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Explication linéaire : Le parfum Patrick Suskind

Fiche : Explication linéaire : Le parfum Patrick Suskind. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Juin 2022  •  Fiche  •  1 207 Mots (5 Pages)  •  3 047 Vues

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Texte 3

LE PARFUM, Süskind

Patrick Süskind est un auteur allemand né en 1949. Il a écrit une pièce de théâtre intitulée La Contrebasse mais est surtout connu pour son premier roman au succès mondial : Le Parfum, histoire d’un meurtrier (Das Parfum, die geschichte eines Mörders). Ce roman vendu à plus de 2à millions d’exemplaire a été traduit en 48 langues. Il a inspiré le cinéma et a été adapté en 2006 par Tom Tykwer.

Le Parfum raconte l’histoire de Jean Baptiste Grenouille qui a un odorat surdéveloppé, et qui est considéré comme un génie, grâce à sa faculté à distinguer, répertorier et créer des odeurs. Le jeune homme n’aura néanmoins pas la vie facile et des sa naissance sera abandonnée par sa mère qui tenta de le tuer. En découvrant ses facultés, il se fixera un objectif ; créer un parfum ultime, il tuera des dizaines de femmes afin de récupérer leurs odeurs. L’histoire se déroule au 18ème siècle, à Paris, puis à Montpelier puis Grasse et se termine à Paris.

PROBLÉMATIQUE

Comment, à travers le destin de Jean Baptiste Grenouille, l’auteur dépeint-il une vision dévalorisante de la société française du 18ème siècle ?

STRUCTURE

  • Lignes 1 à 9 : présentation du personnage principal
  • Lignes 10 à 25 : une vision du Paris du 18ème siècle

Présentation du personnage principal (lignes 1 à 9) :

  • Le texte s’ouvre sur le cadre de l’histoire à travers les indications spatio-temporelle : « Au 18ème siècle » et « en France ». L’indication temporelle est reprise par « de cette époque ».
  • Le protagoniste est présenté à travers une périphrase énigmatique sans que son identité ne nous soit dévoilée ce qui crée un effet d’attente. Il y a insistance sur deux mots qui suggèrent son ambiguïté, son ambivalence mis en avant dans une antithèse : « géniaux » et « abominable » reprise dans l’oxymore qui conclut la première phrase : « génies abominable ».
  • Le texte s’ouvre sur le cadre de l’histoire à travers les indications spatio-temporelles « Au XVIIIème siècle » et « en France ». L’indication temporelle est reprise par « de cette époque ».
  • Le protagoniste est présenté à travers une périphrase énigmatique sans que son identité ne sous soit dévoilée ce qui crée un effet d’attente. Il y a une insistance sur deux mots qui suggèrent son ambiguïté, son ambivalente mis en avant dans une antithèse « géniaux » et « abominables » reprise dans l’oxymore qui conclut la première phrase « génies abominables ».
  • Longue phrase, de la ligne 3 à 9 pour présenter le personnage principal et surtout son portrait moral. Il ressemble davantage à un antihéros qu’à un héros.
  • JBG est comparé à des personnages qualifiés de « scélérats de génie » (oxymore), notamment à Sade : écrivain de talent mais qui fit scandale en raison des écrits érotiques voire pornographiques (le mot « sadisme » vient du marquis de Sade et date de 1834), Saint-Just  et Fouché sont des hommes de la Révolution, Fouché ministre de la police était connu pour sa férocité (à l’origine de l’exécution de 2000 personnes à Lyon), surnommé « le mitrailleur de Lyon », à l’origine de la mort de Robespierre, Napoléon empereur des Français, connu pour sa dureté et son génie.
  • En comparant JBG à ces personnages, le lecteur à l’impression qu’il a vraiment existé.
  • Le nom du personnage est oxymorique constitué d’un prénom biblique (celui qui baptisa le Christ) et d’un nom ridicule, un batracien, une « Grenouille ».
  • Anaphore de la comparaison « ce n’est assurément pas que Grenouille fût moins…moins… », énumération de ces défauts « bouffi d’orgueil », « ennemi de l’humanité », « immoral », « impie » (=anticlérical).
  • Le personnage est « tombé dans l’oubli » car il excelle dans un domaine auquel on s’intéresse moins comme l’indique la périphrase « au royaume évanescent des odeurs » qui rappelle le titre du roman.

Une vision du Paris du 18ème siècle (ligne 10 à 25) :  

Lignes 10 à 16 :

  • L’antithèse « A l’époque dont nous parlons » périphrase faisant écho au 18ème siècle) et « les modernes que nous sommes » fait ressortir la différence entre le moment de l’écriture et celui correspondant à l’histoire racontée.
  • La tournure impersonnelle et la personnification « il régnait » assimile « la puanteur » à une raine qui dirige et domine tout.
  • On a un zoom « en France », « les villes » puis champ lexical des lieux de vies : « les rues, les arrière-cours, les cages d’escalier, les cuisines, les pièces d’habitations mal aérées, les chambres à coucher » associé au champ lexical des odeurs nauséabondes : « le fumier, l’urine, le bois moisi, la grotte de rat, le chou pourri, la graisse de mouton, la poussière renfermée, les draps graisseux, les courtepointes moites, le remugle acre ».
  • La répétition de « puaient » et de « puanteur » rebute le lecteur.
  • La phrase suivante met en valeur les lieux où l’on travaille : la synecdoque « cheminées » (usines), « les tanneries », « les abattoirs » qui puent et qui sont vus dans leur dangerosité pour l’être humain : « souffre, bains corrosifs, sang caillé ». Ces parallélismes mettent donc en valeur les métiers difficiles.

Lignes 16 à 22 :

  • Le narrateur évoque ensuite l’odeur pestilentielle des personnes elles-mêmes en les énumérant : on trouve un champ lexical du corps humain : « la sueur, leurs bouchers, les dents gâtés, leurs estomacs, leur corps » associés à de mauvaises odeurs ; lexique de la nourriture : « le jus d’oignons, le vieux fromages (métaphores), le lait aigre ». Dégout du lectorat.
  • Enumération de lieux : « les rivières, les places, les églises, sous les ponts, dans les palais », lieux naturels ou sacrés ou luxueux tous envahis de puanteur. L’épiphore « puaient » renforce cette idée d’omniprésence de la puanteur.
  • La phrase suivante compare les classes sociales et montrent qu’elles s’égalent en puanteur (énumération de comparaison) : « le paysan … comme le prêtre », « le compagnon … comme l’épouse de son maitre artisan ». Comparaison du « roi » à un « fauve » (animalisation dévalorisante), « la reine » à « une vielle chèvre ».
  • La puanteur traverse les saisons : « été comme hiver ».

Lignes 22 à 25 :

  • La phrase (ligne 22) reprend l’indication temporelle « en ce 18ème siècle », rappelant l’époque de l’histoire racontée. On a une personnification des « bactéries » qui ne « rencontrait aucune limite », montrant ainsi leur pouvoir sur l’être humain.
  • Les antithèse « constructive », « destructive », ainsi que « la vue en germe », « à son déclin », montre une domination absolue de la puanteur. Cela contraste avec le titre du roman Le Parfum et surprend le lecteur.

CONCLUSION

A travers le destin de Jean Baptiste Grenouille, le lecteur découvre un personnage très ambigu et une société très déroutante, vue à travers une puanteur dominante qui peut expliquer l’importance des parfumeurs et expliquer le titre.

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