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La « République des députés » ou les opportunistes organisent et consolident la République (1879-1885)

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Par   •  14 Décembre 2017  •  Cours  •  9 222 Mots (37 Pages)  •  807 Vues

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La « République des députés » ou les opportunistes organisent et consolident la République (1879-1885)

- Révision constitutionnelle : qu’en est-il du statut du Sénat ?

- Faire des Français des citoyens, il faut le pilier solide de l’éducation.

- Adopter une symbolique de la république qui se substitue aux symboles monarchiques.

- Obtenir le soutien de la grande bourgeoisie.

L’année 1879 est politiquement importante car il s’agit, selon Halévy, de l’année de l’instauration de la « république des députés ». Le nouveau président, Jules Grévy, donne en effet la priorité au législatif. On a bel et bien enfin un régime parlementaire. Cette république s’oppose à la « république des ducs ». Le terme opportuniste remonte à 77 où la chambre des députés est à majorité républicaine, majorité dans laquelle dominent les opportunistes. Le républicain opportuniste ne fait des réformes que si elles sont nécessaires : c’est une république modérée. Les réformes sont modérément nécessaires si l’on veut inscrire la république dans la durée, par comparaison aux précédentes. On veut tout mettre en œuvre pour que celle-ci dure. Organiser et consolider = associer deux éléments qui paraissent antagonistes, l’ordre et la liberté + faire adhérer à cette république le peuple en profondeur, peuple au sens large, bourgeois comme rural.

1885 : cette République en apparence consolidée subit ses premières menaces, bousculée sur le plan éco comme politique. Cette crise se traduit par le renversement du PDC opportuniste Jules Ferry au profit d’un PDC républicain radical.

Cette politique de la modération est-elle une politique qui puisse résister face aux difficultés, et, dès lors que la crise de 1885 porte à la présidence du cabinet un radical, la République ne risque-t-elle pas d’être entraînée vers une autre orientation ?

I. Le renforcement des Républicains (numérique, institutionnel, symbolique)

II. La consolidation politique (question de la révision)

III. Donner à la République des assises pérennes (l’éducation, les susciter l’adhésion de la bourgeoisie des affaires)

I. Le renforcement des Républicains

A) Les législatives de 1881 : un renforcement numérique des républicains

En 1881, les Français sont de nouveau invités à voter. 90 conservateurs (essentiellement monarchistes) et 425 républicains.

1) L’affaiblissement des monarchistes

Ils ne sont plus que 90 contre 208 en 77. Le groupe conservateur a fondu de plus de moitié. Il n’y a plus d’espoir impérial : Napoléon-Eugène est mort en 1879 en Afrique du Sud dans un affrontement contre les zoulous. La position du Comte de Chambord n’a pas varié, et la restauration n’est plus envisageable. L’état d’esprit des Français n’est plus à la restauration. On ne vote monarchiste plus que pour s’opposer aux républicains. Le Comte de Chambord meurt en 1883 sans héritier. Certains Français sont encore attachés aux valeurs véhiculées par la monarchie, même si celle-ci ne peut plus exister. Au sein de l’administration, beaucoup d’hommes sont nostalgiques de cette période : œuvres de Proust, qui montre des diplomates nostalgiques. On retrouve cet esprit dans l’armée, en particulier dans l’état-major (Mac Mahon était légitimiste). On en a pourtant toujours besoin, pour récupérer l’Alsace et la Lorraine, ce qu’on met en intérêt commun. Forte présence monarchiste aussi au sein de l’Eglise. Forte influence monarchiste dans les classes supérieures, surtout celles qui contrôlent la presse. Les monarchistes ont donc encore une influence non négligeable au sein de l’opinion.

Une restauration monarchique n’est donc plus possible, mais les monarchistes contrôlent des bastions importants. Organiser la république = récupérer ces bastions. Comment s’y prendre ? Brutalement ou prudemment ?

2) Renforcement des républicains

Renforcement indéniable par rapport à 77 : + de 100 députés supplémentaires. C’est peut-être aussi par défaut (absence d’héritier).

Le danger passé, les clivages réapparaissent entre opportunistes (les plus nombreux, 375 députés) et radicaux (50) qui présentent de fortes personnalités comme Clemenceau. A ce clivage traditionnel s’ajoute celui exacerbé par des querelles de chefs. Les personnalités s’affrontent, en particulier Léon Gambetta, très voire trop présent. Il provoque la haine des radicaux et en particulier de Clemenceau. Gambetta suscite de la méfiance, en particulier de la part de Jules Ferry qui est en faveur de réformes progressives.

À clivage s’ajoute le jeu subtil de Grévy, qui a tendance à écarter dans les cabinets les hommes qu’il déteste comme Gambetta ou qui pourraient lui porter ombrage comme Ferry. Il préfère ainsi les PDC neutres, le premier étant Freycinet. Grévy doit appeler Ferry en 80 ( ?), avant de laisser la place à Gambetta le 14 novembre 1881.

Sa première idée est celle d’un grand cabinet d’Union Nationale, pour lequel il doit choisir des ministres. Il les veut jeunes et peu connus, si contents qu’ils en seraient influençables. Il change les portefeuilles, en séparant l’agriculture du commerce (s’attire les agriculteurs). Il envisage les colonies, jusqu’alors attachées au ministère de la Marine, comme de potentiels débouchés commerciaux, et les attache au ministère du Commerce. Il crée un grand ministère des Arts, avec l’objectif de développer l’intérêt des couches populaires pour la culture. : c’est la première « politique culturelle ».

Il avait encore plusieurs projets : revoir l’éducation nationale, envisager la séparation Eglise/Etat. Mais il est autoritaire, impose ses volontés d’une manière maladroite. Il se fâche rapidement avec les députés qui, le 30 janvier 1882, renverse son cabinet après trois mois. Le 27 novembre 82, il se blesse la main et le bras en nettoyant un pistolet, est atteint de septicémie et meurt le 31 décembre. Il est inhumé à Nice et son cœur est transféré au Panthéon.

B) La mise en place d’une symbolique républicaine

Risque d’un revirement : pour s’installer dans la durée, il faut créer chez les Français une véritable adhésion à la République

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