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La femme Gelée - Annie Ernaux

Commentaire de texte : La femme Gelée - Annie Ernaux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  1 452 Mots (6 Pages)  •  2 434 Vues

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Auteur contemporain et Professeur de lettre moderne, Annie Ernaux  est issue d’un milieu social modeste. Cet extrait évoque sa désillusion au début de son mariage, avec son mari entre la théorie et la réalité des tâches quotidiennes. Quelle image de femme du XX°siècle est-elle décrite dans cet extrait ? Dans un premier temps nous évoquerons une égalité dans un couple équilibré en théorie. Puis nous décrirons la réalité des répartitions des tâches ménagères, pour conclure par l’évolution du couple et de l’image de la femme du 20ème siècle.

  1. L’image du couple équilibré

Le tonalité de l’écriture est donnée dès la première lecture, les écrits renvoient l’image d’un jeune couple uni. Ecrit au présent, les pronoms personnes « nous », répétés, aussi le « on » utilisé  désignent une marque d’unité. D’êtres soudés, deux personnes d’un couple faisant « un » = unification. De plus les mots "Unis et pareils » ligne 7 appuie cette évidence d’unification. « l’image attendrissante du jeune couple moderno-intellectuel ». Ligne 3, attendrissante, donne ici une dimension de bonheur, de découverte de la vie moderne de couple. Le temps ponctué sans date précise, « un mois, trois mois que nous sommes mariés », ligne 1 « Le soir descend plus tôt » ligne 2, traduit d’un temps d’hiver et donne au texte, un sentiment de lenteur ou d’arrêt comme de stupéfaction. Puis peu à peu, les évocations des taches ménagères plus précisément celle de la cuisine, nous donne le ton dans l’évolution du couple. Dans une contexte des années 1981, date de l’extrait. Le partage des corvées entre eux n’est vraisemblablement pas respecté. Nous sommes dans le schéma traditionnel du couple, la femme à pour tâche de s’occuper de la nourriture au détriment de ses études, bien qu’elle décrive ses études, le temps passé aux tâches ménagères prennent sur son temps d’études.

Annie Ernaux écrivit d’ailleurs « La recherche du temps perdu passait par le Web…. La mémoire était devenue inépuisable, mais la profondeur du temps …avait disparu. On était dans un présent infini. »

L’introduction de cet extrait de la femme gelée, donne l’image d’un couple idéalisé dans une société moderne. On les imagine  tous les deux ensemble en train de travailler. Une sorte d’harmonie de couple « la cocotte-minutes chantonne sur le gaz » ligne 7, cependant le rythme est vite interrompu par « la sonnerie stridente » ligne 7 du compte-minutes. Le « compte-minutes », illustre le temps, coupe directement l’image du couple unifié.  Avec, au final, une femme gelée. L’allitération du « s » de «sonnerie stridente » casse l’harmonique.  « Si utile vous verrez » ligne 7, parlant de la cocotte-minutes, citation de la personne qui l’a offerte, met en relief le problème de la cuisine, des corvées ménagères,  qui va diviser le couple. Le temps qui s’accélère dans cette société mise dans une course à la consommation et fait du de chaque jour une course effrénée. Les tâches ménagères en ces temps des années 80 appartenaient aux femmes par des dictats de la société, la femme sortaient à peine du foyer pour s’émanciper.

2) Les « corvées » ménagères - La Désillusion

Tout d’abord, l’évocation des tâches ménagères, des répartitions de chacun dans le couple. La narratrice évoque la cocotte minute, symbolique de cette période dite moderne de la cuisine rapide qui entre dans les moeurs de la société, gagner du temps de cuisine par exemple. « cocotte-minute » sur le temps d’études et vient remplacer la Bruyère ou Verlaine (Ligne 5). Le fait que la tâche soit dédiée à la femme. Elle le met en relief, dans le mot « dinette »,  puis dans « la nourriture corvée ». Dans cette figure de style, une gradation qui pour la première infantilise la femme, puis dans la seconde évoque une difficulté à apprendre à cuisiner. Elle met en avant que ce n’est pas innée chez les femmes. « Aucun passé d’aide-culinaire dans les jupes de maman ni l’un ni l’autre »ligne 13. « Pourquoi de nous deux suis-je la seule à me plonger dans un livre de cuisine » ligne 14.
Ensuite, quand elle parle de la cuisine, elle utilise beaucoup d’accumulations de nourriture, cela donne l’effet qu’elle se sent envahie.
« des œufs, des pattes, des endives, toute la bouffe ». Ligne 23. Le rythme du texte employé, accélère, charge le sentiment d’étouffement de la part de l’auteur. De plus les termes péjoratifs employés « toute la bouffe est là  » ligne 23 une rapport à la nourriture qui évoque la lourdeur de sa tâche, qu’elle croyait partager avec son mari , elle parle même d’angoisse « Des moments d’angoisse et de découragement devant le buffet jaune canari » ligne 22, moment de détresse, du sentiment d’être seule face à cette corvée. Elle reparle de ces parents ce qui nous rappelle une désillusion totale « Je suis humiliée. Mes parents, l’aberration, le couple bouffon » ligne 18. Elle se sent affectée émotionnellement, face à une grande désillusion, avec des termes quelques peu humoristique, « parents bouffon » « buffet jaune canari », comme si elle faisait de l’auto-dérision. Enfin face à cette obligation qu’elle porte de cuisinier, et de ses études, donc dans l’alternance cuisine/étude dans l’accumulation de ces tâches, cela amplifie son angoisse de tout faire. Ce qui l’amène la désillusion et un temps d’arrêt de prise de conscience d’où la femme gelée.

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