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Analyse De La Mort Du Roi Tsongor De Laurent Gaudé

Mémoire : Analyse De La Mort Du Roi Tsongor De Laurent Gaudé. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Mai 2012  •  1 742 Mots (7 Pages)  •  5 221 Vues

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Né en 1972, parisien, Laurent Gaudé est un écrivain qui, depuis 1997, publie environ un à deux livres par an, roman ou pièce de théâtre. Depuis 2001, certaines de ses œuvres ont des adaptations théâtrales, par exemple au petit théâtre de l’Odéon. Ses titres les plus connus sont « Le tigre bleu de l’Euphrate » (pièce de théâtre parue aux éditions Actes Sud, 2002) et « La mort du roi Tsongor » (éditions Actes Sud, 2002) qui est le deuxième roman de cet auteur, ce dernier a obtenu le prix Goncourt des lycéens en 2002 et le prix des Libraires en 2003.

Ce roman a des similitudes avec « L’alchimiste » de Paul Coelho et « Le Petit Prince » de Saint-Exupéry. Dans ces trois livres, quelqu’un est à la recherche du Graal. Il y a un parcours initiatique par lequel il faut passer, sinon tout perd son sens.

Dans « La mort du roi Tsongor », l’action se déroule en Afrique, dans des temps très anciens, et débute par une description de la magnificence des richesses de ce pays à l’occasion de la préparation du mariage de Samilia, la fille du roi Tsongor. Ces très belles descriptions témoignent de la puissance de ce roi à travers les cadeaux offerts à la princesse car plus le roi est riche, plus les cadeaux doivent être de valeur. Le palais regorge donc de dons de qualité :

« C’était un gigantesque amas de fleurs, d’amulettes, de sacs de céréales et de jarres de vin. C’était une montagne de tissus et de statues sacrées. Chacun voulait offrir à la fille du roi Tsongor un gage d’admiration et une prière de bénédiction. (…) Les serviteurs du palais, toute la nuit, n’avaient cessé de faire des allers-retours, entre la montagne de cadeaux de la place et les salles du palais. Ils transportaient ces centaines de sacs, de fleurs et de bijoux. » (page 12 et 13)

Cette procession presque interminable de présents pourrait faire croire que la paix est bien installée pourtant l’angoisse du plus fidèle serviteur du roi, Katabolonga nous fait pressentir que tout peut basculer. L’arrivée d’un ami de jeunesse, Sengo Kerim, à qui Samilia avait prêté serment d’alliance, confirme cette impression de fragilité de cette paix et de ces trésors.

Le roi doit choisir au dernier moment entre ces deux prétendants. La situation est délicate puisque le mariage doit être célébré le lendemain. Le roi Tsongor pressent alors que la guerre est inéluctable. Elle approche à pas de géants. Son étau de fer se resserre, sans aucune fuite possible. Alors le roi Tsongor, lui qui a tant combattu avant d’instaurer la paix, ne peut rien contre l’engrenage des faits. L’immensité de sa toute puissance et de sa richesse augmente l’effet de contraste avec les désastres à venir. Il ne voit aucune solution alors il veut sacrifier sa vie car il pense que sa mort, peut permettre d’éviter l’affrontement entre les deux clans. Si ses obsèques empêchent les rivaux de s’entretuer, la guerre ainsi différée n’aura peut-être pas lieu, sa mort donnant à réfléchir :

« Dis-leur que je suis mort parce que je n’ai pas voulu choisir entre eux. Dis-leur que ce mariage est maudit parce qu’il a fait couler mon sang et qu’il faut y renoncer. Que Samilia reste vierge encore un temps. Puis qu’elle se marie avec un troisième homme. Un homme humble de Massaba. (…) Qu’ils repartent l’un et l’autre d’où ils viennent et choisissent une autre vie à mener. » (page 44 et 45)

Ainsi le roi l’a choisi, ainsi le roi meurt et son meilleur ami le pleure et hurle son désespoir :

« Katabolonga pleurait toujours. Il ne comprenait pas. Il n’avait plus le temps de penser. Tout se bousculait en lui. Il sentait le sang du roi lui baigner les pieds. (…) Alors, dans les dernières minutes de cette grande nuit de Massaba, Katabolonga hurla. (…) il continua à hurler jusqu’à ce que le soleil se lève sur ce premier jour où il serait seul. À jamais seul. Et plein d’effroi. » (page 48 et 49)

Mais la mort du roi n’arrête rien et bientôt, les deux armées s’affrontent. Tout n’est qu’amas de sang. Il n’y a aucune raison pour que quelqu’un en réchappe :

« Partout les hommes de Kouame et de Sako périssaient. Ils avaient peur. La vision de cette charge qui les avait broyés avait fait naître en eux la terreur. » (page 105)

« Ce n’était pas la colère qui avait fait se ruer les hommes du roi sur la ville avec une rage forcenée. C’était l’hébétude, l’errance et la folie. (…) Il ne resta bientôt plus rien de la ville. » (page 152)

La mort est omniprésente au cours de ce roman. Promesse de mariage et mort s’entremêlent au début de ce livre pour aboutir à la vraie mort paisible du roi en épilogue. Les morts ont droit à la parole à travers le roi mort qui peut encore échanger ses pensées avec son serviteur, Katabolonga. Le roi voit de loin, mourir les siens, tout s’anéantir en son royaume. Il voudrait pouvoir guérir les morts :

« Et je pose délicatement chacune de mes larmes sur vos corps suppliciés en espérant qu’elles pourront vous soulager. » (page 118)

S’il ne peut rien faire, il demande alors à son fidèle ami, de rompre le pacte qu’il a conclu avec lui, pour pouvoir mourir complètement car actuellement mort, il souffre encore de voir les siens s’entretuer :

« La pièce que je t’ai donnée, Katabolonga.

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