A la musique, RImbaud
Cours : A la musique, RImbaud. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar htfjytuyf • 1 Novembre 2025 • Cours • 1 217 Mots (5 Pages) • 20 Vues
INTRODUCTION
Bonjour, aujourd’hui je vais vous présenter une analyse du poème "À la musique".
Et si la poésie n'était pas seulement un art, mais une révolte ? C’est ce que nous propose Arthur Rimbaud avec Les Cahiers de Douai, où chaque vers semble défier un monde en place, tout en esquissant les contours d'une nouvelle forme d’expression artistique.
Arthur Rimbaud, né en 1854 à Charleville et mort en 1891 à Marseille, est un poète français emblématique du mouvement symboliste. Dès l'adolescence, il a montré un talent exceptionnel et a écrit la majorité de son œuvre avant l'âge de 20 ans lors de fugues auxquelles il se livrait en se rendant à Paris et grâce auxquelles il a rencontré des figures influentes telles que Paul Demeny, éditeur à qui il confiera ses écrits. Son style novateur a profondément influencé la poésie moderne. Il a notamment été en relation tumultueuse avec le poète Paul Verlaine. Après avoir écrit trois Les Cahiers de Douai, Une saison en enfer en 1873 et l’Illumination entre 1872-1875 et avoir abandonné la poésie à 21 ans, Rimbaud a mené une vie aventureuse en Afrique.
"Les Cahiers de Douai", composé en 1870 durant son adolescence, constitue l'une des premières œuvres majeures de Rimbaud, illustrant déjà son style novateur et sa vision poétique unique. Ce recueil est composé de deux cahiers : le premier contient 15 poèmes et le second en possède 7. Le titre “Les Cahiers de Douai” fait référence à la ville de Douai, où ces poèmes furent rassemblés et recopiés par l'ami et confident de Rimbaud, Paul Demeny.
Le poème "À la musique" est l'un de ces poèmes. Il offre une critique satirique de la société bourgeoise de Charleville, sa ville natale. À travers des portraits moqueurs et des descriptions précises, Rimbaud dresse un tableau mordant de la vie quotidienne des bourgeois, jeunes et vieux, et de leurs préoccupations futiles.
Problématique : En quoi le spectacle que propose le poète est-il satirique ?
Annonce du plan :Pour répondre à cette question, nous analyserons le poème en trois mouvements:
- La scène bourgeoise (Vers 1 à 8) : Une évocation des habitudes et des comportements ridicules des bourgeois.
- Les préoccupations futiles (Vers 9 à 16) : Une mise en lumière des discussions et des attitudes insignifiantes des rentiers et épiciers retraités.
- Les habitudes grotesques (Vers 17 à 20) : Une description moqueuse des apparences et des habitudes des bourgeois.
DEVELOPPEMENT
Premier mouvement : La scène bourgeoise Rimbaud commence par décrire la place de la Gare à Charleville, où les bourgeois se rassemblent pour écouter l'orchestre militaire. Il utilise des termes comme "place taillée en mesquines pelouses" pour illustrer une atmosphère oppressante et inconfortable, symbole de la rigidité et de l'étroitesse d'esprit de cette société bourgeoise. La strophe fermée avec des rimes embrassées et un point final renforce cette idée d'un cadre confiné et étouffant, où "tout est correct" et conforme aux normes sociales.
Dans cette scène, les bourgeois sont décrits comme "poussifs", "étranglés" par la chaleur, et réunis en tant que classe. Rimbaud accentue leur médiocrité et leur lourdeur physique, faisant allusion à la caricature des bourgeois gloutons et encombrants. Il souligne aussi leur superficialité en disant qu'ils "portent leurs bêtises jalouses" comme un accessoire, montrant ainsi leur absence de profondeur intellectuelle et leur conformisme à travers leur routine hebdomadaire des concerts du jeudi soir.
L'orchestre militaire, au centre du jardin, joue la "Valse des fifres" et "balance ses schakos", ce qui suggère une musique plus martiale qu'harmonieuse. Cela reflète l'ambiance formelle et rigide de la société bourgeoise. Autour, aux premiers rangs, parade "le gandin", un jeune homme élégant mais ridicule qui cherche à attirer les regards, symbole du caractère superficiel et vaniteux des jeunes bourgeois.
Enfin, Rimbaud décrit le notaire, qui "pend à ses breloques à chiffres", soulignant la superficialité et la matérialité des bourgeois, définis par leurs possessions. Le notaire est littéralement possédé par ses objets, montrant leur dépendance aux biens matériels et leur vanité.
...