'' De la Cour'' Portraits de Cimon et Clitandre de La Bruyère
Commentaire de texte : '' De la Cour'' Portraits de Cimon et Clitandre de La Bruyère. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar PRINCESSANNA • 9 Mai 2025 • Commentaire de texte • 1 048 Mots (5 Pages) • 51 Vues
La Bruyère ( 1645-1696) Les Caractères (1688)
Livre VIII, fragment 19 '' De la Cour'' Portraits de Cimon et Clitandre
Parcours : ''la comédie sociale''
Introduction La Bruyère, qui connaît bien la Cour ( précepteur du jeune Duc de Bourbon) écrit Les Caractères en 1688.Cette œuvre,, comportant des maximes et des portraits, appartient au mouvement du classicisme. L'extrait fait partie du chapïtre 8 ''De la Cour'' .Il est composé d'un paragraphe dans lequel l'auteur brosse le portrait, dans un registre satirique, de deux courtisans sous le règne de Louis XIV . Cimon et Clitandre sont d'abord décrits comme des personnages au comportement mécanique. Puis le moraliste montre ensuite, avec ironie et la complicité du lecteur, l'inconscience de ce qu'ils croient faire et être et révèle enfin ce qu'ils font et sont vraiment. En quoi la satire de Cimon et Clitandre permet-elle finalement de définir ''l'honnête homme'' ?
La description d'automates La première phrase ; construite avec le verbe croire au conditionnel est une question réthorique dont le sujet est ''on'' pronom personnel indéfini pouvant désigner ''tout le monde'' . Elle montre avec ironie ce que Cimon et Clitandre veulent faire croire ou croient eux-mêmes : l'immensité de la tâche dont ils ont la responsabilité : ''seuls'' est répété en opposition avec ''tout l'Etat'' ; '' L'un a ''du moins'' les affaires de terre, cette locution adverbiale restreint, rectifie ce qui est annoncé ; en fait, décrire leur fonction ( conditionnel pourrait, exprimerait, saurait) est incertain, seul le mouvement est perçu. Des phrases évoquent ce rythme rapide, constant, par la répétition des pronoms 'ils'' : ''ils ne viennent, ils ne vont, ils passent, ils repassent ''. et la présence La Bruyère insiste avec ironie en posant une question : qui même les a vus marcher ? qui contient la réponse : personne , car ils ne font que courir sans jamais s'arrêter;le comique de geste, de situation est présent ''courir, parler en courant'' le champ lexical du mouvement est riche : empressement, activité, courir, complété par l'emploi des phrases négatives de l'immobilité: jamais, assis, fixes, arrêtés. Logiquement, la course a une raison et un but ; La Bruyère révèle l'absence des deux ; ''ils passent et repassent '', cette répétition comique en sens inverse équivaut à rester au même endroit, La Cour, où ils s'agitent sans cesse inutilement. La Bruyère s'adresse ensuite au lecteur-observateur avec le pronom personnel ''vous'', sur le ton d'un conseil ironique :''ne les retardez pas dans leur course précipitée, vous démonteriez leur machine'' La Bruyère démontre que leur mouvement mécanique est identique à celui de l'animal-machine décrit par Descartes ou d'une horloge: Cimon et Clitandre n'ont rien d'humain : ''ils'' sont parfaitement identiques, l'un étant le miroir de l'autre, et ne sont donc pas distingués séparément .
Le regard du moraliste La Bruyère, poursuit son dialogue avec le lecteur : emploi de la 2ème personne du pluriel pour les conseiller: ''donnez-leur le temps de respirer , afin de se ''resouvenir'' de la vérité : ''ils n'ont nulle affaire''. La Bruyère souligne avec ironie l' évidente et grande disponibilité de Cimon et Clitandre : ''ils peuvent demeurer avec vous et longtemps , vous suivre même où il vous plaira de les emmener''. Le lecteur se retrouve dans le rôle de guide, de personnage lucide et mesuré , de'' l'honnête homme'' que le moraliste défend . L'auteur affirme qu'il existe à la Cour des gens compétents, proches du roi, qui le conseillent et lui sont dévoués ( sens originel de satellite) . Mais , par la négation, il dénonce le statut des personnages :''ils ne sont pas''Les Satellites de Jupiter''. Au contraire, le moraliste critique le plus grave défaut des personnages : la démesure , l'aveuglement : ''ils se lancent impétueusement dans la foule des courtisans'' .
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