''Ma bohème'', Rimbaud
Commentaire de texte : ''Ma bohème'', Rimbaud. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar PRINCESSANNA • 9 Mai 2025 • Commentaire de texte • 944 Mots (4 Pages) • 103 Vues
Ma Bohême
( Fantaisie )
INTRODUCTION :
Ecrit en 1854 par Rimbaud, jeune poète symboliste âgé de 16 ans, dans un contexte de guerre avec la Prusse, c'est le dernier poème des 22 rassemblés dans ''Les Cahiers de Douai'', publiés intégralement en 1893 à titre posthume. Ce sonnet en 2 quatrains et 2 tercets, écrit en alexandrins, est un autoportrait fantasmé de Rimbaud . Le titre ''Ma Bohême'' fait référence au peuple nomade, 'les gens du voyage''. L' adjectif possessif ''Ma'' souligne le choix personnel de ce mode de vie. Le sous-titre ''Fantaisie'', signifie ''originalité'', ''nouveauté'', mais désigne également ''une œuvre d'imagination non soumise aux règles formelles'', ainsi qu'une ''vision imaginaire, non réaliste, du monde''. En 3 mots, Rimbaud résume ici ce qu'il recherche : la liberté sous toutes ses formes, dans la poésie comme dans la vie.
. De quelle façon , dans ce poème, Rimbaud traduit-il son émancipation ?
DEVELOPPEMENT 1er quatrain : Un poète vagabond
Dans ce quatrain, dès le premier vers, c'est le mouvement qui est mis en évidence par le verbe ''aller'' à la forme pronominale, répété au 3ème vers , conjugué à l'imparfait comme tous les verbes du poème , qui exprime ici à la fois le passé et l'habitude des fugues de l'adolescent fuyant son milieu familial et la ville où il habite .On peut d'ailleurs noter l'allitération en ''p'' ( poings, poches, paletot) au son explosif, presque violent, évoquant les pas de la marche et la détermination ( poings dans les poches) malgré le dénuement ( poches crevées, paletot idéal) pour rejoindre, sans but précis, l'infini de la nature :''sous le ciel''. C'est elle seule qui l'inspire et qu'il apostrophe : ''Muse ! Et j'étais ton féal'' . Mais, lucide, il se moque également de son excès d' imagination, avec une interjection familière et des points d'exclamation '' Oh ! là, là ! Que d'amours splendides j'ai rêvées !''
2ème quatrain / 1er tercet : Une nature inspiratrice
Dès le 1er vers, le rappel du dénuement associé à un mot familier presque enfantin '' culotte '' , introduit l'image du Petit-Poucet. Seule différence, l'un est réaliste et veut rejoindre sa maison ; l'autre, ''rêveur'', s'en éloigne grâce à la poésie ''j'égrenais dans ma course des rimes '' ; le spectacle nocturne de la nature nourrit et développe son imaginaire : ''Mon auberge était à la Grande-Ourse''. Une synesthésie complexe , habituelle chez Rimbaud, mêle tout au long du poème différentes sensations éprouvées à ces moments : visuelles,''mes étoiles au ciel ; auditives, '' et je les écoutais'', '' un doux frou-frou'', onomatopée sonore complétée par les nombreuses assonances en ''ou'' de ce quatrain. Tactiles,'' je sentais des gouttes de rosée à mon front'', gustatives ''comme un vin de vigueur''. Dans les 2 premiers quatrains aux rimes embrassées, on remarque que le rythme des alexandrins est souvent irrégulier, interrompu par des virgules et un rejet : erratique, il traduit sans doute le vagabondage du poète.
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