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Rimbaud-Ala Musique

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Par   •  16 Novembre 2012  •  2 274 Mots (10 Pages)  •  1 704 Vues

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Proposition de lecture analytique pour le poème « A la musique » / Rimbaud

Rimbaud est un écrivain du XIXème siècle , connu pour avoir écrit des poèmes très tôt , textes en prose qu'il a regroupés dans des recueils comme Illuminations ou encore  Une saison en enfer. On lui doit aussi les Lettres dites du voyant ou encore des poèmes en vers , qui plus tard , ont été rassemblés dans les Cahiers de Douai. C'est le cas de « A la musique, », ,un poème qui s’organise en 9 quatrains d’alexandrins . Les six premières strophes évoquent un public qui se rend aux concerts de l’orchestre militaire le jeudi soir, sur la place de la gare alors que dans les trois dernières strophes, le poète se met en scène.

A la question ; « quel est l'enjeu de ce poème ? » , nous allons voir comment Rimbaud évoque de façon satirique la population de Charleville : il nous propose une caricature des bourgeois, peint aussi les autres catégories sociales . Nous analyserons également en quoi il manifeste sa marginalité et sa liberté dans l'écriture de son poème.

Axe 1 : Une satire de la classe bourgeoise :

1. C'est un concert donné « tous les jeudis » , « sur la place de la gare » qui offre l'occasion à Rimbaud de caricaturer les bourgeois : notons la globalisation de la vision : cf le pluriel « tous les bourgeois» (vers 3) - A l'intérieur de ce groupe social , aucun individu ne se démarque : les bourgeois fonctionnent de la même façon (cf l'article pluriel , défini dans presque tous les cas : « des rentiers » « les gros bureaux » « leurs grosses dames » -Même quand il s'agit d'évoquer un seul individu (cf le singulier « gandin », « notaire » ou encore le bourgeois bon vivant des vers 18 à 20, ce n'est pas pour les présenter séparément , pour les distinguer des autres bourgeois, mais plutôt pour insister sur un aspect caractéristique de cette classe -Les vers 7 à 20 sont une énumération des différentes catégories de bourgeois

2, Caractérisation : certains traits propres aux bourgeois sont mis en évidence :

Leur sottise et mesquinerie , étroitesse d'esprit : on a deux expressions qui le traduisent :

« mesquines pelouses » et « bêtise jalouse ». Dans la 1ère expression , l'adjectif qualifie un élément du décor, du cadre dans lequel se déroule l'action :   les pelouses  ; or c'est des bourgeois dont Rimbaud parle . La construction « mesquines pelouses » est un hypallage (= un procédé par lequel on attribue à un mot de la phrase ce qui convient à un autre.)-Cela laisse à penser que ce défaut remarqué chez les bourgeois est tellement fort qu'il arrive à contaminer tout ce qui est autour d'eux , ici , la pelouse du parc.

Dans la 2nde expression, le verbe  porter au vers 4 signifie  diriger ses pas . Rimbaud veut dire que les bourgeois dirigent leurs personnes. Le trait de caractère principal ici est la « bêtise jalouse » . Ceux-ci « portent leurs bêtises jalouses » , comme s'il s'agissait d'un habit ; Cela leur colle à la peau, c'est visible

Leur conformisme : cf l'expression « tout est correct » (vers 2) (= conforme aux usages)

Leur embonpoint : cf le champ lexical exprimant cette idée de volume de ceux qui ont réussi

ils sont «  gros », « bouffis » , « grosses », , l'allusion à leur « bedaine » et aux « rondeurs ». D'autres évocations rejoignent cette idée de grosseur : cf vers 11 :avec la comparaison à des « cornacs », c'est-à-dire à des soigneurs d'éléphants ; cela suggère l'idée que les « grosses dames » sont des éléphants. Notez aussi le vers 10 avec la répétition de l'adjectif « gros » -On peut noter aussi dans le 1er quatrain , l'adjectif « poussifs » et le verbe « étrangler » ainsi que la disposition des rimes ( elles sont embrassées) : tout cela contribue à rendre cette idée que le bourgeois est gros et qu'il suffoque. Il a du mal à respirer , supportent mal la chaleur

Leur désir de paraître , leur orgueil , leur suffisance, la satisfaction de soi  :

cf le champ lexical qui met l'accent sur ce que le bourgeois a ou sur ce qu'il porte : des objets de luxe , des objets qui se remarquent : ce sont des signes extérieurs de richesse : cf le verbe « parader » ou encore des mots « lorgnons », « breloques à chiffres » « cannes à pomme », « prisent en argent » ( ici on a un raccourci pour évoquer leur tabatière en  argent ) , les « boutons clairs » ( pour qu'ils soient remarqués, pour qu'ils attirent l'attention ) ou encore la pipe et pas n'importe laquelle ; c'est une « onnaing » ( connotation de luxe ) . Ces signes extérieurs de richesse sont autant de marque d'orgueil , de vanité des bourgeois. -

Le « gandin » ( jeune élégant ridicule ) est le symbole de la vanité ; il se montre , au premier rang (cf le verbe « parade » -le « notaire pend à ses breloques » : on a ici une construction particulière ( on a encore un hypallage ) . Le verbe pendre est ici attribué au notaire au lieu d'être rapporté aux breloques ; cela traduit l'idée de dépendance du notaire vis-à-vis de cet objet de luxe ; c'est une marque d'orgueil.

Ceux-ci sont significatifs d'une position sociale ou d'un âge - critique des bureaucrates, des fonctionnaires et de leur épouses (vers 10) – critique des rentiers : ils affectent une connaissance musicale ( cf vers 9 quand ils guettent les « couacs »  de l'orchestre) ; « les épiciers retraités » agitent leur canne, « avec des airs de propriétaires » comme s'ils sont chez eux et « tisonnent » la cheminée ; ils parlent de politique , refont le monde ( cf « discutent de traités fort sérieusement » ) alors que la conclusion de leur propos est creux ( cf leur conversation retranscrite ici en discours direct - notez l'ironie marquée par la diérèse de « séri /eusement » - l'expression « en somme » vers 16 montre qu'en fait , ils n'ont rien d'intéressant à dire-

Notez aussi la satisfaction du bourgeois qui fume ( vers 20) et qui fait savoir avec vantardise qu'il se procure son tabac illégalement ( cf « c'est de la contrebande »)

Transition : ce sont les bourgeois qui sont la cible

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