Le Royaume Des Animaux

Auteur de comédies, comédien et chef de troupe de théâtre français qui s'est illustré au début du règne de Louis XIV, Molière, issu d'une famille de petite bourgeoisie parisienne, est, depuis le XVIIe siècle, l'un des tout premiers auteurs de comédies de la littérature française. Le théâtre de Molière véhiculait parfois des valeurs qui étaient souvent en marge de son époque. Don Juan, tragi-comédie de Molière en cinq actes jouée pour la première fois le 15 février 1665 à Paris, est une œuvre controversée. Les extraits «Le mariage» , tirade dans laquelle Don juan explique à son valet combien il est peu amusant de se donner pour une seule personne et que seule la diversité peut donner du goût à la vie, et «Portrait d’une société», l'une des dernière scène de la pièce où à la surprise générale, Dom Juan a changé brusquement de comportement en annonçant sa conversion où il supplie son maître de changer de vie, présentent la conception de la femme de l’auteur, ses rapports avec elle et sa critique sociale.

Tout d’abord, dans le premier extrait «Le mariage», Don Juan présente la femme comme séductrice. L’oxymore accentue le propos de Don Juan, c’est la femme qui le pousse à être infidèle : «Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne ». L’infidèle affirme que c’est la femme qui l’entraîne à agir ainsi. Il définit l’inconstance amoureuse comme une douce violence dans laquelle il est emporté lorsqu’une belle femme le séduit. De plus, la personnification accentue le fait que Don Juan agit de cette façon puisque la femme est le séduit constamment : «Quoi qu'il en soit, je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable; et dès qu'un beau visage me le demande, si j'en avais dix mille, je les donnerais tous.» D’une autre part, le champ lexical du combat compare la conquête amoureuse à une conquête guerrière en plus de décrire la femme comme un objet que l’on doit conquérir : «combattre» (l.147), «armes» (l.251), «résistances» (l.157), «conquêtes» (l.164) et «vaincre» (l.150). Ce vocabulaire montre que Don Juan se positionne en soldat qui veut conquérir un objet c’est-à-dire la femme. Il s’efforce à la conquérir et une fois qu’il a réussi, il passe à la prochaine conquête.

Ensuite, Don Juan est en faveur de l’inconstance amoureuse et il dénigre la fidélité. D’une part, la métaphore présente l’infidélité comme le réveil des sens et du plaisir : «Mais lorsqu'on en est maître une fois, il n'y a plus rien à dire ni rien à souhaiter; tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d'un tel amour, si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs, et présenter à notre cœur les charmes attrayants d'une conquête à faire.» (l.152-157) De plus, la métaphore accentue la monotonie de la fidélité en la qualifiant d’endormante et trop tranquille. Don Juan affirme donc une argumentation en faveur de l’infidélité : « tout le plaisir de l’amour est dans le changement» (l.154). D’une autre part, l’ironie dans l’antithèse de la ligne 97 dévalorise la fidélité : «La belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d'être fidèle, de s'ensevelir pour toujours dans

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