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Dissertation sur Léon Bourgeois IIIe République

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Par   •  28 Octobre 2015  •  Dissertation  •  2 541 Mots (11 Pages)  •  925 Vues

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Séance 5 : Léon Bourgeois

Commentaire de texte : BOURGEOIS Léon, «Les applications de la solidarité sociale», Revue Politique et Parlementaire, 1902

Présenter les idées politiques de Léon Bourgeois en indiquant les éléments (personnes, évènements, lieux …) qui ont influencé sa pensée.

Le début des années 1900 marque le début d’une période conflictuelle : la crise économique et ouvrière, débutée dans les années 1880 est toujours présente de manière intensive dans le pays, ce qui pousse les hommes politiques et plus grands penseurs à fonder de grandes thèses à propos de la question sociale et à chercher par tous les moyens une solution quelque part ; de plus, l’opposition de plus en plus marquée entre l’Eglise et l’Etat amène à de grandes réformes et propositions de lois.

En 1902, Léon Bourgeois écrit une thèse «Les applications de la solidarité sociale», dans la Revue Politique et Parlementaire, dans laquelle il exprime les idées principales de sa doctrine : le solidarisme. Il y évoque certains dispositifs qui permettraient de trouver une solution à la question sociale : notamment la dette sociale à travers le quasi-contrat. Le but premier de ce système innovateur étant de réduire les différences entre les Hommes et d’améliorer les conditions sociales par le libre-consentement.

Léon Bourgeois né le 21 mai 1851 et mort le 29 septembre 1925 était un homme politique et avocat. Ses idées ont influencées le Parti radical sur de nombreux points ; il fit un grand nombre de propositions de lois sociales telles que l’impôt progressif sur le revenu, le régime d’assurance et de mutualisation, le droit à l’éducation pour tous. Du côté de la politique étrangère, il fut le premier Président de la Société des Nations, et lutta toute sa vie pour la Paix sociale passant par un contrôle du désarmement et des sanctions économiques. Sa doctrine, le solidarisme, conceptualise le programme social et économique parfait pour le parti radical, ce qui lui permet de se démarquer à la fois du socialisme collectiviste et du libéralisme individualiste.

Dans cette période trouble pour la France, Léon Bourgeois essaie alors lui-même de trouver, par différents moyens, une solution qui permettrait d’améliorer le niveau de vie et de redonner espoir aux citoyens ; il est alors légitime de se demander quelles solutions Léon Bourgeois propose-t-il pour réformer la France, et quels sont les éléments qui ont influencé ses idées politiques.

I) Une doctrine née par l’intermédiaire de personnes influentes : le solidarisme

A) Une troisième voie

A l’heure où les opinions politiques se partagent majoritairement entre socialisme et libéralisme, le solidarisme de Léon Bourgois apparait comme une autre option, à mi-chemin entre ces deux principaux courants. Pour la réforme sociale mais contre le nivellement, pour la propriété privée mais contre la suprématie de l’économie, Léon Bourgois développe cette doctrine pour la première fois en 1896 dans son ouvrage «Solidarité». Ce mouvement est aujourd’hui considéré comme un précurseur de l’Etat-Providence.

Même si Léon Bourgeois est considéré de nos jours comme le "père" du solidarisme, il n’en n’est pas moins qu’il a subi certaines influences. Entre autre, du point de vue sociologique, il s’inspire fortement d’Auguste Comte (considéré comme le fondateur de la sociologie), étudiant les rapports entre les individus dans une société ; et d’Emile Durkheim, s’intéressant aux faits sociaux et à la socialisation de l’individu. Mais aussi, d’un point de vue plus général, Léon Bourgeois prend certaines de ses idées chez plusieurs hommes politiques et grands penseurs de son époque : tout d’abord Pierre Leroux, qui fut le premier à évoquer la "solidarité humaine" comme nouvelle arme pour remplacer la charité du christianisme ; et Nicolas de Condorcet, qui considère que le progrès de la morale est étroitement lié à l’évolution de la société et des liens sociaux. Enfin, quelques philosophes expriment des idées considérablement proches de celles de Léon Bourgeois : Jean Izoulet, qu’il cite régulièrement dans ses conférences, mais il fait aussi écho à Alfred Fouillée et sa "loi d’entente", et à Charles Renouvier et sa "loi d’union pour la vie".

Nous pouvons donc dire que Léon Bourgeois n’est pas un pionnier isolé, mais le représentant d’un immense courant qui fonde l’organisation de la société sur la solidarité volontaire de tous les citoyens entre eux.

B) Une réponse à la question sociale

Alors que la France traverse une période de crise économique et ouvrière, la question sociale est au premier plan. En effet, la solidarité fondée sur le libre-consentement apparait alors pour certains comme l’unique solution à la récession, l’union pour un but commun : la Paix sociale, et donc l’évitement de tout désordre ou despotisme. Le principal but de ce nouveau dispositif est de diminuer voire faire disparaitre les inégalités entre les Hommes liées aux aptitudes artificielles (de conditions, s’opposant aux naturelles), par le rétablissement de droits et devoirs équivalents ; chaque personne devra se consacrer à l’effort commun pour obtenir sa "libération".

Bien que Léon Bourgeois aie toujours été favorable à la réforme sociale, il est certain que la pensée maçonnique et les réseaux radicaux ont eu une grande influence sur son oeuvre. Effectivement, le solidarisme rejoint les idéologies du Grand Orient de France qui, dans l’article premier de sa Constitution, déclare que : «la Franc-Maçonnerie a pour objet la pratique de la solidarité et la tolérance mutuelle». Après avoir été député de la Marne en 1888, il devient président du Conseil en novembre 1895. C'est l'époque où les convictions franc-maçonnes sont très proches de celles des radicaux. Son gouvernement se compose de six francs-maçons sur un total de douze ministres. Cela fut le début de nombreuses critiques de la part des maçons tout comme des cléricaux, son engagement maçonnique n’a pas toujours fait l’unanimité.

Cependant, Léon Bourgeois reste une figure mémorable de la Maçonnerie française, particulièrement dû à son rôle diplomatique remarquable sur la scène internationale. Paul Anxionnaz, le Grand Maître du Grand Orient de France, déclarait en 1967 : "Si nous […] vouons un culte particulier à sa mémoire, c’est parce qu’il n’est sans doute pas d’homme d’action, d’écrivain, de penseur

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