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La Femme En France Au XXème Siècle

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Par   •  17 Août 2013  •  1 625 Mots (7 Pages)  •  946 Vues

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La femme en France au XXème siècle

« La femme est donnée à l'homme pour qu'elle lui fasse des enfants. Elle est donc sa propriété comme l'arbre fruitier est celle du jardinier, » explique Napoléon Bonaparte. Alors qu’il fonde le nouvel ordre juridique français, le code civil de 1804 fait de la femme une mineure à vie, soumise au pouvoir absolu du paterfamilias. Les nécessités d’emploi de l’ère industrielle et les mobilisations du féminisme naissant remettent cette situation en cause dès les débuts de la IIIème République ; c’est néanmoins au XXème siècle que l’égalité des sexes se trouve proclamée, transcrite en droit et recherchée en fait.

Alors que la loi interdit en 1914 l’envoi de députées et de sénatrices au Parlement, elle impose en 2000 une parité de représentation et, aux termes de la Constitution, « favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives. » On ne peut que s’étonner de ce changement dans la relation à l’Etat, qui tend désormais à protéger les femmes jusqu’à entrer en contradiction avec les principes de 1789, ainsi que l’a jugé le Conseil constitutionnel en 2006. La discrimination négative d’autrefois s’est muée en discrimination positive, au mépris de la Déclaration des droits de l’homme et de sa référence au seul mérite dans l’établissement des hiérarchies sociales.

Durant la première moitié du XXème siècle, les incapacités statutaires sont peu à peu remises en causes tandis que la figure tutélaire du père de famille s’efface. Ce mouvement s’achève en 1965 avec l’abrogation définitive du régime matrimonial de 1804 et la pleine égalité en droit. Les décennies suivantes voient en revanche un glissement vers des lois inapplicables dans le champ professionnel, discriminatoires dans la vie familiale et contestables en matière politique.

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I. 1914-1965 : Vers la fin des discriminations sexuelles

1) L’insertion professionnelle : l’influence de la Grande Guerre

• Les travaux du XIXème siècle se déroulaient essentiellement aux champs, ce qui favorisait la mainmise masculine sur l’activité. Ce paradigme est renversé par l’industrialisation de l’économie : la main d’œuvre peut être plus facilement féminine sans influer négativement sur la production. De fait, dès 1907, les femmes obtiennent le droit de disposer de leur salaire.

• La Grande Guerre marque l’entrée en masse des femmes dans les usines afin de remplacer les hommes mobilisés sur le front. De 1914 à 1918, les munitionnettes assurent le ravitaillement des troupes avec efficacité. Dans le même temps, et pour la durée du conflit, les mères reçoivent l’autorité légale sur leurs enfants.

• Cette implication reste toutefois transitoire. La guerre terminée, les femmes sont renvoyées dans leur foyer. Quelques améliorations sont obtenues, comme la création du congé de maternité rémunéré (1928), mais les bénéficiaires demeurent en nombre limité. La femme reste cantonnée dans le foyer ainsi qu’en atteste la création de la fête des mères par Vichy.

• Ce sont les Trente Glorieuses et l’émergence du secteur tertiaire, qui requiert des qualités plus intellectuelles que physiques, qui marquent l’entrée définitive de la femme dans le monde du travail.

2) L’évolution des mentalités : « Le deuxième sexe »

• Le féminisme français profite de la déchristianisation du pays et de la séparation des Eglises et de l’Etat. La malédiction d’Eve, issue de la tradition judéo-chrétienne, est levée au début du XXème siècle.

• Quelques figures marquantes font évoluer la perception de la femme par la société. La physicienne Marie Curie bénéficie du prestige scientifique de l’ère positiviste ; son courage montré sur les champs de bataille en temps qu’infirmière engagée volontaire impressionne également. Dans la littérature, l’œuvre de Colette (morte en 1954) se caractérise par une grande liberté donnée à la femme, particulièrement dans les séries Claudine et Chéri. L’apport des femmes dans la Résistance est symbolisé par Lucie Aubrac et Berty Albrecht.

• La réelle théorisation du féminisme français est formulée en 1949 par Simone de Beauvoir dans Le deuxième sexe et par le célèbre « On ne naît pas femme, on le devient. » L’auteur y développe selon laquelle l’égalité qui devrait exister entre les sexes est empêchée par le conditionnement social subi par les jeunes filles dès l’enfance. Les premiers mouvements féministes influents apparaissent avec les Trente Glorieuses. La soumission féminine n’est plus consentie.

3) La marche à l’égalité juridique

• La première moitié du XXème siècle se présente comme une remise en cause perpétuelle du modèle juridique issu du code Napoléon. En 1922, le Parlement repousse le « projet Martin » qui prévoyait l’égalité civile. C’est par touche successive que la discrimination prend fin. En 1936, alors que le suffrage est encore exclusivement masculin, une femme accède à des fonctions ministérielles dans le cabinet de Front populaire : Irène Joliot-Curie est sous-secrétaire d’Etat à la Recherche. En 1938, les femmes sont dotées d’une capacité juridique restreinte essentiellement dans le champ judiciaire. En 1942, Vichy autorise l’épouse à gérer ses biens propres.

• L’égalité politique est conférée par ordonnance en 1944 par le Général de Gaulle. Les femmes obtiennent

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