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Ma conscience me permet-elle de changer ?

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Par   •  27 Mars 2017  •  Dissertation  •  1 603 Mots (7 Pages)  •  897 Vues

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EN QUOI MA CONSCIENCE ME PERMET-ELLE DE CHANGER ?

Dans les Confessions de Saint-Augustin, on peut voir comment un homme, lassé par une vie adonnée aux plaisirs charnels, se convertit au Christianisme, préférant les plaisirs de la prière et de la contemplation de dieu. De nos jours encore, de nombreuses personnes peuvent décider un jour de changer de mode de vie, de croyances, politiques, religieuses, artistiques ou philosophiques.

Ces changements, baptisés conversions quand ils sont le fruit d’une mûre réflexion, s’opposent aux changements automatiques de la nature (saisons, par exemple) ou des êtres vivants (taille et poids). Les changements voulus n’auraient-ils pas plus de valeur, plus de sens ? Mais alors, c’est la conscience qui pourrait en être la principale ouvrière…Nous nous proposons d’expliquer ici en quoi la conscience permet-elle de changer, c'est-à-dire d’expliquer voire justifier ce qui, dans la nature même de la conscience, rend possible le changement de comportement, de mode de vie, de valeur, de croyance chez l’être humain.

Pour résoudre ce problème, nous étudierons en premier les divers types de changements humains et leurs valeurs. Puis nous chercherons quelles formes ou mécanismes de la conscience contribuent à produire ces changements. Il faudra enfin fixer une limite à ces changements.(Partie I)

Si la conscience apparaît, dans l’intitulé du sujet, comme l’outil principal du changement, avec le verbe « permettre », c’est que ce but semble souhaitable. Or tout changement ne l’est pas, n’en déplaise à la mode et aux principes même de la consommation.

Les slogans publicitaires le confirment : « changez de voiture », « changez de loock ou de style ». Ils présupposent qu’on ne soit pas satisfait de ce qu’on a ou de ce qu’on est, qu’il faut changer pour être mieux, pour être soi. Ils supposent également qu’on ne soit pas capable de changer sans aide, sans conseil, sans stimulant. Il faut bien comprendre ici que la logique de la consommation, c’est de changer pour tester un autre produit en se débarrassant de nos habitudes d’achat, c’est, en somme, de changer pour changer. Changer ici équivaut à l’acte d’achat, déguisé sous un nom plus sympathique. Cette ruse est assez efficace, puisque ce mot « changer » est associé au plaisir, jusque dans l’inconscient. Et pourtant, tout changement n’est pas si agréable…

Pour le comprendre, examinons de plus près le sens du mot « changer ». Il désigne toute sorte de modification de l’état d’un sujet ou d’une situation, à un ou plusieurs niveaux. On change sur un fond de permanence et d’identité à soi. Le soi qui change ne peut changer totalement, sans quoi on ne pourrait même plus dire qu’il a changé. Tel est le paradoxe de tout changement : le sujet est et n’est plus, il devient, selon les Catégories du Même et de l’Autre. Le changement est une altération du Même, au sens littéral (« alter » signifie « autre » en latin). On voit donc le risque que comporte tout changement : celui de l’aliénation. Il semble important, de ce fait de définir quel changement est vraiment souhaitable, d’y réfléchir.

Si on observe autour de nous et même en nous, tout est marqué par le changement de formes et d’états. Mais il s’agit de changements mécaniques ou métaphysiques (si on les attribue à une ou des forces surnaturelles). L’homme, doté d’une conscience, peut décider de provoquer un changement sur son environnement (par les sciences et les techniques notament ) mais de manière plus surprenante encore, sur sa propre personne. Comme dans le film « Tootsie » où un comédien, lassé de s’entendre dire que s’il était une femme, on lui trouverait un emploi, décide de transformer son apparence physique pour paraître une femme et se faire ainsi embaucher. Cette expérience de travestissement exprime bien la capacité de l’âme à agir librement sur le corps pour le rendre autre, différent dans la perception en tout cas. Mais comment la conscience peut-elle travailler à une telle transformation volontaire de soi ?

(Partie II)

Nous avons supposé jusqu’ici que la conscience permet le changement voulu. Pourtant, ce n’est pas la forme la plus rudimentaire de conscience qui le permet. Celle-ci, que l’on nomme aussi conscience spontanée, est celle qui permet seulement de prendre connaissance du changement une fois qu’il a eu lieu, après coup, mais elle ne le provoque pas d’elle-même. Notons toutefois que cette simple perception du changement à l’extérieur est déjà en soi un avantage, car cela permet à l’homme de s’adapter par anticipation. Mais cette forme de conscience, loin de provoquer un changement, le subit (changement de soi, des autres et du monde extérieur). Elle est dépassée par une conscience plus évoluée, plus active aussi : la conscience réfléchie.

Celle-ci, par un examen critique approfondi, va opérer de vraies transformations de soi, qui seront déterminantes et durables. Elle est à l’origine de nos grandes décisions, conversions idéologiques, professionnelles et sentimentales. Descartes, par exemple, nous montre comment, grâce

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