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Analyse du texte Jours Epiques, le Figaro

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Par   •  5 Avril 2019  •  Commentaire de texte  •  2 541 Mots (11 Pages)  •  690 Vues

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EXPLICATION HISTORIQUE DE TEXTE :

« JOURS EPIQUES », LE FIGARO,

ALFRED CAPUS

        Le 11 novembre 1918 est signé le 4ème -et le plus important- armistice de la 1ère Guerre Mondiale, entre la France et l’Allemagne, désormais privée de ses alliées et vouée à l’échec. Le lendemain, Alfred Capus, journaliste français, publie l’article « Jours Epiques » dans le Figaro, dont il a été nommé rédacteur en chef suite à la mort de G. Calmette en 1914.

        Ce romancier est connu pour son cynisme,  qui lui vaudra de nombreuses réactions d’incompréhension, voire critiques. Pourtant, tout au long de la Grande Guerre et suite à la loi du 4 août 1914 (interdisant tout article apte à révéler des informations à l'ennemi ou à décourager les Français), il rédigea avec un grand patriotisme le bulletin quotidien du Figaro, plus ancien journal quotidien encore publié aujourd’hui, et connu pour sa ligne éditoriale conservatrice et de droite modérée.

        Dans un contexte où la presse est le média privilégié des Français, et le Figaro, l’un des quotidiens les plus lus, ce texte s’adresse à l’ensemble de la population française. Comme son nom l’indique, cet article fait le récit d’une guerre tant inattendue que colossale. En effet, l’usage du terme « jours » peut faire référence à la courte « Guerre rêvée » qu’imaginaient les Etats en conflit ; une guerre offensive de quelques mois tout au plus. Cependant, la réalité en sera toute autre. Dès le début des affronts, en 1914 seulement, il y aura plus de 300 000 morts. Cependant, l’armée française et ses alliés sauront s’adapter à cette guerre de tranchées, et le nombre de morts baisseront au fil des années, jusqu’à la victoire. La violence est démesurée tant physiquement, de part le nombre colossal de pertes et les nombreuses attaques envers les civils, que géographiquement, puisque c’est sur les fronts orientaux qu’elle est la plus exacerbée.

        Ainsi, le 12 novembre 1918, la France ressort meurtrie, mais victorieuse du plus grand conflit jamais connu jusqu’alors. C’est ce que relate Alfred Capus dans « Jours Epiques ».

L’éditorial est un espace, dans un journal relativement neutre, qui permet au rédacteur en chef de donner son point de vue vis-à-vis d’un fait d’actualités.

        Lors de l’étude de cet éditorial, nous essaierons de démontrer dans quelles mesures l’auteur peint le tableau biblique d’une France martyrisée, affaiblie et vouée à l’échec, qui par sa volonté et sa foi en la patrie ainsi que l’aide de ses alliés, réussira à retourner la situation pour sortir vainqueur.

        Ainsi, dans un premier temps, Alfred Capus peint une France glorieuse de par sa victoire, mais profondément meurtrie, notamment par la mort de 27 000 hommes (ligne 1 à 27) avant de souligner (ligne 27-47) que la victoire est en grande partie le résultat d’une mobilisation de la population française, qui malgré des difficultés, n’a jamais perdu espoir. Enfin (ligne 48-69), il fait le point sur le rôle des autres Etats dans ce conflit, tant les alliés, que l’ennemi allemand.

        Tout d’abord, de la ligne 1 à la ligne 27, l’auteur décrit la victoire glorieuse mais dévastatrice de la France.  

        A l’aide de nombreuses figures de style (gradation, personnifications), il émeut le lecteur en plaçant la France en une position de martyre, qui a connu une véritable « descente aux abimes » (l.27). En effet, celle-ci était en position de faiblesse : unique puissance républicaine en Europe, sujette à l’instabilité gouvernementale, elle avait souffert de dures conditions d’Armistice, imposées par Bismarck, suite à la guerre de 1871. De plus le « carnage » (l.2) décrit par Capus relate la difficile position de la France jusqu’à la victoire décisive de la bataille de Verdun (février-décembre 1916). En effet, bien qu’extrêmement meurtrière, elle marque un véritable tournant, un regain d’espoir et une véritable victoire morale pour la France, qui sera appuyé par l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1917, jusqu’à l’ « éclatante victoire » (l.2-3) des alliés en 1918. Cependant, la guerre aura causé 1 400 000 morts, uniquement dans le camp français (« deuils », l.8) et d’énormes dégâts matériels, du notamment à l’usage d’obus (« ruines » l.8).

        Il appuie le fait que cette victoire mutilée, sera vengée : « les crimes seront chatiés durement » (l.23). En effet, bien que l’Armistice soit signée, il ne s’agit alors que d’un cessez-le-feu. Le traité de Versailles sera ratifié en 1919 et imposera de durs châtiments à l’Allemagne, tant territoriaux (l’Allemagne perd 15 % de son territoire et 10 % de sa population), qu’économiques (indemnité de 132 millions de marks-or) ou militaires (désarmement). La France retrouve notamment l’Alsace et la Lorraine, ce que Capus considère comme signe de « justice » (l.5), qui auraient pu échappé définitivement au pays si les « suggestions perfides » (l.24), telles que les grèves de 1917 dans les campagnes, avaient abouties. Ainsi, la France retrouve sa gloire passée.

        Enfin, afin d’appuyer l’émotion qu’a suscité l’armistice, il décrit la scène Parlementaire du 11 novembre, notamment grâce à l’image forte de Clemenceau « les larmes » (l.14) aux yeux, et les « ovations » (l.15) suite à la lecture des conditions de l’Armistice, une atmosphère traversée par des « éclairs de gloire » (l.19). En effet, c’est une figure politique populaire charismatique et incontournable dans l’histoire politique française. Il sera rappelé en tant que président du conseil en 1917, alors que le conflit s’éternise. Coûte que coûte, il tentera de remonter le moral des soldats, en les visitant dans les tranchées, luttera contre la mutinerie et la désertion et fera appel aux troupes coloniales. Suite à cela, il sera surnommé « Père de la Victoire ».

        C’est donc une scène émouvante qui semble rassembler et émouvoir tous les Français, des simples citoyens aux figures politiques, autour de la victoire mais également des nombreuses pertes.

        Dans un second temps, Alfred Capus démontre, de la ligne 27 à 47 que cette victoire fut en grande partie due au patriotisme Français qui fut dirigé vers l’effort de guerre pendant toute la période 14-18.
        Ainsi, il parle d’ « instinct de la race » (.l28-29) qui fut « puissant » (l.29). En effet, selon lui, la race française a compris que si cette guerre, difficile, a été remportée malgré les « éclipses de fortune » (l.32), (comme le 22 août 1914, où la France perdra plus de 27 000 soldats), c’est parce que l’effort de guerre n’a « jamais fléchi » (l.33). La 1ère Guerre Mondiale fut une guerre totale, la société s’est adaptée à un nouveau fonctionnement : bien que la République ait été maintenue, elle s’est faite plus autoritaire (lois de censures), par ailleurs 80 % de la population masculine entre 16 et 49 ans a été mobilisée. Enfin, l’industrie s’est également adaptée, engageant tant des étrangers (italiens, grecs, portugais), que des personnes colonisées (marocains, algériens, vietnamiens, etc).

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