Coutumes de Clermont en Beauvaisis, Philippe de Beaumanaoir, 1283

Commentaire de texte séance 5

Introduction :

        A partir du XIII ème siècles le droit cherche à être mis à l’écrit, même les certaines coutumes dont la définition porte à dire qu’elles n’ont pas vocation à êtres misent à l’écrit, le sont.  Ce texte est l’extrait du livre « Coutumes de Clermont en Beauvaisis », écrit par Philippe de Beaumanaoir en 1283. Ce livre à pour but à l’époque de mettre à l’écrit les coutumes communes à tous les habitants du royaume de France. Son auteur Philippe de Beaumanoir est un jurisconsulte français, partisan du droit coutumier et proche du roi de l’époque Louis IX dit Saint-Louis. A l’époque féodale c’est la justice seigneuriale qui est appliquée. Se posera alors la question de savoir pourquoi et comment sont choisies et faites les coutumes ? Pour répondre à cela, dans un premier temps c’est l’étude des coutumes au services de dieu qui sera faite, et dans un second temps les pouvoirs contrastés du Roi seront observés.  

I/ Les coutumes au service de Dieu

A/ Un livre pour Dieu

        Cet extrait de texte est présenté en deux parties, le prologue et le début de l’énonciation des coutumes. Dans ce prologue le mot qui revient le plus souvent est « Dieu », en effet il ne fait aucun doute sur l’importance de la religion à cette époque, Il est donc préférable qu’un livre ayant pour but de régir toutes les coutumes d’un royaume soit en adéquation avec la religion. Ce prologue est écrit comme une liste de raisons pour lesquelles ce livre est important. Selon l’auteur ce livre à été écrit pour honorer Dieu et que pour Dieu soit satisfait de ce qui est écrit dans ce livre. « Il serait donc très utile que par notre travail et avec l’aide de Dieu, nous puissions venir à bout de ce livre », Philippe de Beaumanoir nous montre ici que ce livre est comme une commande de Dieu à son égard  il prend l’écriture de son livre comme l’écriture d’un guide pour tous les habitants du royaume pour honorer Dieu en respectant les règles inscrites. On remarque ainsi qu’en plus d’être un livre pour Dieu l’auteur recherche bien plus que cela, il cherche aussi l’approbation de Dieu.

B/ L’approbation de Dieu

        Philippe de Beaumanoir cherche l’approbation de Dieu pour valider son ouvrage, « La seconde raison, c’est pour faire, avec l’aide de Dieu, quelque chose qui plaise à notre seigneur ». Ici il nous montre que son ouvrage est fait avec l’aide de Dieu il se pose donc à la même auteur que Dieu et l’utilise comme argument d’autorités pour valider tous ces textes, personne ne pourrait défier la voix de Dieu. « C’est ce qu’il dit dans la Sainte Ecriture : « Commence, et j’achèverai ». » Avec cet extrait, l’auteur montre que Dieu va finir son travail, car il suppose que son ouvrage n’est pas terminé. Son ouvrage serait donc sans fin, avec la possibilité d’y ajouter de nouvelles coutumes et de nouvelles idées. Beaumanoir en utilisant Dieu comme argument s’accommode de toutes critiques de son ouvrage même des plus hautes instances. De plus, il s’éloigne de son ouvrage en ne donnant pas son identité au départ, « Et si quelqu’un a faim de savoir qui est celui qui a entrepris ce livre, nous ne livrerons pas notre nom avant la fin de l’ouvrage, si Dieu permet que nous parvenions à la fin. » En s’écartant de sa propre œuvre, il donne au départ l’impression que son ouvrage peut être directement écrit par Dieu, ce qui rend son propos d’autant plus fort. Important quand on sait que ces coutumes écrites, auront pour la plupart comme cibles les plus hautes instances du royaume.

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