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Comment Racine parvient-il à nous émouvoir à travers le récit de Théramène sur la mort d'Hippolyte ?

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Par   •  20 Novembre 2023  •  Commentaire de texte  •  1 420 Mots (6 Pages)  •  77 Vues

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Comment Racine parvient-il à nous émouvoir à travers le récit de Théramène sur la mort d'Hippolyte ?

Racine s'inspire des grands tragédiens de l'Antiquité pour le sujet de ses pièces. Il puise ainsi dans Euripide pour écrire Phèdre en 1677 et remporte un vif succès. L'amour coupable et impossible de Phèdre pour Hippolyte est en effet un sujet propice au tragique. Oenone a en effet accusé Hippolyte d'avoir essayé de séduire Phèdre et Thésée invoque l'aide de Poséidon pour punir le criminel. Hippolyte combat un monstre redoutable envoyé par le Dieu de la mer. Nous verrons comment Racine, à travers le récit de Théramène, communique au spectateur terreur et pitié, émotions propre à la tragédie. Théramène décrit en effet une scène d'épouvante. Ce spectacle terrible met en évidence l'héroïsme d'Hippolyte. C'est donc par son habilité que le narrateur communique au spectateur des émotions fortes.

I. Un spectacle terrifiant

a. Une description terrifiante du monstre b. La peur provoquée par le spectacle

II. Un héros tragique

Cette scène montre qu'Hippolyte est un héros tragique. Dès l'apparition du monstre le récit est au présent de narration :" L'onde approche, se brise, et vomit à nos yeux" (v.1515), ou encore "Hippolyte lui seul, arrête ses coursiers, saisit ses javelots" (v.1527 à 1528), ce qui rend ce récit plus vivant et plus actuel, le spectateur a l'impression de vivre le récit comme s'il y état, Théramène utilise beaucoup de d'hyperboles pour accentuer l'héroïsme d'Hippolyte, et mettre en avant son courage, le monstre paraît terrifiant, les adjectifs qui le décrivent sont démesurés "un monstre furieux" (v.1515 ), "cornes menaçantes" (v.1517), "écailles jaunissantes" (v.1518), "Indomptable Taureau" (V.1519), " dragon Impétueux" (v.1519), "Ses longs mugissements" (v.1521)," un monstre sauvage" (v.1522), "une gueule enflammée" (V.1533), ce qui renforce l'idée d'Hippolyte s'est battu contre un monstre redoutable et féroce et qu'il s'est donc très valeureux et téméraire. Théramène accentue le réalisme avec beaucoup de verbes d'action :"arrête, saisit, pousse, fait, vient, se roule...", certains sont successifs :" L'onde approche, se brise, et vomit à nos yeux" (v.1515), "Hippolyte luis seul, [...], Arrêtes ses coursiers, saisit ses javelots, Pousse au monstre [...], Il lui fait dans le flanc une large blessure" (v.1527 à 1530), ces vers renforcent l'exploit, la prouesse et le courage d'Hippolyte qui ne recule pas face à ce monstre, tout au contraire il se bat comme un héros. Le registre de cette scène est épique, car il y a de nombreuses hyperboles comme "Ses longs mugissements font trembler le rivage" (v.1521), qui est aussi une métaphore d'un tremblement de terre, il y a aussi les adjectifs qui décrivent le monstre comme "un monstre furieux" (v.1516), il y a le champ lexical de la guerre : "s'armer, coursiers, javelots, dard lancé, char", Hippolyte est nommé par Théramène par la périphrase :" digne Fils d'un héros"(V.1527), il rappelle volontairement qui descend de la lignée de Thésée pour souligner son héroïsme mais aussi pour émouvoir Thésée, c'est une façon de montrer qu'Hippolyte s'est montré le digne fils de son père "L'intrépide Hippolyte" (v.1542), il en fait un portrait élogieux. Ce qui fait d'Hippolyte d'un héros c'est qu'il combat seul, même les éléments sont personnifiés "Le ciel avec horreur voit ce monstre sauvage" (v.1522), "La terre s'en émeut" (v.1523), "Le Flot qui l'apporta recule épouvanté" (v.1524), ils ont l'air effrayés, cette personnification fait entrer le spectateur dans un univers merveilleux, "Tout fuit" (v.1525), l'adverbe "tout" est sujet dans cette phrase la totalité :" Dans le temple voisin chacun cherche un asile" (v.1526) ses compagnons même ont été cherchés un refuge. Hippolyte paraît donc être seul sur scène, que ce monstre épouvantable et légendaire, ce qui forme une antithèse mettant Hippolyte en valeur, le chiasme au v.1519 "Indomptable Taureau, Dragon impétueux" renforce l'idée qu'il se bat contre un monstre redoutable qui est à la fois un dragon et un taureau, indomptable et impétueux, ce chiasme met donc en relief le côté hybride du monstre ce qui met donc en avant

l'héroïsme d'Hippolyte de fils de héros il devient lui même un héros. Le groupe de verbe "pousse au monstre" (v.1529) montre aussi sa détermination et son courage. "Il lui fait dans le flanc une large blessure" (v.1530), l'adjectif épithète "large" accentue le courage d'Hippolyte, le monstre et touché et sa blessure est importante, le COD "une large blessure" est placé en fin de vers ce qui crée un effet de retardement comme si Théramène voulait prendre son temps pour raconter l'exploit d'Hippolyte à Thésée mais il ne meurt pas, le rythme ternaire du v.1534 " qui les couvre de feu, de sang, et de fumée" marque une rupture, (Hippolyte est pris dans la fureur de ses coursiers ) par rapport au v.1528 "Arrête ses coursiers, il saisit ses javelots". Il y a une renversement Hippolyte n'est plus maître de l'action," il tombe embarrassé" (v.1544). Cette scène montre que cette fin tragique est inéluctable. Hippolyte est poursuivi par la malédiction lancé par son père. Le verbe pronominal "se consume" est hyperbolique et montre le désarroi d'Hippolyte face au monstre. Théramène le qualifie de "désordre affreux" (v.1539) ce groupe nominal montre qu'Hippolyte a perdu son avantage. On ne sait plus à ce moment qui domine. Il est arrivé à blesser le monstre dans son flanc, mais ce sont ses fidèles chevaux qui se chargent d'accomplir la malédiction "La frayeur les emporte et, sourd à cette fois, Ils ne connaissent plus ni le frein ni la voix. La conjonction de coordination "et" est après une virgule pour marquer une pause pour mettre en valeur l'adjectif qualificatif "sourds" afin de montrer que les chevaux ne sont plus contrôlables. Ce qui est une ironie tragique, parce qu'il y a un contraste entre la sollicitude d'Hippolyte vis à vis de ses chevaux, des chevaux qu'il a dressés et ces derniers qui sont la cause de sa mort. De plus, le doute est introduit chez le spectateur avec les adverbes de négation "ne...plus" et la conjonction de coordination "ni", il ne sait pas si Hippolyte est mort. "Un dieu qui d'aiguillons pressait leur flanc poudreux" (V.1540), c'est une périphrase qui évoque Poséidon avec son trident, dieu de la mer, que Thésée a appelé pour lancer une malédiction afin de punir Hippolyte. Le nom "dieu" est mis en valeur car il est sujet de la phrase, Poséidon intervient pour aider le monstre, en effrayant les chevaux avec son trident. Le pronom personnel indéfini "on" (v.1539) montre que les témoins de la scène n'ont pas osé évoqué Poséidon, sans doute par peur de ce dieu. Le groupe nominal "une sanglante écume" (V.1538) est une métaphore qui rappelle la mer et qu'Hippolyte poursuivi par la malédiction ne peut échapper à la mort promise par Poséidon, c'est comme si la mer était chargé de sang et qu'elle devait comporter Hippolyte puisque la mer est la demeure de Poséidon, "une sanglante écume" montre que finalement seul Poséidon est responsable de sa mort. Cette fin était donc inéluctable, Hippolyte ne peut pas se sauver son "char" est "fracassé" (v.1543) et "il tombe embarrassé" (v.1544), les participes passés "fracassé" et "embarrassé" décrivent une situation qui est achevé et définitive, Hippolyte est soumis à son destin fatal, il est arrivé à vaincre le monstre mais il meurt tragiquement tout de même à cause de ses chevaux. Sa mort est métaphorique au v.1550, l'adverbe "bientôt" souligne la promptitude du changement de corps en plaie, le verbe "est" qui est au présent de narration marque un passage brutal, Hippolyte est agonisant, "tout son corps" n'est bientôt qu'une plaie" (v.1550), il meurt donc de manière douloureuse, ce qui renforce le côté pathétique de la scène.

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