Au théâtre, en quoi les recours aux stratagèmes peuvent-il éveiller l’intérêt des spectateurs?

Dissertation Français:

Sujet: Au théâtre, en quoi les recours aux stratagèmes peut-il éveiller l’intérêt des spectateurs?

Le terme «théâtre» vient du grec et désigne le lieu de représentations. A la base, le théâtre est un bâtiment, un édifice ou le public regarde un spectacle. A partir du 17° siècle, le mot théâtre signifie de façon plus spécifique l’art dramatique, le spectacle en lui-même. C’est un genre littéraire comprenant les œuvres écrites pour être jouées par des comédiens sur scène. C’est aussi un art de la représentation d’œuvres par des êtres humains ainsi qu’un lieu ouvert ou fermé destiné à la représentation de spectacles. Le théâtre est conçu avant tout comme un divertissement collectif. Les acteurs sont anonymes, portent un masque, sont vêtus de costumes (grandes robes,habits de l’époque…). Le terme «stratagème» est également issu du grec, c’est une ruse de guerre qui a pour but de tromper l'ennemi et c’est également une combinaison habile permettant à quelqu’un d’arriver à ses fins et ainsi d’obtenir un avantage. Tout le paradoxe des Fausses Confidences réside dans le fait que le stratagème, procédé qui repose sur le mensonge et la tromperie, est utilisé ici pour faire émerger la vérité des sentiments. L’intrigue d’une comédie est souvent construite autour d’un stratagème: grâce à sa ruse et ses manœuvres habiles qu’un personnage parvient à retourner la situation à son avantage.  Le stratagème apparaît donc comme un moteur dramaturgique imposant qui suscite la curiosité des spectateurs.

Il s’agit de voir en quoi les recours aux stratagèmes peuvent éveiller l’intérêt des spectateurs.

Dans un premier temps, nous verrons d’abord que les stratagèmes peuvent faire naître chez nous spectateurs du plaisir, de la tension dramatique et du suspens. Nous étudierons ensuite en qui les victimes et les stratèges provoque en nous de fortes émotions qui attirent notre part de curiosité. Pour finir, nous étudierons la manière dont ils renforcent le plaisir théâtral avec la réflexion enthousiaste des spectateurs sur la société occidentale et sur notre condition humaine.  

En premier lieu, nous étudierons que les divers stratagèmes élaborés peuvent faire éveiller du plaisir chez les spectateurs a travers la tension dramatique et le suspens.

La tension dramatique suscite du plaisir aux spectateurs car le cœur d’une histoire se joue dans le conflit entre ce que désire réellement un personnage et ce qu’il est obligé de subir. De ce conflit découle la tension dramatique, un danger pour le personnage de se perdre, de couler, de mourir psychiquement ou physiquement. La comédie traditionnelle est presque toujours bâtie sur le même schéma, un stratagème mis en œuvre par un valet rusé va permettre à des jeunes gens amoureux de triompher. Chez Marivaux, le stratagème prend une dimension plus subtile, en permettant aux jeunes gens de s’avouer leurs sentiments réciproques. Par exemple, dans Le Jeu de l'amour et du hasard (1730), c'est Silvia qui invente une ruse en inversant les rôles avec sa servante pour observer son prétendant, mais ce dernier a la même idée, avec son valet. Par chance, l'amour se révèle à l'épreuve du double travestissement: tandis que Silvia tombe amoureuse de Dorante en le prenant pour un valet, celui-ci se déclare prêt à épouser la servante de sa promise. 

Ensuite, il y a également le suspens qui suscite la plaisance des spectateurs. La réussite du stratagème n’est pas assurée, le spectateur attend avec impatience d’en connaître l’issue. Par exemple, dans les Fausses Confidences, je pense que Dubois est le centre de la pièce, il maintient le suspens, le lecteur avance dans la pièce en attendant à chaque scène ses manipulations, les moyens qu'il va mettre en œuvre pour qu'Araminte tombe amoureuse de Dorante et comment il va gérer les autres personnages : L'équilibre de la pièce repose donc sur lui. Le stratagème est donc un élément essentiel par la tension dramatique qu’il engendre, on se demande si il va fonctionner ou si il va échouer? Il permet également de représenter avec rigueur et précision les personnages pittoresque.

Dans un second temps, nous verrons que les victimes ainsi que les stratèges suscitent en nous de fortes émotions qui attirent notre curiosité.

Qui dit stratagème, dit stratège conduisant la ruse en virtuose. Dans les Fausses Confidences,  Dubois, meneur de jeu impudent, en offre un bel exemple: c’est lui qui tire toutes les ficelles pour persuader Araminte d’épouser Dorante: «Plus de raisonnement: laissez-vous conduire». Dans le théâtre de Marivaux, les victimes du stratagème suscitent plutôt l’émotion. Le spectateur des Fausses Confidences est sensible à la souffrance d’Araminte: «Je suis si lasse d’avoir des gens qui me trompent.» La jeune veuve se sent manipulée de toute part, même la confiance qu’elle mettait en Dubois se trouve trahie: «Je vous avais dit de ne plus vous en mêler, vous m’avez jetée dans tous les désagréments que je voulais éviter». Par exemple à la scène 10 de l’acte II, alors que l’on vient de découvrir le portrait d’Araminte peint par Dorante et livré dans la boîte, Dubois, faussement scandalisé, vient bruyamment affronter Arlequin au sujet d’un autre portrait d’Araminte. Le valet joue toujours le rôle du défenseur de l’honneur de sa maîtresse qu’il trouve outragée par l’intérêt trop vif de l’intendant pour ce tableau tandis que le plaisant Arlequin plaide rageusement pour son jeune maître. Cette nouvelle scène vient ainsi réveiller une émotion qui n’avait pas eu le temps de s’apaiser chez le spectateur comme chez Araminte. Ainsi,il est satisfait de voir un personnage antipathique tourné en ridicule. Le spectateur prend plaisir à observer le déroulement des supercheries et s’interroge sur la réussite ou l’échec du projet. Lorsque que le stratagème est couronné de succès, le spectateur apprécie de voir l’amour ou le bien triompher. Dans les Fausses Confidences, dès la scène d’exposition les spectateurs sont invités à combler les vides sur un projet que Dorante qualifie d’«extravagant» alors que Dubois le considère comme «infaillible». La mise en scène peut également provoquer du plaisir. Par exemple, le décor est un bon moyen de susciter diverses émotions telle que la surprise, l’étonnement, l’ébahissement, la répulsion ou la terreur. Il y a aussi les masques, le maquillage et les costumes qui jouent un rôle important dans le fait de provoquer des émotions chez le spectateur. Ainsi les masques antiques pour la tragédie inspiraient la terreur tandis que ceux pour la comédie accentuent le ridicule. Enfin, le théâtre est fait pour être joué. Ce sont donc les jeux de scène, des gestes et de tons qui vont susciter des émotions. Le comique de geste est évidement à citer, avec par exemple: les mimiques grotesques de la Commedia dell’arte (Pour le rire). Parallèlement, la tristesse, la pitié peuvent être transmises par le jeu des acteurs. Le recours au stratagème permet donc de mettre en scène des personnages attachants, suscitant le rire ou l’émotion. Plus largement, on peut dire que le stratagème démultiplie le plaisir théâtral.

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