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Le Parfum, extrait du chapitre 8, Patrick Suskind, 1985

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Par   •  27 Juin 2023  •  Commentaire de texte  •  1 490 Mots (6 Pages)  •  385 Vues

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Le Parfum, extrait du chapitre 8, Patrick Suskind, 1985

Introduction

Patrick suskind est un écrivain et scénariste allemand ayant composé Le parfum en 1985 plongeant le lecteur dans une véritable odyssée olfactive. L’histoire retrace la vie de Jean Baptiste Grenouille, personnage principal qui possède la singularité de ne pas avoir d’odeur propre et d’avoir un odorat hors du commun. Né dans un marché aux poissons au 18e siècle dans un Paris puant, le jeune Grenouille mène une vie misérable jusqu’au jour où il flaire une odeur parfaite. Au chapitre 8, alors qu’il assiste à une fête, il sent un parfum nouveau et piste l’odeur jusqu’à une jeune fille qu’il étrangle pour posséder son parfum. Commence alors une longue quête pour recréer ce parfum exceptionnel. Notre extrait se situe juste après le meurtre de la jeune fille de la rue des Marais. Après son retour chez lui, Grenouille fait le point sur cette nouvelle expérience qui a déclenché sa quête artistique.

En vertu de ces éléments, il s’avère alors légitime de se demander comment se manifeste dans cet extrait, l’énergie créatrice du héros.

Ainsi, en nous appuyant sur les mouvements du texte qui suivent la progression par paragraphes, il s’agira d’étudier en amont la naissance de la vocation de Grenouille s’exprimant à l’aide d’un monologue intérieur. Puis d’analyser en aval une classification systématique des parfums. Enfin, nous clôturerons l’étude en expliquant la réflexion extra diégétique de l’auteur.

I-Un monologue intérieur qui traduit l’exaltation du héros

L’immédiateté des effets de la possession du parfum est directement soulignée par le CCT « Cette nuit-là ».

Avec le verbe « sembla », lexique des impressions, le narrateur omniscient nous plonge dans la pensée de Grenouille. L’exaltation qu’il ressent le conduit à métamorphoser son environnement réel : le réduit devient palais et le bat-flanc devient un lit à baldaquin.

Le personnage principal se livre alors à la relecture et à un bilan de son vécu passé par la proposition « ce qu’était le bonheur, la vie ne lui avait pas appris jusque-là ». L’antéposition du COD est inhabituelle : les pensées de Grenouille sont énoncées telles qu’elles se présentent à son esprit.

Les réflexions lui viennent de manières désorganisées comme en témoigne l’utilisation des connecteurs logiques qui font alterner passer et présent : « jusque-là/ mais à présent/car jusque-là/ à dater de ce jour ». Sur 4 phrases, on passe d’un temps à un autre ce qui correspond chez Grenouille à une prise de conscience de son propre changement.

La conjonction de coordination « mais » vient marquer la forte opposition de son état présent avec l’inertie de sa vie passée.

L'exaltation se manifeste physiquement, « il tremblait de bonheur » par un état de d'agitation et d'insomnie « il ne pouvait dormir » causé par l’intensité de son bonheur. L'expression « il avait l'impression » nous maintient dans la psyché de Grenouille qui livre ses ressentis : la pensée de Grenouille est déjà en train de se clarifier et de s'organiser.

« L'impression de naitre une seconde fois, ou plutôt non, pour la première fois ». Grenouille corrige de lui-même ses impressions, affirmant ainsi qu'il tient pour nulle sa première naissance malheureuse. L'analyse de sa vie passée introduite par la conjonction de coordination « car » révèle qu'il prend conscience « que jusque-là il n'avait existé que de façon purement animal » le terme animal renvoie à des émotions primaires et une manière de vivre primitive basée sur des ressentis et des impulsions, très éloignées des capacités de raisonnement qui sont en train de naitre en lui, la négation restrictive confirme cette idée.

L'expression « à dater de ce jour en revanche » marque une rupture entre la vie antérieure du héros et le moment du monologue soulignant ainsi le caractère inaugural du meurtre et de la possession du parfum de la jeune fille.

A partir de ce moment dans le texte la personnalité de Grenouille se dessine.

La proposition subordonnée relative directe « il lui semblait savoir enfin qui il était vraiment » possède ici une valeur déclarative qui met en évidence la manière dont Grenouille s'affirme.

Les coordinations de la phrase suivante « et que sa vie avait un sens, un but... » suivent le rythme de la pensée de Grenouille, tout se révèle en lui en cascade.

Le terme « transcendant » renvoie à l'idée d'une mission quasi divine qui surpasse les capacités humaines, définition même de l’hybris.

« Et qu'il était le seul au monde... » correspond à la prise de conscience de son caractère unique, exceptionnel : Grenouille exprime ici à la fois sa prétention, son orgueil, et son narcissisme.

Les

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