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Balzac, La peau de chagrin

Commentaire de texte : Balzac, La peau de chagrin. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Mai 2023  •  Commentaire de texte  •  1 303 Mots (6 Pages)  •  324 Vues

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Explication linéaire : La rencontre avec le personnage principal (p. 21-22, l. 151-190)

Analysez comment le romancier construit le portrait d’un personnage principal énigmatique et inquiétant. I Lignes 1 à 6 : Le portrait d’un être mystérieux et tourmenté

A. Balzac dans cet extrait ne choisit pas un narrateur omniscient pour évoquer son personnage principal mais préfère donner à̀ voir ce portrait à travers le regard des personnes présentes au tripot. Le complément circonstanciel de manière « Au premier coup d’œil » associé au sujet « les joueurs » signale que c’est le point de vue de ceux-ci qui servira à̀ décrire le personnage, il s’agit de focalisation externe, ainsi le personnage demeure-t-il énigmatique, comme l’attestent les termes « mystère » et « secret ».

B. Dans ces premières lignes, Balzac utilise des détails du portrait physique grâce au champ lexical du corps et des traits du visage : « visage », « traits », « front », « sourire », « plis », « bouche », « yeux » qu’il fait coïncider avec des traits de caractère supposés et un état émotionnel précis, dont ceux-ci seraient les indices visuels. Les verbes et groupes verbaux « lurent », « étaient empreints », « attestait », « dessinait », « exprimait » traduisent l’idée que le corps parle, et révèle l’intériorité́ d’un personnage, conformément aux théories de la physiognomonie. C’est tout un portrait moral et toute une expérience de vie, qui se dessinent à travers les traits du visage de ce personnage : « les efforts trahis », les « espérances trompées », « les fatigues du plaisir », la « résignation » et «la morne impassibilité́ du suicide ».

C. Raphaël apparaît ici comme le type même du jeune romantique : jeune (« novice », « jeunes traits »), plein de délicatesse naturelle (« grâce nébuleuse »), c’est un être idéaliste (« mille espérances ») mais malmené́, déçu par son époque (« efforts trahis », « espérances trompées », « sourire amer », « résignation »). Son intériorité́ tourmentée se caractérise par une faiblesse constitutive (« pâleur mate et maladive ») et son mal-être, reflet du mal du siècle de toute cette génération romantique, peut le conduire aux pires extrémités (« morne impassibilité́ du suicide »).

II. Lignes 6 à 16 : Une apparence qui résiste à l’interprétation

a. Quelles sont les trois interprétations — que l’on retrouvera tout au long du roman — proposées par le narrateur à l’étrange mal qui semble ronger le jeune homme ? Trois interprétations au mal-être apparent du jeune homme mystérieux sont suggérées ici :

— la pâleur maladive du jeune homme peut être le résultat visible d’une vie de débauche, de fêtes, de banquets et de recherche toujours renouvelée des plaisirs de la chair, comme le suggère la proposition interrogative directe :« Était-ce la débauche qui marquait de son sale cachet cette noble figure jadis pure et brûlante, maintenant dégradée ?» On apprendra plus tard dans le roman, que Raphaël a en effet passé les dernières semaines à s’adonner au libertinage en compagnie de son ami Rastignac ;

— il peut aussi s’agir de symptômes d’une maladie physique, pathologie du cœur ou des poumons ; C’est en tout cas le diagnostic que pourraient faire les médecins en examinant « le cercle jaune qui encadrait les paupières, et la rougeur qui marquait les joues ». On verra dans la dernière partie du roman Raphaël consulter, en désespoir de cause, des médecins au sujet du mal qui le ronge ;

— enfin, on peut y voir les signes visibles d’un épuisement intellectuel, explicable par une vie dédiée à l’étude, « les traces de nuits passées à la lueur d’une lampe studieuse ». Cela correspond en effet aux premières résolutions de Raphaël, on l’apprendra dans la suite, de se consacrer corps et âme au labeur intellectuel, en vue de rédiger sa Théorie de la volonté.

b. Dans cette longue proposition, Balzac multiplie les effets de retardement. On trouve d’abord

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