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Conférence des Rendez-vous de Blois 2021 : Pirates et flibustiers

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Par   •  10 Décembre 2021  •  Compte rendu  •  1 643 Mots (7 Pages)  •  511 Vues

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Pirates aux mille visages – Conférence lors des Rendez-vous de l’Histoire de Blois 2021

Partie 1 : la conférence

La conférence est présentée par Maxime Martignon, enseignant et maître de conférences à l’Université d’Orléans (éditeur pour Histoire du Sieur de Montauban, capitaine flibustier) et Frantz Olivié, historien et cofondateur des Editions Anarcharsis (éditeur de L’Enfer de la flibuste).

Le sujet de cette conférence, en dehors de celui des pirates à l’époque moderne, est d’expliquer en reprenant et s’appuyant sur l’oeuvre Histoire du Sieur de Montauban, capitaine flibustier. Pour Frantz Olivié et Maxime Martignon, l’image que l’on a actuellement du pirate est une image davantage littéraire qu’historique, relevant plutôt de l’ordre de l’imaginaire collectif, notamment à cause de dessins animés, de films et d’oeuvres littéraires sans réel appui historique. Cependant, la réalité est en fait bien plus floue. Ainsi, Mr. Olivié et Mr. Martignon désiraient retrouver cette réalité de ce qu’a pu être la piraterie et notamment de retracer l’histoire d’Etienne Montauban, capitaine flibustiers français du XVIIe siècle. L’enjeu de cette conférence est de démontrer que la piraterie à l’époque moderne n’est pas l’image que l’on s’en fait et ainsi établir une réalité historique de la flibuste.

On pourrait noter trois termes pour qualifier ces marins. Tout d’abord, on a les corsaires (avec pour synonyme armateur), qui sont des sortes d’entrepreneur de guerre sur la mer et qui travaillent pour les Etats qui les embauchent et reconnaissent ce travail. Les prises faites par les corsaires sont légales et reconnues. Puis, il y a les pirates, aussi appelés forbans, qui ne possèdent pas cette reconnaissance « d’entrepreneur de guerre ». Enfin, nous avons les flibustiers, dont la définition n’est pas très claire. Au XVIIe siècle, il s’agissait de corsaire faisant leurs activités en Amérique. Ce serait plus une désignation sur une zone géographique.

Les sources de Maxime Martignon :

A Bordeaux, en 1697, les mémoires de Montauban sont publiées. On ne possède pas beaucoup de sources sur la personne de Montauban mais quelques-unes se trouvent dans des archives. Grâce à une de ses archives, on sait que Montauban part en mer en octobre 1690.

Les opinions et points de vue des officiers coloniaux restent assez ambivalents ; certains flibustiers tuent des hommes ou les réduise en esclavage, ce qui enlève de la main d’oeuvre mais permet aussi de maintenir l’ordre. On découvre une preuve de la prise d’un navire en 1694, ce qui en fait un document rare et exceptionnel, car très peu de preuve de cas de prise ramenée en métropole existent.

Ensuite, la deuxième source est une lettre de Blénac, gouverneur de Guadeloupe, envoyée au secrétaire d’Etat français rapportant les actions de Montauban. Cette lettre est une source majeure car elle prouve la participation des flibustiers à la traite négrière. En effet, ces derniers pillent les navires et ramènent les esclaves en colonie française pour les échanger.

On a aussi un dossier d’une prise de sucre (trois navires chargés de sucre) aux larges des Bermudes ramenée à Bordeaux. Dans ce dossier, conservé aux archives départementales de Gironde, y figure des listes d’embarquements flibustiers, des listes d’équipement et des contrats. Ils dévoilent leurs groupes sociaux, leur âge et leur lieu d’habitation. Ils établissent leur résidence en Amérique, notamment dans les îles.

Les flibustiers obtenaient trois mois de travail équivalant à trois années de travail pour un ouvrier parisien. Pour les investisseurs dans le bateau, la somme était encore plus importante, ce qui permet de financer d’autres expéditions. Parfois, on peut trouver des étrangers dans les équipages (hollandais, vénitiens).

En 1710, on obtient la dernière trace de Montauban, où il fait des prises aux Canaries et met en place de la diplomatie pour récupérer cette prise auprès du gouverneur des Canaries.

Les sources de Frantz Olivié :

Les documents produits par les flibustiers sont rares. En effet, ils sont murés dans le silence et l’anonymat, ce qui complique énormément les recherches. Ce que l’on sait de la flibuste française, c’est qu’elle était active dans la deuxième moitié du XVIIe siècle et principalement ancrée sur l’Île de St-Domingue (Haïti) et des îles à sucre françaises. La population flibustière est composée de matelots mais aussi d’entrepreneurs privés qui vont posséder une habitation, une exploitation, sur une île à sucre qui prend le risque d’aller piller sur la mer. On voit apparaître un certain engagisme qui consiste à envoyer des jeunes gens en contrat pendant trois ans dans les îles travailler pour rembourser leur passage. Les conditions de vie sont si déplorables qu’on estime qu’entre 50% et 75% des engagés mourraient dans les mois qui suivaient (malnutrition, maladie, épuisement).

Le premier document est un document narratif, qui raconte l’expédition de flibustiers en 1783 qui sont devenus forbans, en partant de St Domingue, ont fait le tour du détroit de Guinée et du détroit de Magellan, ont pillé l’Amérique du Sud pendant près de huit ans, et se sont réfugiés dans les îles Galápagos. Ils ont réussi à piller une ville au Mexique où le butin est gigantesque (bijoux, pièces d’argent) et ont rejoint ensuite les Grandes Indes (Pondichéry)

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