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Bérénice, Jean-Racine : Dans quelle mesure, Racine parvient-il à sublimer une séparation tragique à travers un lyrisme et une musicalité exaltante ?

Commentaire de texte : Bérénice, Jean-Racine : Dans quelle mesure, Racine parvient-il à sublimer une séparation tragique à travers un lyrisme et une musicalité exaltante ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Janvier 2024  •  Commentaire de texte  •  984 Mots (4 Pages)  •  56 Vues

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        Jean Racine, grand dramaturge français du XVIIème siècle et historiographe de Louis XIV, a écrit des pièces telles que Andromaque, Britannicus ou encore Phèdre qui ont contribués à lui forger un grand nom dans le théâtre tragique classique. Bérénice est l’une de ses pièces qui a été écrite en 1670. Dans cette pièce, qui est composée de 5 actes, Bérénice et Titus sont amoureux, mais une fois devenu empereur, Titus doit faire un choix entre le pouvoir et l’amour. Dans l’extrait que nous étudions (Acte IV, scène 5), Titus expose son dilemme et son choix à Bérénice. Bérénice laisse alors exploser ses sentiments. Dans quelle mesure, Racine parvient-il à sublimer une séparation tragique à travers un lyrisme et une musicalité exaltante ?

Nous commencerons par étudier en quoi cette scène de séparation est tragique, puis nous verrons en quoi le lyrisme et la musicalité de la tirade de Bérénice lui permettent d’exprimer ses sentiments profonds avec élégance et pudeur.

        Dans cette scène, nous assistons à une séparation tragique.

        D’abord, la dimension tragique de la scène s’ancre dans le dilemme de Titus : « Je sens bien que sans vous je ne saurais vivre, […] Mais il ne s’agit plus de vivre, il faut régner » (v.2 à 4). Titus aime Bérénice, mais le pouvoir est plus important que l’amour, comme le montre le verbe d’obligation « il faut » (v.4). Cette dimension tragique prend également naissance dans la colère et l’indignation de Bérénice. En effet, cette indignation se traduit par l’apostrophe « Eh bien ! » (v.5), mais aussi des allitérations en « r » et en « t », « régnez, cruel ; contentez votre gloire » (v.5). Sa colère, quant à elle, se traduit par l’emploi de l’impératif « régnez » (v.5), « contentez » (v.5), mais également par l’imparfait « devait » (v.8) qui est employé pour décrire une action non-achevé. « D’un amour qui devait unir tous nos moments » : ici on voit bien que l’imparfait exprime également un sentiment de trahison.

Ce sentiment se retrouve dans la synecdoque « Cette bouche, à mes yeux s’avouant infidèle » (v.11). En effet, cette bouche, autrefois tant aimée a menti. De plus, elle emploie le nom « ingrat » pour désigner Titus, qui incarne à ce moment-là toute cette déloyauté.

Pour autant, malgré sa colère et ses mots durs, Bérénice utilise l’ironie afin de rester digne malgré son immense douleur : « Eh bien ! régnez cruel ; contentez votre gloire » (v.5). Elle ne veut pas paraitre désespérée face à la perte de son bien-aimé.

Sa colère semble s’envoler dès que Titus lui glisse qu’il l’a toujours aimée « Vous fera confesser que vous étiez aimée. / […] pourquoi nous séparer ? » (v.26 à 28)

Après avoir abordé les sentiments qu’éprouvaient Bérénice et Titus, nous allons étudier comment le lyrisme et la musicalité du texte leur donnent encore plus de portée à leur expression.

        

Dans ce texte, Bérénice, surtout, exprime ses sentiments de manière lyrique et musicale.

        Tout d’abord, cette musicalité se retrouve dans sa tirade notamment travers des effets de symétrie : « Que le jour recommence et que le jour finisse » (v.17) ou encore « Sans que jamais […] /Sans que de tout le jour » (v.18 à 19). Ces effets de symétries confèrent une grande musicalité au discours en imprimant un mouvement de balancier et véhiculent beaucoup d’émotions ; on a l’impression d’une danse triste et majestueuse. Les allitérations en s « Ah ! Seigneur, songez […] combien ce […] » (v.13 à 14) produisent le même effet, comme un souffle élégiaque.

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