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La Bruyère, Les Caractères, 1688, V«« De la société et de la conversation »

Commentaire de texte : La Bruyère, Les Caractères, 1688, V«« De la société et de la conversation ». Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Octobre 2023  •  Commentaire de texte  •  2 058 Mots (9 Pages)  •  72 Vues

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Analyse linéaire : La Bruyère, Les Caractères, 1688, V«« De la société et de la conversation »,  remarque 7[pic 1]

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Introduction : Ce texte est un extrait des Caractères de La Bruyère, qui est apparu en 1688. C’est la 74 remarque dans le livre VIII «  De la Cour » . La Bruyère est un moraliste du 17-éme siècle issu du classisme .Il a écrit ces Caractères après avoir traduit les Caractères de Théophraste ( un philosophe grec du 3éme siècle A.V JC) .La Bruyeres a un positions au marges de la cour car il a été le précepteur du Duc de Bourbon en 1884 ( pendant 2 ans) et reçoit le titre de gentilhomme ordinaire de Monsieur le Duc. C’est donc un observateur privilégié des mœurs de la cour. Dans chaque livre il s’intéresse à un aspect de l’organisation social , dans le livre VII il va s’intéressé a la Cour. Ici, le portrait d’Acis, qui se situe dans la section « De la Société et de la Conversation », expose un précieux prétentieux incapable de se faire comprendre, car il ne sait dire les choses simplement. Ce texte a une visée satirique, il s’agit de dénoncer le langage complexe et ridicule des précieux.

Comment à travers ce texte La Bruyère fait-il une satire des courtisans?

  •  La Bruyère va  dénoncer le langage complexe à travers un dialogue à sens unique
  • moraliste explique les vices de l’interlocuteur à travers un dialogue à sens unique .
  • les conseils donné par le moraliste sous la forme d’une mise en scène .[pic 3]

I – La Bruyère va  dénoncer le langage complexe à travers un dialogue à sens unique ( l.1 à l.8)

Signe typographique du dialogue : guillemet , :  🡪 discours directe. Le texte débute directement dans l’action, « in médias res » par une succession de trois phrase interrogative « Que dites-vous? Comment? Je n’y suis pas; vous plairait-il de recommencer? ».La B manifeste son étonnement/stupéfaction face au caractère incompréhensible du langage. La B rend l’interlocuteur ridicule avec la répétition du verbe « dites » et la répétition des phrases interrogative 🡪 comique de répétition + le moraliste demande des éclaircissement mais il est de moins en moins éclaircis ( paradoxe)     S’installe un faux dialogue, une simulation de dialogue entre le narrateur et Acis, dont on ne lit pas les réponses. Elles sont elliptiques, car peu intéressantes ou incompréhensibles.
– Le vouvoiement, l’emploi du « Comment? » ou du conditionnel « vous plairait-il » indique que nous sommes dans une conversation de salon, une conversation mondaine entre personnes éduquées.
– « J’y suis encore moins. Je devine enfin: », finalement progression de la compréhension. Le « enfin » dénote de l’impatience du narrateur.
– Le présent et la forme du dialogue, le discours direct rendent le texte vivant et réel, comme si nous étions des témoins de cette discussion.  
– Après l’effet d’attente des premières questions, nous avons la réponse: « vous voulez Acis me dire qu’il fait froid ». Déception du narrateur et des lecteurs face à des propos aussi banals, aussi prosaïques. Ironie de la part de La Bruyère. Parallélisme de construction : rythme ternaire.
– Ensuite, nous voyons La Bruyère donner la leçon à Acis, employer un ton didactique à travers trois exemples précis qu’il expose à celui qu’il met en posture d’élève: « que ne disiez-vous: « Il fait froid »? ». Les paroles d’Acis semble rapporté au discourt indirect, la B va reformuler ces phrase en indiquant les propos qu’il aurait dû utiliser 🡪 leçon de « bien dire ».
 Puis le ton se fait plus impératif, plus directif : « dites » (présent de l’impératif) « Il pleut, il neige » », « dites « Je vous trouve bon visage ». Comique de situation : décalage entre la banalité du sujet (météo, physique ) et le discourt confus, complexe qu’emploie Acis.
– Le tiret débutant le second paragraphe indique une prise de parole indirecte (discourt direct qui semble indirect) et intelligible d’Acis, seulement toujours sous la retranscription du narrateur: « Mais répondez-vous cela est bien uni et bien clair; et d’ailleurs, qui ne pourrait pas en dire autant? » , Acis montre son incompréhension a cette critique « mais » : conjonction de coordination qui monte son objection .
 Cette fausse question porte les reproches d’Acis qui trouve qu’un propos simple n’est pas assez compliqué pour être intéressant et surtout pour se faire remarquer, pour se démarquer. Le but d’Acis est celui des courtisans, apparaître comme diffèrent, supérieur, qu’on se rappelle de lui. Il apparaît superficiel. C’est une critique de la préciosité.– Enfin, le narrateur par sa réponse pose un jugement et offre sa thèse au lecteur: l.7 à l.8 « Qu’importe Acis? Est-ce un si grand mal d’être entendu quand on parle, et de parler comme tout le monde? ». Deux question rhétorique ( 1er : disqualifie le point de vue d’Acis / 2eme : exhortation à parler simplement ) + hyperbole ironique « si grand mal ».
– Acis est donc décrit comme l’inverse de l’honnête homme classique qui doit suivre des principes comme celui de Boileau: énoncer clairement ses pensées.                                                                            
II - Explication des vices de l’interlocuteur à travers un dialogue à sens unique ( l.8 à l.13)                De nouveau, La Bruyère crée un effet d’attente avec la répétition de la proposition « Une chose vous manque », et l’hyperbole « je vais vous jeter dans l’étonnement ». 
– Il dépasse le cas particulier d’Acis « vous et vos semblables ». La caractère satirique du texte apparaît alors : « les diseurs de Phébus » 🡪 périphrase péjorative /antonomase pour désigner les précieux et fait référence aux augures, aux devins d’Apollon qui s’exprimait de manière très obscure, incompréhensible.
– À la fin de cette phase d’attente, La Bruyère livre la réponse avec un présent de vérité générale qui n’admet pas de contradiction: « c’est l’esprit ». « esprit » est placé de façon  symétrique ( au milieu) .« une chose » therme vague et la réponse est « l’esprit » : tournure présentative. Après avoir insisté sur ce qu’il manque a Acis , La B va insister sur ce qu’il y a en trop chez Acis.
– Le propos est blessant, il attaque l’intelligence de la personne, il est sans concession.
– La Bruyère après avoir apporté une première raison à ce comportement en donne une deuxième. Les connecteurs logique, les deux points et le manque d’émotions, la prééminence de la logique montre qu’il cherche à convaincre son interlocuteur: « Ce n’est pas tout ».
– Parallélisme entre le manque d’esprit, « une chose vous manque » et « une chose de trop ». Acis est prétentieux : « l’opinion d’en avoir plus que les autres ». La logique argumentative, presque psychologique de La Bruyère a découvert les raisons de la communication incompréhensible d’Acis: « voilà la source ». Le présentatif « voilà » donne un ton solennel, de vérité, comme une sentence.
– la B adopte un ton sévère /Énumération ( de GN péjoratif)  répétitive du défaut des paroles d’Acis pour insister dessus: « votre pompeux galimatias, de vos phrases embrouillées, et de vos grands mots qui ne signifient rien ».La B fait donc le blâme d’Acis et de son langage ( généraliser critique tous les précieux), le moraliste met en valeur la prétention et la vanité des personnes qui pense qu’il ont plus d’esprit que les autres.
 Modèle à suivre 🡪l’honnête homme  ( langage raffiné et claire).                                                                                                                                                                        III – Le conseil du moraliste donné sous la forme d’une mise en scène ( l.13 à l.17)                                Le moraliste agit comme un metteur en scène : précise les actions et les déplacement des acteurs (l.13/l.14). Les acteurs sont les courtisant ( il joue le rôle dans cette saynète) étymologie acteur : hypocrite Visée didactique 🡪 transmettre une leçon/enseigné avec une visée pédagogique  Décor : salon versaillais   – La dernière longue phrase du texte met Acis en situation: « Vous abordez cet homme, ou vous entrez dans cette chambre ». Seulement, La Bruyère n’a pas confiance en lui et est à ses côtés pour le guider: « je vous tire par votre habit et vous dis à l’oreille ». -Il se met ensuite lui-même en scène en assénant sa morale à Acis en deux temps. Déjà : « Ne songez point à avoir de l’esprit, n’en ayez point, c’est votre rôle », discourt direct ( guillemet + verbe de parole)  + tournure injonctive ( formule négative puis formule négative ) pour donner un ordre. C’est un conseil catégorique : si avoir de l’esprit c’est parlé pompeusement, alors il faut mieux ne pas avoir d’esprit . C’est une conclusion logique par rapport au fait qu’il lui en manque comme écrit plus haut. Mais, c’est aussi une critique des courtisans qui jouent « un rôle », qui sont hypocrites.– Enfin, la chute porte sur la communication et la prétention des précieux, des courtisans: « ayez, si vous pouvez, un langage simple, et tel que l’on ceux en qui vous ne trouvez aucun esprit: peut-être alors croira-t-on que vous en avez. ».
– « si vous pouvez »  « peut être » « croira » (hypothèse) marque bien la défiance de La Bruyère sur la capacité à changer d’Acis 🡪 chute cruelle
– La morale est que « le langage simple » démontre plus d’esprit, plus d’intelligence que la fausse complexité. Il condamne une dernière fois la prétention d’Acis qui prend de haut les autres, quand il est lui-même si bas.
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