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Lettres de Napoléon contre la liberté de la presse, avril 1805 et janvier 1809

Commentaire de texte : Lettres de Napoléon contre la liberté de la presse, avril 1805 et janvier 1809. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Avril 2021  •  Commentaire de texte  •  2 818 Mots (12 Pages)  •  2 017 Vues

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 Napoléon contre la liberté de la presse

       « Si je lâche la bride à la presse, je ne resterai pas trois mois au pouvoir » a annoncé Napoléon au lendemain du 18 brumaire de l’an VII. A travers cette phrase, l’objectif de l’empereur est de s’assurer la mainmise sur l’esprit et la conscience des français. Cela révèle bien l’état d’esprit de Napoléon et ses ambitions vis à vis de la presse française que nous allons analyser aujourd’hui.

     Ainsi, les textes que nous étudions ici sont deux lettres écrites par Napoléon Bonaparte,  respectivement le 22 avril 1805 à Stupigny en Italie, et le 13 janvier 1809 à Valladolid en Espagne. Celles ci sont écrites à l’adresse de Joseph Fouché, à cette époque Ministre de police, concernant de nouvelles mesures liées à la presse en France .

 Afin de recontextualiser, en 1799 napoléon Bonaparte devient premier consul et créé donc une nouvelle constitution avec le Consulat, succédant ainsi directoire. Puis le 18 mai1804, il devient empereur des français mettant ainsi en place le Premier Empire. De cette façon il va rapidement prendre de nouvelles mesures pour la France, la première lettre en est une bonne illustration étant donné qu’elle a été écrite moins d’un an après son couronnement. Dans celle ci il fera part de son mécontentement vis a vis de la liberté de la presse ainsi qu’une mise en garde. Dans la seconde lettre, écrite quatre années plus tard, il traite du même sujet, cependant ses propos sont plus modérés et il soulève des questionnements et des mesures différentes. Ces lettres jouerons un rôle important dans l’avenir des journaux, leur utilisation et leur influence.

De cette façon, nous pourrons alors nous demander, Comment la liberté de la presse évolue t-elle sous l’empire ?

Pour répondre à cette question, nous étudierons dans un premier temps la restriction de la presse en nous appuyant sur la première lettre, puis dans un second temps, nous analyserons le nouvel usage de la presse selon Napoléon en nous appuyant sur la deuxième lettre.

I/ La restriction de la presse
A) Des reproches autoritaires (L.1-6)
B)
La peur des conséquences d’une presse trop « libre » (L.10-15)
C) La menace d’une censure totale (L.6-19)

II/ Le nouvel usage de la presse
A) Se comparer a l’Ancien régime pour valoriser l’empire (L.22-28)
B)
Utilisation des arguments historiques (L.29-35)
C) La mise en place définitive (L.36-38) 

I/ La restriction de la presse

A) Des reproches autoritaires

   Dans la  lettre datant de 1805, et ce dès la première ligne, Napoléon multiplie les reproches envers les journaux.

 En effet, il dénonce certains faits de la presse qui sont peu précis, parfois sans contexte, voire même totalement erronés, comme lorsqu’il explique le fait que « Monsieur Salicetti avait reçu un présent de 200 000 francs du gouvernement génois ; ce fait n’est point à ma connaissance ». Il met également l’accent sur l’exagération de certains journaux, comme précisé dans les lignes une et deux concernant les dépenses de la cour jugées trop « luxueuses », ce qui conduit la public à faire des « calculs ridicules et insensés ».

Ainsi, nous pouvons observer que le plus gros reproche qu’il fait à l’encontre des journaux est la bêtise, par ailleurs il n’hésite pas à insulter certains rédacteurs de journaux d’imbéciles dans quelques uns de ses écrits.

Ce n’est pas évoqué dans les lettres, mais un autre reproche de Napoléon envers les journaux est l’évocation à tord et à travers de la religion. En effet, selon lui cela contribue à troubler la tranquillité publique. Il donne comme exemple le journal Mercure.

C’est pour cette raison que par la suite, il décidera de supprimer tous les journaux traitant des questions ecclésiastiques.

Cependant il ne blâme pas presse dans sa totalité car il sait qu’elle peut avoir une utilité, notamment servir pour l’empire comme outil de propagande. Selon lui il faut simplement empêcher les journaux de nuire et d’influencer l’opinion publique pour ne garder que leurs aspects positifs. 

Par ailleurs Napoléon n’aime pas la presse, cependant cela ne lui empêche pas d’en lire. Il se tient régulièrement au courant du contenu de plusieurs journaux afin de connaître ce qui pourrait impacter ou non les lecteurs. Ainsi, il conserve constamment le Journal de l’empire près de lui.

B) La peur des conséquences d’une presse trop « libre »

Au travers des reproches contenues dans cette lettre, Napoléon exprime également sa peur des conséquences que peuvent avoir cette presse libre. En effet, comme expliqué précédemment, le contenu des journaux possède un rôle important au sein de l’opinion publique. Ils servent à informer la population de certaines décisions politiques, économiques, mais également de sujets plus confidentiels, des rumeurs ou encore des informations qui relèvent du domaine privé. Certains d’ailleurs n’hésitent pas à « mettre un peu de venin » dans leurs articles. Ces informations peuvent être perçues positivement comme négativement par la population et c’est cela que redoute Napoléon.

Il n’est pas bon que la population se pose trop de questions.

Cependant, l’influence de l’opinion publique n’est pas la seule crainte de l’empereur. L’un des principaux dangers est la communication d’informations avec d’autres puissances étrangères. La circulation de fausses informations ou encore de données compromettantes pour la France peuvent avoir des effets dramatiques.

Par exemple, Napoléon est très méfiant vis à vis des anglais, il explique que leurs bulletins « alarment sans cesse l’opinion » et peuvent ainsi détériorer l’image de la France.

Mais il peut également y avoir des conséquences militaires néfastes. En effet, il a un jour expliqué :

« Annoncer l’arrivée à Bordeaux ou à Lorient de navires venant des Indes n’est-ce pas signaler aux Anglais les points à surveiller plus spécialement par leur croisière ? La police doit tenir la main à ce que les journaux ne disent rien qui soit relatif aux travaux, aux constructions, aux mouvements des ports, à l’armement des corsaires, au départ et à l’arrivée des vaisseaux de l’état des navires de commerce et des bâtiments employé à la course. De manière , ils doivent se montrer excessivement discrets en ce qui concerne les nouvelles politiques ou de guerre qu’ils peuvent tirer des gazette étrangère ou de leur correspondant.  ».

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