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Analyse linéaire Ophélie, Rimbaud

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Par   •  15 Juin 2025  •  Commentaire de texte  •  2 007 Mots (9 Pages)  •  6 Vues

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Texte 3

Ophélie

Introduction

Le XIXe siècle est celui des Révolutions. Lors de ce siècle, le mouvement

littéraire du symbolisme voit naître des auteurs comme Arthur Rimbaud.

Jeune poète symboliste du XIXe siècle et inspiré par la vie de bohème, Arthur

Rimbaud fugue à plusieurs reprises à l’âge de 16 ans. C'est lors de ces fugues

qu’il écrit vingt-deux poèmes rassemblés ensuite sous le titre Cahiers de Douai

publié à titre posthume par Paul Denemy. (Véritable génie littéraire, on voit à

travers ses poèmes son envie de s’émanciper des codes traditionnels. )

Adresse à Théodore de Banville (le maître du Parnasse), le poème « Ophélie »

écrit en 1870 s’inspire du personnage shakespearien dans Hamlet. En tuant le

père de son amoureuse, Hamlet conduira Ophélie à la folie puis à la noyade.

Composé de 9 quatrains, divisés en trois parties en alexandrins aux rimes

croisées, il relate la mort de la jeune Ophélie qui otte dans le euve, entourée

d’une nature bienveillante qui s’offre comme lieu de repos éternel.

La lecture de ce texte nous invite à nous demander, comment Rimbaud nous

dévoile une scène tragique par le biais d’une nature vivante?

C’est ce que nous verrons en analysant dans un premier temps la présentation

d’Ophélie dans une nature calme et bienfaisante des 4 premièrs quatrains, puis

dans un deuxième temps le poète qui s’adresse à la défunte Ophélie et énonce

les causes qui ont mené à sa folie avec les 4 quatrains suivants pour terminer par

la prise de recul avec la vison du poète dans le dernier quatrain.

I- Ophélie dans une nature calme et bienfaisante

Le premier mouvement est calme. On découvre Ophélie dans une nature

protectrice. La première strophe donne une vue d’ensemble sur la situation.

D’emblée, le lecteur est plongé dans un cadre naturel, où le champ lexical des

Éléments domine: « l’onde », « les étoiles », « otte », « les bois ».

Rimbaud commence par une image évocatrice, décrivant Ophélie ottant sur

l’eau, suggérant une atmosphère de calme et de tranquillité comme l’illustre la

personnication « où dorment les étoiles » v.1, ou encore le complément

circonstanciel de manière « très lentement » v.3. Mais cette sérénité est

ambivalente car elle renvoie implicitement à la mort. En effet, les deux adjectifs

qualicatifs épithètes « calme et noire » donnent un ton funèbre. De plus, le

choix de l’adjectif « blanche » v.2 et de la comparaison dû vers 2 « La blanche

Ophélia otte comme un grand lys » renvoie à un idéal de pureté, de chasteté et

de royauté, notamment avec la comparaison au « grand lys » mais aussi à la

pâleur d’un cadavre. Le vers suivant ajoute encore une connotation plus sombre

par l’expression « couchée en ses longs voiles » qui forme une sorte d’euphémisme et qui évoque la position du défunt dans son linceul. Cette

interprétation est conrmée par le derniers vers qui évoque « des hallalis », c’est

à dire les sonneries des cors indiquant la présence des animaux chassés.

L’anaphore aux v. 5 et 7 « Voici plus de mille ans » renforcée par les deux

enjambements qui en découlent permet d’inscrire Ophélie dans une certaine

éternité. De plus, la métaphore du « fantôme blanc » au v. 6 fait basculer le

poème dans un registre fantastique. Au vers 6, le contraste de mes couleurs par

l’antithèse « fantôme blanc »/« euve noir » met en évidence le corps de la

morte. Également, le euve noir fait ici référence au styx, symbole de mort. Le

vers 5 « triste Ophélie » et le vers 7 et 8 « sa douce folie murmure » nous permet

de découvrir ce qui a menée la jeune femme à la mort de part l’accent sur sa

tristesse et par la personnication « sa douce folie murmure » qui nous montre

que la jeune femme a perdu la raison. La «romance » en question fait référence à

son histoire d’amour avec le prince Hamlet. Enn, au v. 8, Ophélie n’est plus

qu’un « murmure » qui hante les lieux. L’enjambement du vers 7 à 8 met l’accent

sur « murmure » et rappelle le calme de ce mouvement.

Dans la strophe 3 et 4, il y a de nombreuses personnications comme « le vent

baise ses seins » v.9, « les saules frissonnant pleurent » v.11, « s’inclinent les

roseaux » v.12 et « les nénuphars froissés soupirent » v.13, qui témoigne d’une

nature qui agit et vit mais également compatissante et qui semble exprimer du

chagrin.. Paradoxalement, la nature semble encore prêter vie au corps inerte

d’Ophélie à travers le mouvement de ses vêtements « déploie en corolle / Ses

grands voiles bercés mollement par les eaux ». En outre, certains éléments ont un

lien

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