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La mort dans le maniérisme

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Par   •  26 Novembre 2023  •  Dissertation  •  7 863 Mots (32 Pages)  •  78 Vues

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EXPOSÉ LA MORT DANS LE MANIERISME:

C’est quoi la mort dans l’art maniériste? Qu’est ce que ça représente? Qu’est ce que ça reflète? Comment sa représentation évolue t-elle?

Introduction:

« L'art est la présence dans la vie de ce qui devrait appartenir à la mort ; le musée est le seul lieu du monde qui échappe à la mort. », le mot est d’André Malraux, il nous fait comprendre que l’art est la seule chose qui  puisse transcender la mort car rend immortelles des choses qui était censé être éphémères et passagères.

La Mort est la seule certitude que puisse avoir l’Homme mais reste néanmoins l’une de ses plus grandes interrogations. Cette préoccupation, quasi-universelle, pose beaucoup de questions, mais les réponses apportées par la religion, la philosophie ou la science n’ont jamais semblé pleinement satisfaisantes. Par ce mystère qui semble être insoluble, la mort à toujours fasciné l’être humain. L’art et la religion se sont donc très tôt appropriés ce mystère, y apportant réponses et représentations. La plupart des religions présentent des hypothèses : une possible vie après la mort, l’Enfer, le Paradis ou l’éventualité d’une réincarnation. La science cherche toujours des réponses, mais approche les limites de ses capacités techniques actuelles.

Les artistes en tant que mortels, sont sujets aux mêmes questions, l’art devenant pour certains d’entre eux un moyen d’extérioriser leurs peurs voire leur fascination. La diversification des domaines explorés par l’art, qui leur permet de quitter petit à petit le domaine religieux pour aborder la mort sous d’autres angles, facilite cette interrogation, cette introspection.

Mais ce sujet a particulièrement intéressé les maniéristes à une époque la vie était très fragile à cette époque, et la menace de la Mort était omniprésente dans le quotidien des individus : que ce soit par la maladie, la guerre, ou les dangers du quotidien. De plus l’artiste fait lui -même face à un pulsion de mort  dans son activité représentée par la répétition du geste obsédant des grands maitres de la Renaissance. Ainsi , le rôle de cette imagerie funèbre est manifeste, elle sert à la méditation sur la vie ici-bas et dans l’au-delà et permet à l’artiste et à l’humain de se libérer de sa condition de mortel.

Pourquoi et comment la mort est-elle représentée dans le maniérisme ?

  1. La mort à travers le corps
  1. La mort qui devient vivante à travers le corps

Il s’agit d’abord dans cette partie de comprendre la mort dans son sens premier, le plus littéral= cessation de la vie, arrêt des organes vitaux.

La représentation de la mort dans le maniérisme est tout a fait singulière, en effet les artistes du XVI la représentent comme jamais elle n’a été montrée auparavant. Aux corps défunts très hiératiques et immobiles de la Renaissance et et du moyen âge s’opposent a présent des corps presque vivants  qui ne correspondent absolument pas à l’image que l’on se fait d’une personne en train de mourir ou d’un cadavre à quelques jour de la décomposition.

On aurait pu penser que cette révolution des corps qui commence avec Michel Ange qui transforme ses figures en sur hommes dont tous les muscles sont apparents voire même exacerbés ne s’appliquerait pas au sujet de la mort car il semble antithétique d’associer à un cadavre le corps d’un dieu ou d’un héros grec dont tous les muscles sont contractés alors qu’ils sont censés être tous distendus. C’est justement la toute l’originalité du courant maniériste qui surpasse et surprend les attentes du regardeur.

Pour illustrer cette idée nous pouvons prendre l’oeuvre Abraham Bloemaert, Niobé pleurant ses enfants, la Mort de Cléopatre de Scorel ou encore la mort d’hercule de Scorel, car ce sont surtout les sujet mythologiques qui subissent cette altération des corps car les figures de héros ou de dieux correspondent bien à une amplification des traits pour symboliser leur force, leur supériorité par rapports aux simples mortels.

Ce qu’on peut voir sur ces trois peinture c’est d’abord un approfondissement exagéré des anatomies en particulier des muscles, les tendons, les os qui apparaissent en relief a travers la peau, les musculatures sont exacerbés quitte a parfois même rajouter des muscles qui ne sont pas censé être visibles dans de telles positions comme pour la Cléopatre qui est simplement allongée de coté mais dont dont les muscles sont contractés surtout ceux des abdos et du bras gauche, on voit 8 abdos alors que chez une femme on est censé en apercevoir que 6. On peut aussi noter que les corps sont tout sauf statiques, par les positions qu’ils prennent qui sont tout a fait inaturelles en particulier pour la mort d’Hercule qui semble plutôt être en train de s’extirper de la mort que de la subir a travers l’asymétrie de ses membres tendus vers l’extérieur.

Ces corps mourants ont l’air bien plus lourds et imposants que ceux humains réels, leurs proportions sont exagérées pour Apollon par exemple le bras a coté de lui fait la même taille que sa jambe, on comprend donc que l’artiste maniériste crée des « sur-hommes » qui ne sont pas censé imiter les cadavres de la réalité mais ils représentent plutôt une version imaginaire, idéelle des cadavres qui correspondent à l’état d’esprit peines maniéristes, on peut aussi relever les couleurs assez chaudes et brillantes qui s’opposent encore une fois aux teintes gris-verdâtres qu’on est censé retrouver chez le mort. Ainsi la mort est idéalisée, elle ressemble à un long sommeil paisible qui magnifie les personnes qui en sont victimes, celles ci ressemblent plus a des héros grecs, des dieux , des créatures mystiques qu’a des hommes . On comprend donc une volonté des artistes maniériste de bouleverser les codes de l’iconographie mortuaire et transforme le pathétique en sublime, le douloureux en paisible, la finitude humaine en éternité divine.  Cependant on peut noter un paradoxe dans cette suresthétisation de la mort qui est confrontée à l’épaisseur et à la lourdeur des volumes corporels qui permettent peut être d’encrer la mort dans une réalité tangible et de symboliser le poids de celle ci qui pèse sur la vie de tous.tes. et montrer qu’elle est bien physique et pas spirituelle.

B. La représentation du corps mort qui devient une étude anatomique

Cependant certains maniéristes prennent le contre pied de cette esthétisation du corps humain tout en continuant de s’intéresser à l’anatomie humaine de de plus en plus précisément de manière quasi-scientifique.  Ainsi le corps défunt est traité comme un réel objet d’étude qui n’a pas besoin d’être enjolivé, idéalisé mais que l’on doit voir comme tel c’est d’ailleurs d’autant plus surprenant quand le sujet traité est le christ et qu’il devient complètement humain au point ou la peinture devient presque profane.

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