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Hanna Arendt

Synthèse : Hanna Arendt. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Septembre 2023  •  Synthèse  •  2 436 Mots (10 Pages)  •  139 Vues

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Emma Negm T05

        Dans ce texte de Hannah Arendt, extrait de la Condition de l’homme moderne, il est question du travail et plus précisément de la lutte entre œuvre et travail dans notre société. Dans ce texte, l’auteure tente de répondre au problème suivant : Vivons nous dans une société de travailleurs ? Et pourquoi ? En d’autres termes, les hommes d’aujourd’hui travaillent ils au détriment de l’œuvre ? L’œuvre est elle alors toujours existante dans le monde d’aujourd’hui ? Ou a-t-elle été détruite par le travail ?

        Arendt cherche alors à prouver dans cet extrait que nous vivons dans une société de travailleurs qui ne connaît plus l’œuvre. Une société où nous avons changé l’œuvre en travail et où il est devenu difficile de les distinguer convenablement. (Où la création d’éléments durables est devenue impossible). Dans un premier temps de la ligne 1 à 9, l’auteure défend l’idée que dans notre société actuelle, rien de ce qui est créé n’est permanent. Elle annonce que les hommes sont des consommateurs extrêmes et appuie son opinion avec un exemple. Puis par la suite, de la ligne 9 à la fin, celle-ci annonce sa thèse qui est que la stabilité à été sacrifiée à l’abondance, que l’œuvre a laissé sa place au travail. Le développement se termine enfin avec une conclusion sous forme de métaphore, permettant d’expliquer la thèse plus précisément et d’en justifier sa crédibilité.

        « Avec le besoin que nous avons de remplacer de plus en plus vite les choses de ce monde qui nous entoure, nous ne pouvons plus nous permettre de les utiliser, de respecter et de préserver leur inhérente durabilité ». Arendt commence en expliquant que nous avons, dans notre société actuelle, un besoin constant de consommer. Cette surconsommation peut s’expliquer par la surproduction présente depuis la révolution industrielle et la mécanisation des méthodes de production. Puisque nous produisons énormément, encore plus sous un système capitaliste, nous sommes obligés de consommer énormément en compensation, pour « couler le stock ».

Cette surconsommation est aujourd’hui devenue une habitude et un confort dans notre société.

Leur « inhérente durabilité » ne peut être préserver pour la simple et bonne raison que nous ne pouvons pas nous le permettre. En effet, contrairement à dans la nature où la consommation rend nécessaire le travail/la production, comme avec les animaux qui chassent pour se nourrir ou qui font un stock minimum pour passer l’hiver. C’est la production massive de l’homme qui rend nécessaire sa consommation.

Nous produisons bien trop avec tous les moyens modernes existant, cela nous pousse à utiliser puis à jeter pour changer et recommencer infiniment, mettant en péril cette inhérente durabilité des objets d’usage (objet qui peuvent tenir dans le temps sans être consommé rapidement). Arendt le souligne avec les termes « consommer » puis « dévorer », donnant une connotation péjorative et presque sauvage à cette surconsommation.

        Elle continue en donnant quelques exemples, « nos meubles », « nos maisons » et même « nos voitures » que nous pouvons considérer comme des objets d’usage puisqu’ils sont supposés durer dans le temps. Par ailleurs, nous les utilisons « comme s’il s’agissait des « bonnes choses » de la nature qui se gâtent sans profit à moins d’entrer dans le cycle incessant du métabolisme humain », en d’autres termes, nous consommons ces produits issus du travail comme si ceux-ci ne pouvaient point être consommés plus tard, comme si ceux-ci allaient périmer s’ils n’entraient pas dans le cycle du métabolisme humain, si nous ne les consommons pas.

Hannah Arendt n’explique pas que ces objets sont des biens de consommation (objets qui doivent être consommés rapidement), mais que nous les traitons comme s’ils en étaient. Nous dévorons ces produits si rapidement que l’on pourrait croire qu’ils ont une date de péremption, comme un yaourt ou un fruit ou n’importe quel autre aliment, alors qu’en réalité nos maisons, nos voitures et nos meubles peuvent largement durer dans le temps et se conserver pendant plusieurs générations. On se met alors à confondre bien de consommation et bien d’usage. (Arendt prouve ici l’incohérence de cette colossale surconsommation.)

        Elle ajoute par la suite à la ligne 6 que « c’est comme si nous avions renversé les barrières qui protégeaient le monde, l'artifice humain, en le séparant de la nature », c’est comme si la frontière qui permettait la distinction entre le monde humain et la nature avait disparu.

L’« artifice humain » par son voisin « artificiel » désigne un monde humain produit par l’œuvre, par la technique, celui-ci n’est pas naturel. Cette technique produit le monde comme artifice qui s'oppose à la nature. En faisant tomber ces barrières, le travail qui correspond à la nature (l’action de chasser par exemple) se confond avec la technique qui est contre nature et purement humain (comme construire un arc pour chasser).

En effet, quand bien même les définitions sont claires, avec notre société actuelle qui consomme tout à un même rythme très rapide, nous venons à confondre les biens d’usage (produits de la technique) aux biens de consommations (produits du travail). Nos maisons, nos meubles et nos voitures restent très peu de temps en notre possession, alors qu’ils pourraient pour la plupart nous suivre durant l’entièreté de notre vie. Étant à la base des objets d’usage (fait pour durer dans le temps), nous venons à questionner s’ils ne sont pas plutôt des biens de consommations puisque nous les gardons peu de temps et sommes obligés de les changer à une vitesse impressionnante à cause de la surproduction et de la surconsommation de notre société.

D’après Arendt, la durabilité des choses du monde n’est plus respectée dès qu’elles sont traitées comme s’il s’agissait de choses capables d’être consommées dans la nature, comme s’il n’y a avait plus aucune possibilité de distinguer le monde humain et la nature.

        Contrairement aux idées de Marx qui défendent que l’abondance des biens de consommation mène à la liberté, Arendt ne voit pas dans l’abondance des biens de consommations un progrès. Selon elle cette abondance créer une perte de distinction entre technique et travail. Les objets du monde moderne sont devenus des produits du travail dont le sort naturel est d'être consommés, au lieu d'être des produits de la technique, destinés à servir.

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