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L'œuvre de Jean Racine

Dissertation : L'œuvre de Jean Racine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Avril 2024  •  Dissertation  •  1 147 Mots (5 Pages)  •  24 Vues

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  Jean Racine est un dramaturge et poète français du 17e siècle. S’opposant à une carrière religieuse, il décide dès son plus jeune âge de faire une carrière littéraire, en se consacrant aux œuvres poétiques et théâtrales (dans le tragique). En se centrant sur ses tragédies, dans ses plus remarquables, on trouve Britannicus (1669), Bérénice (1670), Bajazet (1672), Mithridate (1673), Iphigénie (1674), et notamment Phèdre (1677). Le texte est un extrait de l’acte 5 scène 7 qui est la dernière scène de la pièce de Phèdre de Racine, écrit dans la période classique du 17e siècle. L’œuvre est donc une tragédie faisant partie du mouvement classicique, mais qui est également pathétique en plus du côté tragique. Dans cet extrait, nous assistons à un sort final des personnages très surprenant puisqu’il paraît injuste. Cette scène ne fait que confirmer les intenses moments de cette pièce qui mènent au final à cette fin à laquelle les personnages ne peuvent être épargnés. Il est concrètement question d’une tirade de Phèdre qui vit ses derniers instants, conséquence d’un poison qu’elle a consommé. Elle y livre ses sentiments amoureux qu’elle éprouve pour son beau-fils, Hippolyte, avec honte devant Thésée. C’est un aveu ambigu puisqu’elle cherche à se justifier en disant Oenine fautive, leur nourrice. L’expression de ses sentiments n’aura malheureusement aucun effet sur le sort d’Hippolyte qui est déjà scellé. En quoi cet extrait tragique prend au final une dimension pathétique ?Nous verrons en premier lieu en quoi Phèdre ne se positionne pas comme la principale fautive, puis nous verrons en quoi la fin est tragique, et enfin nous verrons en quoi Thésée est un héros tragique.

   Dès le début de sa confession, elle dit « écoutez-moi » (l.1), qui fait ressortir un supplice, supplice pour que Thésée compatisse avec elle et non la haïsse lors de son futur deuil, qui arrivera suite à la consommation d’un poison. On peut voir qu’elle est pressée par le temps par la citation « les moments me sont chers », elle sait que le poison fait action dans son corps. Par la suite, elle valorise Hippolyte en disant « chaste et respectueux » (l.2), et donc ne souhaite en aucun cas faire penser que Hippolyte est coupable, et cette valorisation cherche aussi faire montrer à Thésée que Hippolyte est irrésistible et que les sentiments qu’elle a éprouvés pour lui étaient inévitables. Elle s’en prend aux cieux, qu’elle accuse d’avoir provoqué ces sentiments « le ciel mit dans mon sein une flamme funeste » (l.4), avec le groupe « flamme funeste », opposition qui désigne un amour qui mènera malencontreusement à un sort tragique. Comme elle le dit dans son aveu, Phèdre n’est pas la seule fautive de son amour pour Hippolyte. Même si c’est une confession et qu’elle ne devrait chercher à se justifier, elle a tout de même raison sur le fait que la nourrice Oenine est coupable, elle ayant influé sur les sentiments que Phèdre a commencé à ressentir pour Hippolyte. Cette accusation de Phèdre est renforcée par des adjectifs dénigrant Oenine « détestable » (l.5) et « perfide » (l.8). L’aveu ambigu est bien illustré par le fait que Phèdre se dénonce mais s’approprie également le rôle de la victime en disant « faiblesse extrême » (l.8), et donc s’innocente de cette situation.

 

  Ce dénouement est totalement tragique pour Phèdre qui a mis fin à ses jours, et qui a provoqué la mort de son fils. Elle meurt dans la honte et la culpabilité. En plus de ces 2 morts prématurées, on apprend également que la nourrice Oenone s’est également suicidée « Elle s’en est punie » (l.10), ce qui montre qu’elle est ravie de cette punition qu’elle juge méritée, et qu’elle s’appliquera ensuite à elle-même également. Cependant, elle estime sa mort trop paisible puisqu’elle n’a pas souffert durant celle-ci « A cherché dans les flots un supplice trop doux » (l.11), elle pense donc qu’Oenone mérite plus comme une mort similaire à la sienne. Néanmoins, Phèdre se sait tout de même totalement impliquée dans la mort de son beau-fils et s’en excuse afin que Thésée ne lui en veuille pas après sa mort « devant vous exposant mes remords » (l.14). Elle dit au vers 15 « Par un chemin plus lent » ce qui montre qu’elle souffre particulièrement ces dernières minutes, recouverte de sa honte pendant son aveu, dans cette mort qui tarde et qui lui fait de plus en plus désespérer. Elle juge sa mort méritée et se dénonce bien coupable de la mort d’Hippolyte. On trouve même un champ lexical, celui des causes mortelles : « flamme » (l.4), « feu » (l.7), « brûlantes » (l.16), « poison » (l.17), « venin » (l.18) ce qui rend la confession de Phèdre encore plus sombre que ce qu’elle n’était déjà. On trouve dans ce champ lexical un 2e champ, celui de l’inflammation, du calvaire, et donc de la douleur. Phèdre utilise une métaphore « je ne vois plus qu’à travers un nuage » (l.20) qui montre que sa vision est perturbée, conséquence du poison qu’elle a consommé qui devient dangereusement actif.

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