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Compte rendu critique sur la construction genrée des émotions dans les mondes grec et romain

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Par   •  12 Décembre 2023  •  Compte rendu  •  1 467 Mots (6 Pages)  •  77 Vues

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Fournier, Eliott 

(537 145 327)  

  

  

  

Lecture critique en histoire 

HST-1000 

  

  

  

  

Compte rendu  

(1000 mots) 

  

  

  

  

Travail présenté à 

Nathan Murray 

  

  

  

  

Université Laval  

Département d’histoire

Jean-Noël Allard et Pascal Montlahuc, « La construction genrée des émotions dans les mondes grec et romain », Clio. Femmes, Genre, Histoire [En ligne], 47, 2018, mis en ligne le 03 janvier 2021, consulté le 03 octobre 2023. URL : http://journals.openedition.org/clio/13967 

Introduction

Le compte rendu qui suit porte sur l’article scientifique « La construction genrée des émotions dans les mondes grec et romain » qui est publié dans la revue Clio. Femmes, Genre, Histoire (revue scientifique sur l’histoire des femmes et du genre). C’est une étude portant sur les liens entre émotions et constructions de genre dans les sociétés grecques et romaines. Cette étude se situe à l’époque de l’antiquité, plus précisément de la Grèce archaïque à la Rome impériale.

Les deux auteurs sont agrégés ainsi que docteur en Histoire. Ils sont également membres associés du laboratoire ANHIMA[1]. Jean-Noël Allard est docteur en Histoire grecque à l’université Panthéon Sorbonne de Paris alors que Pascal Montlahuc lui est docteur en Histoire romaine de l’université Paris Diderot. Dr Allard a publié d’autres articles en lien avec le sujet comme : « Mascarades masculines. Genre, corps et voix dans l’Antiquité gréco-romaine ». Du côté de Dr Montlahuc, « Le pouvoir des bons mots : “faire rire” » et « Politique à Rome du milieu du IIIe siècle a. c. jusqu’à l’avènement des Antonins, sous presse » sont des articles qui représentent bien son champ d’expertise[2].

À l’aide de l’histoire sociale et culturelle ainsi que des sources primaires (texte d’auteurs anciens) et secondaires (étude plus récente sur le sujet), l’objectif des auteurs est de démontrer que : « […] une approche constructiviste qui mène à concevoir les émotions et le genre comme les produits d’interactions sociales contextualisées et évolutives. » (Page 24). C’est-à-dire qu’on ne doit pas seulement considérer les rapports hommes-femmes, mais de prendre également en considération les rapports sociaux entre les individus dans la cité.

Les auteurs ont opté pour un plan systématique afin d’organiser leur argumentaire. Ils commencent par démontrer la classification de certaines émotions selon le genre dans la littérature grecque et latine ancienne puis réfutent ce point soutenant que la relation entre le sexe et le type d’émotion qu’une personne exprime n’est pas fixe ni uniforme dans le temps. On analyse ensuite la question en considérant que c’est le contrôle de soi qui influence la façon dont nous vivons ces émotions. Le point suivant lui considère que c’est plutôt les rapports sociaux et l’utilité des émotions pour la cité qui influence la façon de les vivre. Pour terminer, on indique que le critère du rang social avait souvent plus d’importance que le genre pour expliquer la gestion des émotions.

Synthèse

Tout d’abord, les auteurs viennent mettre de l’avant la division des émotions en lien avec le genre qu’on peut constater dans les écrits d’auteurs anciens. Les auteurs exposent plusieurs exemples de cette bipartition des émotions par les auteurs de l’Antiquité. Entre autres, ils mentionnent qu’Euripide décrit lâcheté comme étant incompatible avec le statut d’aner qui est le modèle d’homme socialement valorisé dans la cité à cette époque. D’autres exemples sont utilisés par les docteurs afin d’en venir à la conclusion que dans la littérature ancienne, on considérait qu’il y avait des émotions « féminines » et des émotions « masculines ». On se servait donc de ces codes genrés pour pointer le fait que les femmes avaient beaucoup plus de difficulté à contrôler leurs émotions. On se servait ensuite de cette soumission aux émotions des femmes comme argument pour les exclurent de la vie civique.

En deuxième lieu, on tente de déconstruire ce régime genré des émotions avec des exemples qui prouvent que l’association entre le sexe et les émotions n’est pas toujours respectée durant l’Antiquité. En effet, on peut constater qu’il y a des textes anciens ou certains personnages masculins pouvaient exprimer des émotions qui étaient traditionnellement considérées comme des émotions féminines. On évoque aussi une évolution dans la manière de contrôler ses émotions du côté des hommes. Les auteurs appuient cet argument en démontrant une évolution entre l’Iliade et l’Odyssée[3]. En somme, la relation entre le sexe et l’émotion n’est pas fixe ni uniforme dans le temps et on peut l’associer davantage à une caractéristique de la démocratie athénienne qu’à l’ensemble du monde grec.

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