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George Dandin, Molière : le mariage

Fiche de lecture : George Dandin, Molière : le mariage. Recherche parmi 303 000+ dissertations

Par   •  22 Novembre 2025  •  Fiche de lecture  •  11 933 Mots (48 Pages)  •  19 Vues

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question de grammaire:

Vous analyserez la négation dans la réplique suivante : « Il ne faut point lever les épaules, et je ne dis point de sottises. »

vous analyserez la phrase complexe suivante : « Quoi qu’on en puisse dire, les galants n’obsèdent jamais que quand on le veut bien. »

vous analyserez l’interrogation dans les phrases suivantes :

« Je ne sais ce que vous voulez dire ».

« Eh ? » ou « Quoi ? »

« Qui songe à lever les épaules ? »

INTRODUCTION

George Dandin ou le Mari confondu (1668) est une comédie de Molière qui dénonce les injustices du mariage arrangé, les rapports de domination, et la frustration des individus pris dans ces contraintes sociales. Dans cet extrait, Dandin essaie de rappeler à Angélique les devoirs du mariage, mais cette dernière, non seulement ignorante des codes sociaux, lui répond avec ironie et défi. Cette scène met en lumière les tensions entre un mari frustré et une épouse émancipée, dans un dialogue où Molière critique le mariage imposé et la tyrannie patriarcale tout en ridiculisant la position de Dandin.

Dans l’acte II, scène 2, Molière nous montre un vif affrontement entre les deux époux. George Dandin reproche à Angélique sa conduite tandis qu’elle se défend avec éloquence et fierté. Cette scène illustre à la fois la tyrannie du mari et la révolte de la femme, tout en révélant la critique sociale et morale portée par Molière.

PROBLÉMATIQUE

Comment Molière, à travers cette scène d’affrontement conjugal, transforme-t-il une querelle de couple en une satire sociale et morale du mariage forcé et des rapports de domination ?

Mouvements :

  • MOUVEMENT 1 — Un mari moralisateur et impuissant (De "le respect que je vous veux dire" à "et de me faire la grimace")

  • MOUVEMENT 2 — Le duel verbal entre jalousie et coquetterie (De "Moi, les chasser ?" à "les Dandins ne sont point accoutumés à cette mode-là")

  • MOUVEMENT 3 — La révolte d’Angélique : triomphe de la lucidité et de l’ironie (De "Oh ! Les Dandins s’y accoutumeront" à la fin)

MOUVEMENT 1 — Un mari moralisateur et impuissant (De "le respect que je vous veux dire" à "et de me faire la grimace")

Idée principale :

Dandin, qui tente de donner une leçon morale à sa femme sur le respect du mariage, se heurte à l’indifférence et à l’ironie d’Angélique. Il incarne un mari frustré et impuissant, et son autorité est remise en question dès le début.

Procédés et analyses :

1. Le ton moralisateur de Dandin

Réplique : "Le respect que je vous veux dire…"

  • Procédé littéraire : L’impératif moral
     Dandin commence par des expressions impératives comme "le respect que je vous veux dire", se positionnant comme une figure morale et autoritaire. Ce ton crée un effet de comique en raison de l’autoritarisme disproportionné de Dandin face à l’indifférence d’Angélique. Il se met dans une position de prédicateur alors qu’il est complètement démuni.

2. Lexique religieux

Réplique : "J'entends parler de celui que vous devez à des noeuds aussi vénérables que le sont ceux du mariage."

  • Procédé littéraire : Lexique religieux
     Dandin sacralise le mariage en utilisant des termes comme "vénérables" et "respect", montrant qu’il y voit un lien quasi divin. Cela crée un comique d’exagération en raison de la façon dont Dandin idéalise une institution alors que sa propre vie conjugale est loin d'être exemplaire.

3. Métaphore de la "chaîne du mariage"

Réplique : "Le mariage est une chaîne à laquelle on doit porter toute sorte de respect."

  • Procédé littéraire : Métaphore
     Le mariage est comparé à une chaîne, ce qui introduit une image de contrainte et de servitude. Cela reflète l’idée que Dandin considère le mariage comme une obligation sacrée et contraignante, ce qui amplifie le comique par l'exagération de la valeur qu’il accorde à cette institution.

4. Le comique de situation (Ironie dramatique)

Réplique : "(sans voir Clitandre)"

  • Procédé littéraire : Comique de situation
     La didascalie "sans voir Clitandre" crée un comique dramatique. Le spectateur sait que Clitandre, l'amant, est là, mais Dandin est complètement aveugle à la situation, ce qui renforce le ridicule de son discours sur la fidélité. Cette inconscience de Dandin amplifie le décalage entre sa perception et la réalité.

5. Ironie d’Angélique

Réplique : "Qui songe à lever les épaules ?"

  • Procédé littéraire : Ironie
     À chaque intervention de Dandin, Angélique réagit avec un ton innocent et détaché, comme ici : "Qui songe à lever les épaules ?" Elle feint de ne pas comprendre ce que lui reproche son mari. Cela renforce l’ironie de la situation, car Dandin lui reproche des choses qu’elle rejette complètement, déstabilisant son autorité.

6. L’aveuglement de Dandin

Réplique : "Eh ?"

  • Procédé littéraire : Réplique confuse
     Dandin est complètement aveuglé par ses préjugés et son autorité démesurée. Il ne perçoit pas ce qui se passe sous ses yeux, comme en témoigne sa réplique confuse "Eh ?", lorsqu’il aperçoit Clitandre sans comprendre la situation. Cela accentue son comique, montrant sa méconnaissance de ce qui se passe réellement.

7. Réitération du ton moralisateur

Réplique : "Je vous dis encore une fois que le mariage est une chaîne…"

  • Procédé littéraire : Réitération
     Dandin insiste et répète plusieurs fois ses propos, ce qui accentue son aspect comique. Cette réitération de son discours moraliste montre l’obsession de Dandin pour l’ordre et le respect dans le mariage, alors qu’il est en réalité déconnecté de la situation.

9. Le comique de gestuelle implicite

Réplique : "Faire la grimace" et "hocher la tête"

  • Procédé littéraire : Le comique de gestuelle implicite
     Les gestes d’Angélique, comme faire la grimace ou hocher la tête, sont des formes de moquerie implicites qui ridiculisent Dandin. Ces gestes, associés à son ton autoritaire, créent un contraste comique entre l’autorité qu’il tente d’imposer et l’indifférence qu’elle lui oppose.

10. Réplique d’Angélique : "Quoi ? Je ne dis mot."

  • Procédé littéraire : Réponse ironique
     Angélique répond à Dandin avec une grande désinvolture et une indifférence totale, ce qui renverse les rôles. Ce retournement fait apparaître Dandin comme une figure ridicule et impuissante, accentuant son aveuglement face à la réalité de son mariage.

11. Le comique de situation (Clitandre en arrière-plan)

Réplique : "(Clitandre se retire en faisant une révérence à Dandin)"

  • Procédé littéraire : Comique de situation
     Clitandre, qui se cache derrière Angélique, crée une situation comique où Dandin ne le voit toujours pas. Le spectateur connaît l'identité de Clitandre et comprend l'ironie de la situation, tandis que Dandin reste dans l’ignorance. Cela accentue le ridicule de Dandin, qui donne des leçons de fidélité tout en étant complètement aveugle à la réalité.

12. Réplique d’Angélique

Réplique : "Que voulez-vous que j’y fasse ?"

  • Procédé littéraire : Détachement et défi
     Angélique répond à Dandin par un ton détaché et un défi ouvert, soulignant encore une fois son mépris pour lui et son autorité. Elle ne se laisse pas du tout intimider et adopte une position d’indépendance qui renverse les rôles traditionnels de l’épouse soumise.

Bilan : Ces procédés créent une dynamique comique et renforcent l’écart entre l’idéalisme de Dandin et la réalité de son mariage avec Angélique. Ce dernier est figé dans une position autoritaire et moralisatrice, tandis qu’Angélique, plus pragmatique et détachée, s’amuse de ses discours, mettant en évidence son autorité défaillante. Ce mouvement montre un Dandin qui, en se posant en autorité morale, tombe dans le ridicule. Il se persuade de la bonne foi de ses propos alors qu’il est aveugle à la réalité. Molière se moque de cette prétention en le rendant comiquement inefficace.

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