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Les bonnes villes du royaume

Dissertation : Les bonnes villes du royaume. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Février 2023  •  Dissertation  •  5 011 Mots (21 Pages)  •  158 Vues

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Les bonnes villes du Royaume.

Introduction

La fin du Moyen-Âge est une période chargée de bouleversements sociaux, économiques, politique et militaire, en clair nous assistons à une mutation globale de la société. D’environ 1250 à 1450, nous avons deux siècles de lente transition vers l’ère moderne, nous passons notamment d’un modèle féodal à l’affirmation de la monarchie jusqu’à devenir le plus total possible. Cette affirmation du pouvoir royal ne passe pas exclusivement à travers la personne du roi et de sa cour mais indéniablement à travers de nombreux phénomènes précis, cette lente ascension du pouvoir royal est définitivement lié aux bouleversements sociaux, économiques, politique et militaire que traverse le royaume de France et d’une manière plus large l’Europe. Aujourd’hui, nous n’allons pas nous attarder sur chaque phénomène favorisant le pouvoir royal dans un soucis évident de temps, cependant, nous allons nous pencher sur un phénomène étroitement lié à ce pouvoir et pourtant assez méconnu, à savoir ce qu’on appelle Les bonnes villes du Royaume.  Le terme Bonne ville est un terme assez abstrait à l’époque puisqu’il était essentiellement utilisé dans la littérature, puis progressivement à partir de la fin du XIIIe, le terme est employé part les agents et administrateurs royaux. Certes, une bonne ville est avant tout une ville mais pourtant ce n’est pas entièrement de la manière urbaine qu’elle se définit, puisque par nature une bonne ville se définit en premier lieu qu’à travers le prisme de la royauté. Nous allons forcément à de nombreuses reprises devoir établir des liens fondamentaux entre les bonnes villes et le pouvoir royal. Mais finalement, si nous devions établir une définition d’une bonne ville quelle serait elle ? Nous pourrions dire qu’une bonne ville est une ville développée servant d’assise au pouvoir royal, le diffusant, le rendant tangible et important, jouant aussi un rôle de bras armé afin de le défendre, en contrepartie elle reçoit certains privilèges. Tout ça c’est intéressant mais il est logique de se demander comment accéder au rang de bonne ville ? Même si une ville peut s’ auto proclamer bonne ville, il n’en sera rien tant que le pouvoir royal lui même en aura décider autrement, puisque pour être une bonne ville il faut d’abord et c’est essentiel présenter un réel intérêt pour le roi et son pouvoir. C’est la chose la plus importante. Les autres critères d’accessions à ce rang sont plus obscures et on est moins renseignés. Rapidement il semblerait que pour devenir une bonne ville il y a nécessité d’être autonome dans sa gestion des affaires, dans son administration bien qu’il n’y ai pas de réels modèles imposés. Il faut aussi et nous l’avons vu, une bonne capacité d’attaque et de défense. D’être intimement lié aux prérogatives royales, notamment en matière de justice et de diplomatie et de sécurité. On à l’idée qu’une bonne ville est avant tout une sorte de conseiller du pouvoir royal. Enfin, il faut impérativement figuré sur une liste officielle de bonne ville, cependant aucune liste n’a pu réellement voir le jour puisque les critères permettant d’accéder au statut de bonne ville sont divers et variés mais surtout assez abstrait en réalité. En clair, La fin du Moyen-Âge voit affirmer le phénomène du pouvoir royal, en parallèle on assiste à l’apparition de ce qu’on nomme les bonnes villes nous allons donc voir de manière plus précise de quelles manières ces deux éléments sont indissociable. Dans un premier temps nous nous intéresserons au nouveau modèle urbain et sociétal permettant aux bonnes villes de se développer en nous penchant en détail sur la ville de Poitiers. Dans un second temps, nous observerons de quelle manière la bonne ville devient une « interlocutrice privilégiée de la royauté » à travers notamment la fin de la féodalité et aussi des nombreuses institutions. Puis, dans un troisième et derniers temps, nous étudierons le rôle des bonnes villes dans des contextes militaires complexes en observant leurs organisation en tant de paix comme de guerre, mais aussi en terme de diplomatie royal.

I. Une bonne ville : avant tout un nouveau modèle urbain et sociétal.

 A. Le développement des villes durant le Moyen-Âge..

Nous allons dans un premier temps évoquer rapidement le développement des villes durant le Moyen-Âge. Ce n’est pas nouveau, la ville n’a jamais cessé d’évoluer et de muter en fonction des contextes historiques lié aux différentes périodes. La ville du Moyen-Âge qu’est ce que c’est ? Les villes du Moyen-Âge sont pour une majeure partie d’entre elles fondées sur des modèles antiques.   L’idée de la ville telle qu’on l’entend au Moyen-Âge existe en premier lieu avec son rapport aux remparts. Remparts eux mêmes imaginés durant l’antiquité pour se prémunir d’attaques barbares et autres Wisigoth. Le phénomène urbain à drastiquement chuté lors du haut moyen âge, nous pouvons prendre des exemples de villes tel que Chartres qui passe de 200 hectare à seulement 11 hectare, Reims de 600 à 60 hectare. Même Paris n’a pas échapper à ce phénomène puisque pourtant l’île de la cité et la rive gauche étant assez développée, lors des invasions barbares cela signe la fin de l’urbanisation de la rive gauche et toute la population s’enferme sur l’île de la cité bien entourée de remparts. [Montrer carte] Les remparts, c’est définitivement ce qui différencie la campagne de la ville. Donc, le haut moyen-âge est assez creux en matière d’urbanisation, les principaux regroupements urbains qui subsistent se font autour d’abbayes et d’églises. De la même manière un peu à l’écart de ces pôles on voit se développer des monastères qui attirent à leurs tours des artisans et marchands, c’est de cette façon que les pôles urbains résistent et se forment durant le haut moyen âge. Ils vont finir par se regrouper afin de former de plus grand pôles urbains. Ces phénomène de désurbanisation et de stagnation étant exacerbés par l’instabilité de la période il est naturel de constater que lors qu’advient l’avènement de l’ère féodal les choses changent peu à peu. En effet, les populations rurales qui se sont regroupées autour de centres ecclésiastiques ou de châteaux, se mettent à organiser du commerce et de l’artisanat attirant peu à peu de plus en plus de populations rurales, on assiste à une sorte de mini exode rural dans les environs de la fin du XIe siècle. Après un creux de plusieurs siècles, nous retrouvons la même densité de population que lors du début de la période médiévale mais ce n’est pas tout, la lente croissance démographique entraîne alors une révision des modèles urbains dans de nombreuses villes du royaume, comme à Rouen où on dénombre trois murailles construites au fur et à mesure que la population devenait de plus en plus importante au cours des XI, XII et XIIIe siècle. Mais les murailles ne sont pas le seul facteur visible de cette croissance, le nombre de paroisse augmente lui aussi drastiquement témoignant à nouveau de la démographie grandissante, ces paroisses apparaissent autour des villes et sont peu à peu engloutis dans le flot urbain. Cette période de forte croissance économique et démographique est accompagné de l’apparition de villes prenant de plus en plus d’importance, comme c’est le cas avec la ville de Poitiers, nous allons le voir dorénavant.

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