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Phèdre de Racine - Scène 5 Acte 2

Commentaire de texte : Phèdre de Racine - Scène 5 Acte 2. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  12 Mai 2019  •  Commentaire de texte  •  1 732 Mots (7 Pages)  •  653 Vues

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COMMENTAIRE DE TEXTE –PHEDRE, JEAN RACINE (Acte II, scène 5)

  1. La malédiction de Vénus

Phèdre insiste sur le fait qu’elle est le jouet d’un destin auquel la condamnent les dieux. « Faible mortelle » elle ne peut lutter contre des forces qui la dépassent : présence du champ lexical de la divinité avec des termes tels que : « Objet infortuné des vengeances célestes/Dieux /le feu fatal à tout mon sang) ». La lutte est certes inégale, néanmoins il faut remarquer que Phèdre recouvre par instants sa lucidité, comme aux vers 32 et 33 où, comme décillée, elle retrouve sa majesté. Elle n’a pas perdu son sens moral, et c’est qui rend son comportement encore plus monstrueux à ses yeux. Son aveu est terrifiant et la honte qu’il inspire est visible dans le comportement d’Hippolyte lui-même : « Si tes yeux un moment pouvaient me regarder ». Sa détestation pour elle-même est totale : « Je m’abhorre… » et l’évocation de ses vaines tentatives pour éloigner Hippolyte est pathétique. Sous bien des aspects la monstruosité de Phèdre inspire la pitié, une pitié pour une femme perdue qui souffre.

Dans la pièce Phèdre, les émotions fortes sont toujours présentes et changeantes. La première réplique montre que Phèdre, l’héroïne tragique est très troublée par l’aveu qu’elle vient de faire. Le mélange des champs lexicaux à la troisième réplique de Phèdre démontre qu’elle souffre d’un trouble émotionnel.

Phèdre tente de cacher l’amour irrépressible qu’elle ressent pour son beau-fils, Hippolyte. C’est à la quatrième réplique de l’acte 2 scène 5 que Phèdre arrête de cacher cet aveu à Hippolyte et lui dit tous ce qu’elle éprouve pour lui.

Après avoir tout avoué à Hippolyte, elle regrette lui avoir dit. Elle explique qui n’aurait pas du lui faire cet aveu, en disant : « Ah, cruel ! tu m’as trop entendue ! » Cette litote souligne le regret de Phèdre mais aussi la honte qu’elle ressent.

  1. Un amour impossible

Tout d’abord, Phèdre est follement amoureuse d’Hippolyte. « J’aime ! Ne pense pas qu’au moment que je t’aime ». En effet, tout au long de la discussion, Jean Racine attribut à Phèdre des mots du champ lexical de l’amour tels que : «cœur, déclarée, époux, ardeur, amour, languis, brûle, aime, adorateur, fidèle, amante» qui créent un climat passionné. En outre, les assonances en [d] et [f] présentes dans le texte notamment dans : «Qui va du Dieu des morts déshonorer la couche ; /Mais fidèle, mais fier, et même un peu farouche», donnent du rythme au texte, et simulent l’emballement du cœur de Phèdre. Enfin, la litote observée dans : «Tu me haïssais plus, je ne t’aimais pas moins» ; l’opposition de: «Tes malheurs te prêtaient encore de nouveaux charmes», ainsi que l’ironie de: «De quoi m’ont profité mes fidèles soins?» précisent et renforcent la profondeur et la force de cet amour. Le lecteur perçoit ce sentiment, toutefois il ne s’agit pas d’un amour libre, puisqu’il est associé à de la tristesse et de la culpabilité : ce mélange d’émotions se ressent et on conçoit ainsi la peine de Phèdre.

Ensuite cet amour la met en souffrance : elle souffre de ces sentiments et de l’interdit qui les accompagnent. « Ni que du fol amour qui trouble ma raison ». Ce tourment se traduit par des termes relevant du champ lexical de la souffrance et de la douleur : «retire, éloigne, douleurs, larmes, alarmes, mort, attaquent, cris, tremble, nuire, inimitié, souffrir, séparée, offense, peine, haine, pitié» ainsi que du champ lexical de la mort : «Achéron, proie, sombre, rivage des morts». Par ailleurs, son discours de repenti (troisième réplique de Phèdre) est composé d’antiphrases, et la syntaxe de ces phrases, montrent qu’elle voudrait dire qu’elle a souffert d’être éloignée d’Hippolyte plutôt que de narrer ce qu’elle lui a fait. Puis peu à peu, la pression du secret devient trop forte. Ceci est rendu par une augmentation de rythme dans : «Si pourtant à l’offense on mesure la peine, / si la haine peut seule attirer votre haine, / Jamais femme ne fut plus digne de pitié, / Et moins digne, Seigneur, de votre inimitié.». Ses sentiments sont de plus en plus perceptibles et sont prêts à être dévoilés. Cela est l’interdit de la situation adultère qui la bride et la met en souffrance ; elle semble partagée entre l’aveu et le secret et ne sait plus vraiment quelle est l’attitude à adopter.

Puis, peu à peu, ses pensées et ses envies se mélangent et l’amènent à l’aveu inexorablement. Les forces des désirs sont trop puissantes. « La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte ! » En effet, la ponctuation simple qui se transforme peu à peu en énonciation exclamative (le point d’exclamation) traduit d’une montée de la pression qui pèse sur Phèdre. De plus, le retour à l’indicatif présent rend l’échange vivant et dynamique et complet l’effet de la ponctuation. Plus la conversation se prolonge, et plus il est difficile pour elle de choisir entre ses sentiments et sa raison. Par ailleurs la confusion est palpable dans les propos de Phèdre, puisque ses idées se mélangent, elle parle à la fois de Thésée et d’Hippolyte : «Toujours devant mes yeux je crois voir mon époux. /Je le vois, je lui parle, et mon cœur... Je m’égare, / Seigneur, ma folle ardeur malgré moi se déclare.». Ce désordre traduit l’état de Phèdre : ses idées se mélangent, son esprit se brouille. En outre, l’antithèse : «Il n’est point mort, puisqu’il respire en vous.» accentue cette permutation entre Thésée et Hippolyte, dans la conscience de Phèdre. (Explication)Le lecteur comprend peu à peu le dilemme de Phèdre et observe impuissant l’arrivée de la confession qui semble involontaire. Phèdre est alors comme portée par des forces invisibles.

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