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Lamartine, Méditations poétiques, « Le Lac »

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Par   •  18 Novembre 2025  •  Commentaire de texte  •  1 765 Mots (8 Pages)  •  4 Vues

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Analyse linéaire – Lamartine, Méditations poétiques, « Le Lac »

Intro

- Méditations poétiques = recueil poétique publié en 1820. On le considère comme le premier manifeste du Romantisme français (pour rappel, Les Contemplations sont publiées en 1856). Lamartine y retranscrit ses états d’âme, ses émotions, ses impressions (= lyrisme).

- « Le Lac » est un poème extrêmement célèbre. Il est composé en tout de 14 quatrains (3 alexandrins et un sizain). Ici, seuls les 10 premiers sont présentés.  Il s’agit d’une élégie (= poème lyrique exprimant un plainte douloureuse, des sentiments mélancoliques) écrite à la mémoire de son ancienne amante et muse, Julie Charles, dénommée Elvire dans le recueil. En retournant sur le lieu de leurs amours (= le lac), le poète rappelle leurs souvenirs et se lamente sur la fuite du temps.

Pbtique : En quoi ce poème est-il représentatif du mouvement romantique et comment exprime-t-il la fuite du temps ?

  1. La mise en place du décor et du souvenir (« Ainsi, toujours poussés  […] laissa tomber ces mots »)
  1. Une lamentation sur la fuite du temps

- « Ainsi » = le poème débute de manière surprenante puisque cet adverbe est généralement lié à une conclusion. Le poème semble donc déjà fini avant même d’avoir commencé.

- « toujours », « éternelle », « océan des âges », « jamais » = champ lexical de l’éternité (≠ « un seul jour »). Le thème du temps apparaît dès la première strophe

- « poussés » / « emportés » = l’utilisation des participes passés (dont on ne sait pas qui ils qualifient avant le 3e alexandrin) laisse entendre que le poète est impuissant face au temps. Cette impuissance est renforcée par la négation.

- « la nuit éternelle » = métaphore désignant la mort

- question rhétorique finale = lamentation et supplique du poète. Groupe nominal « un seul jour » nous laisse entendre la détresse du poète et sa volonté d’accepter le minimum (un seul jour au milieu de l’éternité.)

  1. La description du lac, lieu emblématique relié à la femme aimée

- apostrophe « Ô lac ! » = s’oppose au champ lexical de la mer de la strophe précédente. Nous ne sommes plus dans l’idée de l’eau comme infini (la mer et l’océan) mais avec quelque chose de plus appréhendable. Le lac, lieu des souvenirs, devient un personnage familier, le confident du poète (personnification).

- « l’année à peine a fini sa carrière » = retour du temps mais il sert ici à exposer la situation. Le poète revient sur les lieux un an plus tard.

- opposition entre les temps du passé (« devait », « vis ») et du présent (« regarde », « viens ») et entre la solitude du poète (« je viens seul m’asseoir ») et le lien entre le lac et la femme aimée non nommée (« près des flots chéris qu’elle devait revoir », « où tu la vis s’asseoir ») = deuil du poète

- utilisation d’exclamations = renforce l’émoi du poète, son exaltation face à la puissance des sentiments (l’utilisation de l’interjection « ô » et de l’impératif « regarde » le font apparaître comme presque fou).

- 3e strophe = description du lac dans le souvenir (imparfaits). L’utilisation de la 2e personne du singulier montre la proximité entre le poète et le lac (familiarité). La violence de la scène (« mugissais », « brisais », « déchirés », « jetait ») s’oppose au dernier sizain (« sur ses pieds adorés ») qui laisse entendre que la nature se soumet presque à Elvire. Pour rappel, la nature et le rapport que celle-ci entretient avec le poète est un thème récurrent chez les Romantiques.

  1. La résurgence du souvenir

- « un soir, t’en souvient-il ? » = introduction d’un souvenir précis (cc de lieu, synonyme de paix et d’intimité)

- « nous voguions », « sur l’onde et sous les cieux », « tes flots harmonieux » = le lac n’est présenté qu’indirectement. Le poète nous peint ici un tableau de félicité tranquille (le couple seul coincé dans une bulle d’infini) en opposition avec la violence de la strophe précédente et de la mise à distance entre Elvire et le poète (elle appartenant au passé et lui au présent).

- « en silence » + négation restrictive + « au loin » = lieu silencieux, presque magique. Seule la voix d’Elvire pourra briser le silence ici.

- « tes flots harmoni/eux » = diérèse (ATTENTION A BIEN LA LIRE ! ). Avec elle, le poète rallonge un peu plus ce moment de bonheur.

- « Tout à coup » = adverbe qui provoque une rupture brutale avec la strophe précédente. Cette rupture est renforcée par l’utilisation du passé simple qui remplace désormais l’imparfait.

- « des accents inconnus à la terre » , « la voix qui m’est chère » = la proposition sub. rel. Permet de comprendre que c’est Elvire qui a brisé le silence. La femme aimée n’est ici plus qu’une voix mais une voix quasiment divine (« inconnus à la terre ») capable de gouverner et séduire la nature (« du rivage charmé », « le flot fut attentif »). Le terme « échos » + le fait qu’Elvire ne soit qu’une voix peut évoquer la nymphe Echo dans la mythologie grecque qui se laissa dépérir suite à une déception amoureuse, ne laissant derrière elle que sa voix (voire le mythe de Narcisse pour celles qui auraient besoin d’un rappel).

- « laissa tomber ces mots » = idée que la parole tombe ici comme un couperet, Elvire ne peut éviter de prendre la parole. La parole est ici presque comme une puissance surnaturelle.

  1. La tirade d’Elvire (« Ô temps, suspend ton vol […] il coule, et nous passons. »
  1. La supplique d’Elvire

- introduction du discours direct, celui d’Elvire (guillemets)

- Personnification du temps : impératifs + tutoiement «ton» → montre la volonté d'Elvire d'apitoyer le temps qui ne ralentit pas. L’apostrophe « ô temps » = invocation. Cette invocation est double puisque avec le temps, Lamartine s'adresse aussi aux «heures propices».

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