sur un point d’égalité, encore une fois, c’est-à-dire, qu’elle comme lui, n’ont jamais appris la cuisine, ils partent de zéro les deux.
  • L11 l’expression « aller se cacher dans les jupes de maman » date de cette période, moitié XXème siècle car les femmes au foyer portaient presque toujours un tablier de cuisine. Cette expression s’adresse généralement aux enfants, mais ici, elle infantilise les deux personnages.
  • L11 12 Elle se pose une question sur sa situation « pourquoi suis-je la seule à me plonger dans un livre de cuisine, à éplucher des carottes, laver la vaisselle en récompense du diner », en effet, aucun des deux n’a eu des cours de cuisine, mais c’est elle qui doit tout faire. De plus « en récompense du diner », cette phrase est pleine d’ironie. En effet, c’est elle qui fait le dîner, et qui doit tout débarrasser par la suite. Annie Ernaux est révoltée contre son mari, c’est pour cela que nous retrouvons tous les sous-entendus.  
  • L13 « Pendant qu’il bossera son droit constitutionnel » le pronom il reprend son mari, celui-ci est cité que par des pronoms et jamais de nom, elle y prête peut d’importance. Elle aussi elle a une vie en dehors de sa maison, elle doit travailler.
  • L13 « au nom de quelle supériorité » question indirecte, elle ne comprend pas et cherche à comprendre, cette situation elle ne la supporte pas. On ressent sa révolte.
  • L13 « je revoyais mon père dans la cuisine » elle nous informe sur son père, il aidait sa mère, il faisait la cuisine. Une raison de plus, elle ne comprend pas pourquoi ce n’est pas le cas avec son mari, alors que ses parents sont de la génération avec elle, ca devrait être le contraire c’est-à-dire moins stéréotypé.
  • L14 « il se marre » Annie Ernaux nous parle de son mari, encore une fois elle ne le cite que par le pronom « il », et elle utilise le verbe « se marrer » qui est familier. Elle insert les paroles de ce dernier qui se moque du père de l’autrice, il le prend de haut « le genre de ton père, pas le mien ». Son mari lui rappelle qu’ils ne viennent pas de la même famille, elle a des parents qui tenaient un commerce et lui une famille plus aisée. « le genre de ton père » c’est-à-dire, un homme qui s’occupe des tâches ménagères, qui le rend ridicule alors que le sien non, donc il prend modèle sur son père tout naturellement. C’est également pour cela qu’elle utilise le verbe familier.
  • L15 « Je suis humiliée » « mes parents, l’aberration, le couple bouffon ». Suite aux paroles de son mari, elle se sent remise à sa place, elle ne sera jamais cette fille qui vient d’un milieu aisé. Lorsqu’elle parle de ses parents, elle montre qu’ils sont opposés à sa belle-famille. « couple bouffon » accentue le fait que son mari se moque d’eux. Ils sont le couple qui font rire ses personnes aisées.

Dans ce mouvement, nous voyons clairement la colère de l’autrice face aux différences entre elle et son mari. Nous avons beaucoup de sous-entendus qui illustre cette révolte. De plus elle nous rappelle d’où elle vient : famille modeste contrairement à son mari qui lui, vient d’une famille aisées. Ainsi, les normes ne sont pas les mêmes.

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