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Les femmes et la guerre ( France 1870-1945 )

Mémoire : Les femmes et la guerre ( France 1870-1945 ). Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  3 Décembre 2012  •  5 046 Mots (21 Pages)  •  2 485 Vues

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Les femmes et la guerre (France 1870-1945)

Au XIXe siècle, la femme était considérée comme un être de second rang, le Code Napoléon institutionnalisait d’ailleurs son infériorité en droit : elle n’était rien si elle n’était pas mariée. Aussi ce siècle est-il marqué par la Révolution industrielle, la naissance du prolétariat et des revendications sociales. Certaines femmes tenteront d’ajouter leur cause à celle des ouvriers, mais le climat demeurant misogyne, elles seront rejetées pour la plupart. A l’image de Proudhon, les hommes pensaient que l’apparition d’une main d’œuvre féminine menaçait la condition ouvrière. Sous le Second Empire, les revendications féministes vont se raffermir et donner naissance au premier groupe militant « La Société pour la revendication des droits civils des femmes » autour de personnalités comme Maria Deraisme et Léon Richer, un radical franc-maçon. D’autres militantes rejoindront leur cause pour ouvrir des écoles et ainsi éduquer les jeunes filles. La guerre franco-prussienne mettra en suspens les velléités progressistes politiques. Après la défaite de Sedan du 2 Septembre 1870, l’avènement de la Troisième République le 4 Septembre 1870, représentera un véritable espoir pour les femmes militantes qui y voyaient un moyen d’améliorer leurs conditions de vie. Pourtant, un autre événement majeur viendra interrompre leurs projets : la Commune de Paris .

Les femmes ont donc lutté pour se défaire de cette image de sexe faible. Et puisque la guerre est considérée comme « le haut lieu de la différence sexuelle » (Hommes et femmes dans la guerre en France) : quels rôles ont-elles joués durant les différentes guerres entre 1870 et 1945 ? Ont-elles servi une cause d’émancipation politique ? S’agissait-il plutôt d’un engagement patriotique et d’un devoir moral ?

Peu après la naissance des mouvements féministes, la France est plongée dans la guerre Franco-prussienne, une véritable déroute qui cause la chute du Second Empire et la proclamation de la Troisième République.Dès le début de la guerre franco-prussienne,les femmes se sont montrées très actives.

Un grand nombre de femmes s’est vu obligé de se rendre à la distribution des rationnements et de se battre quotidiennement avec les difficultés imposées par la guerre : elles devaient remplacer leurs maris partis au combat, endossant à la fois le rôle de maîtresse de maison et celui de travailleuse acharnée. Leur présence à l’arrière était importante et elles avaient pour rôle de soutenir leurs maris ou concubins à travers des correspondances. Dans les lettres qu’Anna Racovitza adressait à son mari Charles Davila parti à la guerre en 1870, on peut lire toute son inquiétude « Je ne puis penser sans frémir que notre malheureux pays n’existera plus comme nation », elle lui transmet aussi une idée des bouleversements quotidiens « que ne changements et d’émotions depuis ton départ ! ». Cet homme, Charles Davila, était un roumain qui a dédié sa vie à la France. Ayant fait ses études de médecine à Angers, il s’engagea en France en tant que médecin pour venir en aide aux blessés. Le désarroi de sa femme est égal à celui des femmes des soldats français, qui n’avaient que peu de nouvelles de leurs maris, et qui s’inquiétaient du sort réservé à la France. Cet acte de charité de Charles Davila, quelques femmes de conditions variées se sont engagées à le faire pour défendre les intérêts de la France et des français, il reste malheureusement peu de traces de leurs actions. On garde cependant le souvenir de quelques sociétés et associations qui ont participé à la guerre en secourant les soldats blessés ou en venant en aide aux plus démunis. On peut lire dans la Gazette des absents du 24 Décembre 1870 « La saison est dure et la misère est grande, mais la charité publique est à la hauteur des souffrances du peuple. On s’ingénie de mille façons pour venir en aide aux indigents. Ce ne sont partout que des souscriptions, des concerts organisés pour donner aux malheureux des aliments ou des vêtements. » . Parmi ces sociétés, la plus importante est présidée par Mme Jules Simon : créée à l’aube de la guerre la « Société de secours aux victimes de la guerre » a mis en place cinq fourneaux économiques, chacun étant capable de délivrer deux mille portions de nourriture par jour ; elle a également mis en place un atelier qui permettait la confection de vêtement pour les nécessiteux. Outre ces associations bourgeoises, les femmes du peuple organisent des Comités de vigilance qui veillaient sur les défavorisés et les blessés. La guerre voit donc apparaître celles que Françoise Thébaud appelle « les anges blancs », ce sont les infirmières et ambulancières qui venaient en aide aux blessés sur le front. Ainsi, les femmes qui ne participaient pas directement à la guerre s’engageaient dans le soutien moral et gardaient un rôle qui leur était propre : la bienveillance et l’amour maternisant, adoucissant par conséquent le quotidien des miséreux.

D’autres femmes se sont engagées corps et âmes à défendre le pays au risque de perdre leurs vies. Juliette Dodu, par son ingéniosité a détourné des informations de l’Etat-major allemand vers les postes français. C’est une jeune fille âgée de vingt-deux ans lorsque les prussiens réquisitionnent la maison familiale, le 10 septembre 1870, elle pense alors à effectuer une dérivation électrique qui lui permet d’intercepter les dépêches prussiennes et de les transmettre aux autorités françaises. Son action qui fut découverte après dix-sept jours, permit de sauver la vie à des milliers de soldats (environ quarante mille), au détriment de la sienne puisqu’elle a été condamnée à mort et graciée après l’armistice. Mais c’est à Paris que le mouvement patriotique est le plus marquant, puisque le plus physique. Le 18 Septembre 1870 , des femmes manifestent dans la capitale, réclamant des armes pour venir en aide à Strasbourg alors assiégée. Plusieurs d’entre elles seront arrêtées. On y retrouve les noms de féministes ferventes -comme Louise Michel, André Léo et Nathalie Lemel- dont les initiatives sont nombreuses du début de la guerre, jusqu’à la fin de la Semaine Sanglante. En effet, toutes ont participé activement au soutien du peuple pendant la guerre en n’oubliant pas d’associer à leurs actions une idéologie féministe. Elles étaient présentes lors de l’incident qui a déclenché la commune : elles ont réuni des femmes et ont bloqué le retrait des canons ordonné par Thiers. Afin de mener à bien leurs actions, les communardes sont des femmes prolixes et organisées : elles montent des clubs, instaurent

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