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Commentaire de "Bellone ou la pente de la guerre" de Roger Caillois

Commentaire d'oeuvre : Commentaire de "Bellone ou la pente de la guerre" de Roger Caillois. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  30 Octobre 2019  •  Commentaire d'oeuvre  •  3 544 Mots (15 Pages)  •  558 Vues

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BERTRAND Pierre                                                                                           TD 156

Roger CAILLOIS : « Bellone ou la pente de la guerre »

Séance 8 texte 3

SOMMAIRE

Introduction :  p. 3-4

I -  Les innovations responsables de la transformation de la conduite de la guerre :  p. 4-7

A - l'arme à feu et l'artillerie :  p. 4-6

B - Les fortifications :  p. 6-7

II – Les conséquences de l'apparition de la Guerre en dentelle :  p. 7-9

A -  La raréfaction et la perte d'importance des batailles au profit des sièges :  p. 7-8

B - L'évolution des moyens et buts de guerre :  p. 8-9

Conclusion :  p. 9

Bibliographie :  p. 10

L'extrait étudié est tiré de l'ouvrage de Roger Caillois, « Bellone ou la pente de la guerre » publié en 1954.

L'auteur, qui est un écrivain, sociologue et critique littéraire français, n'étant donc pas spécialiste de la question de la guerre, né en 1913 et mort en 1978, nous livre dans cet extrait une courte analyse de ce qu'on appelle la guerre en dentelle.  

Tout d'abord, il convient de se poser une question à titre liminaire : qu'est ce que la guerre en dentelle ? Cette appellation désigne la façon qu'avaient les puissances européennes de guerroyer, et ce dans une période s’étalant - selon les auteurs - du début du 16e à la fin du 18e siècle.

L'expression est postérieure à cette époque car elle est apparue durant les guerres révolutionnaires et visait à souligner le contraste entre l'art de la guerre de ces deux périodes.

En effet, sous l'ancien régime, la guerre opposait deux monarques, souvent liés par des relations matrimoniales, qui combattaient selon les règles de la courtoisie, durant la belle saison.

Au contraire, pendant la Révolution (puis sous l'Empire), la guerre opposait désormais des nations rivales, imprégnées d'idéologies distinctes. 

Ainsi, on pourrait résumer la guerre à cette époque grâce cette citation du soldat, homme d’État et dramaturge anglais Roger Boyle, compte d'Orrery[1]  : « Les batailles ne décident plus maintenant des querelles entre nations. Elles exposent les pays, comme avant, au pillage des conquérants. Car nous faisons la guerre plutôt comme des renards que comme des lions ; et nous avons vingt sièges pour une bataille. »

A cette époque, la guerre nous renvoie donc au premier abord une image contradictoire, du fait de la rareté des batailles, incarnant pourtant, dans la perception générale, le cœur des conflits.

Néanmoins, ces importantes modifications dans la façon de mener les conflits armés découlent de causes qu'il nous appartient de déterminer et engendrent de la même manière des conséquences dans le domaine militaire, comme par exemple l’évolution des tactiques, des armements et moyens de défense, ainsi que des buts de guerre des belligérants.

A partir de ce constat, nous pouvons dégager la problématique suivante, à laquelle nous tacherons de répondre durant cet exposé :

Quelles sont les éléments principaux ayant entraînées ces changements dans l'art de la guerre et quel impact à eu cette nouvelle manière de guerroyer sur les conflits européens ?

Pour ce faire, nous verrons ainsi dans une première partie les causes à l'origine de l'apparition du phénomène de la guerre en dentelle, en analysant tout d'abord le développement de l'arme à feu et de l'artillerie, puis par un découlement logique l'évolution des fortifications en réponse à ces armes nouvelles.

Dans une deuxième partie nous verrons les conséquences qu'on les nouveaux usages et stratégie militaires sur les conflits en Europe, en étudiant en premier lieu le phénomène de raréfaction des batailles au profit des sièges, puis en observant les changements parmi les buts et moyens des guerre des belligérants.

I – Les innovations responsables de la transformation de la conduite de la guerre

A – l'arme à feu

La conduite de la guerre dans l'Europe moderne à été certainement transformée par l'apparition de la poudre puis le développement de l'arme à feu.

Nous allons voir dans cette partie que l'importance grandissante prise par la puissance de feu, que ce soit du fait des archers, de l'artillerie de campagne ou des mousquetaires, à entraîné non seulement l'éclipse de la cavalerie au profit de l'infanterie dans beaucoup d'armées, mais aussi des combinaisons tactique multipliant les ouvertures de feu.

En effet, l'apparition de la poudre sur les champs de bataille va bouleverser des rapports de force millénaires :

Auparavant, la noblesse européennes, tirant sa richesse du droit d’impôt et de l'exploitation de ses terres, possédait de ce fait des atouts majeurs au combat, comme par exemple la capacité de se payer des armures très efficaces mais très coûteuses, réservées aux plus fortunés[2], des chevaux, ou encore de bénéficier de longs et strict entraînements.

Néanmoins, le développement de l'arme de trait, décimant la chevalerie française à Crécy (1346), Azincourt (1415) mais surtout Pavie (1525)[3], puis de l'arme à feu, pouvant percer n'importe quelle protection et nécessitant peu d’entraînement[4], vont entraîner le déclin de la cavalerie lourde, auparavant maîtresse des champs de bataille de par ses charges dévastatrices, pouvant être désormais défaite par l'infanterie.

Cette dernière pu obtenir une place prépondérante dans les batailles grâce au Tercio, tactique de combat achevant l’évolution commencée par les suisses avec les carré compact de piquiers, en flanquant à ce dernier des groupes d'arquebusiers, combinant ainsi le feu et le choc, d’où découle la grande polyvalence de cette formation.

Ce Tercio fut le principal élément de la prépondérance espagnole à l'époque moderne. Il prouva son efficacité face à la France durant la troisième guerre d'Italie de 1501 à 1504, en expulsant les troupes françaises de Naples, et conserva sa réputation d'invincibilité jusqu'à la bataille de Breitenfeld, ou les troupes mobiles de Gustave Adolphe de Suède écrase par leur puissance des feu les espagnols, démontrant la supériorité du feu de salve et de l'artillerie mobile sur les piques.

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