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La Modernité Dans Alcools De G. Apollinaire

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Par   •  27 Avril 2013  •  6 079 Mots (25 Pages)  •  15 698 Vues

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La Modernité dans Alcools

de

Guillaume Apollinaire

Cet article est le résumé d’un travail plus détaillé sur Apollinaire

Rachid Souidi

Professeur agrégé

S

elon le Petit Robert (1), “Modernité ”, apparu en 1849, est le caractère de ce qui est moderne, il a pour antonyme “antiquité ”, “archaïsme. ” Définition qui reflète l’attitude de tous ceux qui, entendant parler de modernité, l’opposent à la tradition ; Ces encadrements obéissent à des idées reçues, consacrées sous l’impulsion de la découverte ou de l’incompréhension. Les mots d’ordre sont alors destruction, rejet, rupture, déshumanisation, décentrement…

Pour Lucàs ( 2), Spengler ( 3), Foucault ( 4), Francastel ( 5), aussi bien que pour saint Jansénius et Descartes, la modernité serait une conscience du passage de l’ancien au nouveau ; la rupture, elle, est relative puisqu’elle n’est qu’un moment présent dans son actualité historique.

Cependant, l’image qui conviendrait à la conception que se fait Apollinaire de la modernité est celle qui correspond à la définition qu’en donne Baudelaire dans “Écrits Esthétiques”, où il considère que le peintre de la vie moderne “cherche quelque chose qu’on lui permettra d’appeler la modernité ; car il n’y a pas de meilleur mot pour exprimer l’idée en question ; il s’agit pour [ lui ] de dégager de la mode ce qu’elle peut contenir de poétique dans l’historique , de tirer l’éternel du transitoire ” . Il ajoute plus loin que “la modernité c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable ”( 6) .

Quelle représentation de la modernité nous révèlent donc “Alcools ” de Guillaume Apollinaire ? Autrement dit, Quelles sont les principales manifestations de la modernité telle que la conçoit notre poète dans le recueil en question ?

Si le monde moderne est massivement présent dans “Alcools,” cette présence a engendré, en conséquence, la création d’un nouvel art poétique pour l’exprimer. Découle de cette tentative, la tendance du poète à se constituer son propre mythe personnel où des éléments apparemment contraires, opposés composent un univers harmonieux. Cependant, si modernité il y a, ne peut-on y déceler des limites ?Apollinaire est-il irréversiblement moderne, ou garde-t-il des traces de la poéticité qui fut la fierté de ses prédécesseurs ?

De l’espace urbain

à

l’espace poétique

F

orme et fond se sont rencontrés dans la perspective de création d’un espace temps où l’écriture épouse aussi bien le modernisme industriel et scientifique de la vie moderne que la modernité telle que l’a conçue Baudelaire et l’ont adoptée la clique des poètes maudits, notamment Apollinaire.

L’ouverture au monde moderne

“Alcools” impose l’évidence de cette volonté d’ouverture poétique : la ville moderne ( le mot figure deux fois dans les textes de “Zone ”et de “Vendémiaire ” ), au tournant du siècle, est le lieu de la modernité.

Celle ci commence par s’exprimer dès

le deuxième vers de “Zone ”avec La Tour Eiffel

Bergère ô Tour Eiffel le Troupeau des ponts bêle ce matin ,

Les automobiles roulent, mais elles sont déjà démodées par rapport à l’avion :

Ici même les automobiles ont l’air d’être anciennes ( v. 4, p. 9 )

L’avion se pose enfin sans refermer les ailes

(v. 53, p. 9 )

Les affichent chantent, une rue industrielle est célébrée par sa “grâce” :

J’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom

Neuve et propre …

Située à Paris entre la rue Aument-Thieville et l’avenue des Ternes

(v. 15 à v. 24, p. 8)

Les villes semblent être le lieu privilégié du poète quêteur ; elles sont nombreuses dans “Alcools” où elles rayonnent autour de Paris, centre de “Vendémiaire ” :

Et les villes du Nord répondirent gaiement

O Paris nous voiçi boissons vivantes

les viriles cités où dégoisent et chantent

les métalliques saints de nos saintes usines

(VII- VIII, p. 137- 138 )

Cette ville métallique est aussi celle de “La Chanson” qui voit s’allumer le gin de l’électricité et les étincelles que font jaillir les tramways :

Soirs de Paris ivres de gin

Flambant de l’électricité

Les tramways… machines

(G, IX, p. 31)

“Un Soir ”se soumet à cette règle :

La ville métallique et c’est la seule étrille

Noyée dans tes yeux bleus

...

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