Racine Phèdre Acte I, Scène 3 : Vers 255 à 306
Mémoire : Racine Phèdre Acte I, Scène 3 : Vers 255 à 306. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar F4n4tik76 • 29 Mars 2012 • 368 Mots (2 Pages) • 6 672 Vues
Œnone
Que faites-vous, Madame ? Et quel mortel ennui
Contre tout votre sang vous anime aujourd’hui ?
Phèdre
Puisque Vénus le veut, de ce sang1 déplorable
Je péris la dernière et la plus misérable.
Œnone
Aimez-vous ?
Phèdre
De l’amour j’ai toutes les fureurs.
Œnone
Pour qui ?
Phèdre
Tu vas ouïr le comble des horreurs.
J’aime… à ce nom fatal, je tremble, je frissonne.
J’aime…
Œnone
Qui ?
Phèdre
Tu connais ce Fils de l’Amazone,
Ce Prince si longtemps par moi-même opprimé ?
Œnone
Hippolyte ? Grands Dieux !
Phèdre
C’est toi qui l’as nommé !
Œnone
Juste ciel ! Tout mon sang dans mes veines se glace !
Ô désespoir ! Ô crime ! Ô déplorable race !
Voyage infortuné ! Rivage malheureux,
Fallait-il approcher de tes bords dangereux ?
Phèdre
Mon mal vient de plus loin. À peine au fils d’Égée
Sous les lois de l’hymen2 je m’étais engagée,
Mon repos, mon bonheur semblait être affermi,
Athènes me montra mon superbe ennemi.
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps, et transir3 et brûler.
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
D’un sang qu’elle poursuit tourments inévitables.
Par des vœux assidus je crus les détourner :
Je lui bâtis un temple, et pris soin de l’orner ;
De victimes moi-même à toute heure entourée,
Je cherchais dans leurs flancs ma raison égarée.
D’un incurable amour remèdes impuissants !
En vain sur les autels ma main brûlait l’encens :
Quand ma bouche implorait le nom de la déesse,
J’adorais Hippolyte, et le voyant sans cesse,
Même
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