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Les mystères d'Eleusis

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Par   •  22 Octobre 2021  •  Synthèse  •  776 Mots (4 Pages)  •  280 Vues

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Les mystères d’Eleusis

        Eleusis est à 30 km au Nord-Ouest d’Athènes, en face de Salamine, sur la route du Céramique.

 Le mot aurait signifié « arrivée ». C’est là, selon la légende, que Déméter, déesse de l’agriculture et de la fertilité, cherchant sa fille Korè, vierge du printemps, est enlevée par Hadès, dieu des enfers. Désemparée par la disparition de celle-ci, la déesse descendit de l’Olympe et se déguisa sous le visage d’une vielle femme. Elle reçut l’hospitalité du roi Kéléos, où elle accorde à l’Attique la connaissance des mystères. Très fréquentés dès le début du VIe siècle, ils attirèrent des foules de plus en plus nombreuses. De Grèce tout d’abord, puis de tout le monde antique. Leur substance religieuse, célébrée par de nombreux témoignages, reste énigmatique.

Ces mystères sont dévolus à deux familles désignées par leurs fonctions religieuses, les Eumolpides qui sont une famille d'eupatrides aristocratique sacerdotale descendante d’Eumolpos, fils de Poséidon. L’Hymne homérique à Déméter, qui retient d'antiques légendes sur la formation du culte éleusinien, est la principale source de données sur les rituels. Les rituels des mystères étaient toujours accomplis par les prêtres de Déméter. Parmi les plus connus d'entre eux, on retrouve Céléos et son fils Triptolème, à qui Déméter avait donné la tâche d'enseigner l'agriculture et de semer le blé sur Terre. Ce prêtre avait aussi institué les Éleusinies, fêtes associées au culte. Parmi les autres prêtres se trouvent les Kérykes.

Les cultes à mystères, à la différence des autres cultes, qui par nature se déroulaient essentiellement en public, étaient caractérisés par le secret qui les entourait. C'est aux mystes seulement, aux initiés, qui pouvaient appartenir à toutes les catégories de la population, à l'exclusion des Barbares pour les mystères d’Eleusis, qu’était réservée la révélation : celle-ci était généralement pour les fidèles une garantie d'immortalité, la promesse qu'il jouiraient après leur mort, d'une vie heureuse dans un autre monde.

Les cultes à mystères, culte du salut, étaient répandus partout dans le monde antique ; ils ont connu une faveur particulière en Égypte avec Isis et Osiris, en Syrie avec Adonis, ou encore en Phrygie avec Cybèle et Attis. À côté de ces cultes orientaux, introduit pour la plupart dans le monde grec à partir du IVe siècle et répandus, parfois de façon clandestine. Ceux sur lesquels nous possédons le plus de renseignements sont ceux de Déméter et Coré à Eleusis, mais il y avait aussi des mystères de Dionysos, auquel participaient les ménades[1], des Cabires, notamment à Samothrace ou près de Thèbes en Béotie, et encore d'Orphée.

Le culte dont l'hymne homérique à Déméter nous a conservé le mythe, se déroulait en plusieurs lieux et en deux grandes étapes ; il comportait, avant la révélation finale, une longue préparation, consistant en pratiques collectives, purification et sacrifice. Il se composait de manifestations publiques, contrôlées par Athènes, qui exerçait un droit de regard sur le culte depuis l'annexion d’Eleusis, et de la cérémonie secrète, les mystères, qui se déroulait à la fin dans la salle d’initiation, le Téléstèrion d’Eleusis. Deux grandes familles athéniennes originaire d’Eleusis, les Eumolpides et les Kérykes, administraient le sanctuaire et fournissaient les deux principaux dignitaires des Mystères, l’hiérophante[2] et le dadouque[3].

Les Petits Mystères, constituaient la première phase, qui permettait d'accéder à la télétè[4] : les candidats à l'initiation étaient préparés par des initiés, les mystagogues, et, à l'issue de cette préparation, ils étaient initiés au premier degré. Les Grands Mystères avaient lieu six mois plus tard, ils étaient marqués par la grande procession composée du personnel sacerdotal, des mystes, des magistrats et des citoyens athéniens, qui rapportaient d’Athènes à Eleusis, les hiéra[5], objets sacrés et secrets. La phase finale, les Mystères proprement dit sur lesquels nous ne savons rien de précis avait lieu dans le Téléstèrion, où n’étaient admis, avec les initiés de l'année précédente que les candidats à l'initiation : l’hiérophante y donnait à contempler aux mystes les hiéra. Dans une révélation l’époptie[6], qui était accompagnée sans doute d'instructions orales, et sur lesquels les mystes, devenu époptes[7], devaient à jamais garder le silence.


[1] Les fidèles de Dionysos.

[2] Il est le premier dignitaire du culte. Il prononçait l’ouverture et il était chargé de montrer les hièra. Il devait révéler et expliquer les mystères aux nouveaux initiés.

[3] Etymologiquement, il est celui qui porte la torche : traditionnellement recruté dans la famille sacerdotale des Kèrykes.

[4] A la cérémonie.

[5] Signifie « choses sacrées », et désigne tous les objets qui jouent un rôle, d’une manière ou d’une autre, dans le culte de la divinité.

[6] Dans l’Antiquité grecque, dernier degré d’initiation des mystères d’Eleusis.

[7] Celui qui était arrivé au troisième et dernier grade dans l’initiation aux mystères d’Eleusis.

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