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Les Caractères de La Bruyère : la représentation fidèle des mœurs du XVIIIe siècle

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Par   •  22 Juin 2025  •  Dissertation  •  2 121 Mots (9 Pages)  •  14 Vues

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 Jean de La Bruyère était un écrivain moraliste français qui a, au cours de sa vie de précepteur du petit-fils du Grand Condé, écrit énormément de remarques durant le XVIIème siècle, il va en faire l’œuvre les Caractères. Cette œuvre va faire partie des nombreuses de ce temps à dénoncer la comédie sociale puisqu’elle est marquée par l’affrontement des « Anciens », camp dans lequel se situe La Bruyère ainsi que toutes les écrivains qui défendent les codes artistiques et littéraires en critiquant l’homme de leur temps. Et des « modernes » qui mettent en avant la nécessité de s’affranchir de ce qui est considéré comme des contraintes. L’œuvre de La Bruyère critique donc les « modernes » qui prônent la cour du roi et en particulier l’hypocrisie des partisans et les nobles. Nous allons maintenant nous demander si La Bruyère offre une représentation fidèle des mœurs du XVIIème siècle ou s’il grossit certains traits. Premièrement, nous étudierons la représentation juste et objective des mœurs de son temps et deuxièmement, nous analyserons la vision déformée et personnelle de la société de son temps.

   La Bruyère offre une représentation juste et objective des mœurs.

 Tout d’abord, La Bruyère observe des milieux sociaux, des catégories sociales et des lieux. En effet, l’auteur a un don de l’observation puisqu’il offre une représentation complète de la société de son époque en explorant tous les milieux sociaux, il apporte une description riche en détails pour décrire les environnements dans lesquels évoluent ses personnages. La Bruyère offre des observations minutieuses qui donnent vie à ses récits. Ce don de l’observation est marqué par l’utilisation du pronom « on » qui permet au lecteur de s'identifier aux observations et aux critiques de l'auteur. Mais aussi par le présent de narration, qui place le lecteur directement dans l'action ou l'observation en cours, comme dans la remarque 9 qui présente le portrait d’Arrias, et par le style direct où les personnages s'expriment à travers des dialogues ou des monologues. Cela ajoute une dimension de réalisme et d'intensité à l'œuvre.La Bruyère suggère aussi des lieux réels, des salons mondains à la cour royale, en passant par la vie à la campagne et les cercles bourgeois, pour dépeindre avec précision les caractéristiques distinctives de chaque milieu. On remarque que son don de l’observation est dominé par l’envie de donner la vérité avec le plus de détails possibles, on peut le voir notamment avec la première ligne de la préface : « Je rends au public ce qu’il m’a prêté; j’ai emprunté de lui la matière de cet ouvrage : il est juste que, l’ayant achevé avec toute l’attention pour la vérité,dont je suis capable, et…, je lui en fasse la restitution ». Cette citation montre qu’il veut dénoncer les caractères humains et qu’il veut que tout le monde soit concerné par son œuvre .

 Ensuite, nous constatons que l’auteur met en contexte des situations dans les portraits. En effet La Bruyère intègre souvent des anecdotes et des situations concrètes pour illustrer les traits de caractère de ses personnages qui enrichissent leur caractérisation. Ces mises en contexte ajoutent une profondeur et une authenticité à ses portraits, renforçant ainsi la crédibilité de sa représentation. Cette mise en contexte des situations dans les portraits décrit les environnements sociaux dans lesquels évoluent ses personnages, ce qui permet aux lecteurs de comprendre les influences et les pressions qui façonnent leur comportement. Ces descriptions aident à situer les personnages dans leur contexte social et culturel.  On peut le voir notamment dans la remarque 27 du livre VI dans laquelle La Bruyère explique la situation d’un partisan qui est passé d’homme modeste à noble grâce à sa fortune en achetant un titre et qui laisse un héritage à chacun de ses enfants de ce qu’il espérait avoir lorsqu’il était enfant. Cette situation montre son talent pour mettre en contexte une situation et ainsi plonger le lecteur dans la remarque. La Bruyère met aussi souvent en scène ses personnages interagissant les uns avec les autres, ce qui permet aux lecteurs de mieux comprendre leurs relations et leurs dynamiques sociales. On peut le remarquer dans la remarque 7 du livre V dans laquelle deux personnes dialogues, l’une d’entre elle étant Acis, il critique le manque de savoir parler et le peut d’éloquence de la personne avec qui il parle.

 Enfin, La Bruyère décrit l’homme de son temps, ses traits de caractère, sa vacuité et sa fadeur. En effet La Bruyère critique la vacuité et la superficialité de nombreux individus de son époque, qui se plaisent entre eux dans des préoccupations futiles et mondaines. Il dénonce l'obsession pour les apparences, la recherche constante de divertissement et de plaisir, ainsi que la négligence des valeurs plus profondes et des questions existentielles. On constate la critique de cette vacuité par La Bruyère lorsqu’il cite : « Un caractère bien fade est celui de n’en avoir aucun » dans la remarque 1 du livre V. Il critique donc également une certaine fadeur et un conformisme rampant parmi les individus de son époque. Il dépeint des personnages sans originalité ni profondeur, qui se contentent de suivre les normes et les conventions sociales sans jamais remettre en question leur propre existence ou chercher à s'élever au-dessus de la médiocrité de l’homme. De plus, l'écriture fragmentaire crée un rythme dynamique et fluide dans l'œuvre, où les différents portraits s'enchaînent rapidement, reflétant ainsi le flux incessant de la vie sociale. Cette fluidité donne l'impression d'une société en perpétuel mouvement, où les individus interagissent, évoluent et se transforment au fil du temps. Nous pouvons retrouvé cette mobilité sociale dans la remarque 27 du livre VI qui présente le portrait de Chrysippe, un homme nouveau qui est passé d’homme modeste à noble après avoir acheté un titre, c’est un partisan. Cette remarque montre aussi que La Bruyère fait une peinture des partisans qui achètent des titres pour se rapprocher de la cour et du Roi. Cette volonté d’acheter des titres est dû au fait de vouloir plaire aux plus hauts placés et notamment au Roi qui est inaccessible puisqu’il est placé au même rang que Dieu. Cela a un lien avec les modernes qui pensent que la fin du XVIIème siècle est supérieur à tous les autres par sa perfection politique et religieuse.

   La Bruyère donne une vision déformée et personnelle de la société du XVII ème siècle.

 Tout d’abord, La Bruyère a la volonté de corriger et promeut l’idéal de l’honnête homme ainsi que l’idéal du Prince. En effet, La Bruyère cherche à promouvoir l'idéal de l'honnête homme, c'est-à-dire un individu vertueux, cultivé et équilibré dans ses jugements et ses actions. À travers ses portraits, il met en avant les qualités telles que la probité, la droiture, la courtoisie, la tolérance et la sagesse. La Bruyère valorise les comportements qui sont en accord avec ces principes, tout en critiquant sévèrement ceux qui s'écartent de cet idéal en exhibant la vanité, l'égoïsme, la superficialité ou la cruauté. Nous voyons cette suggestion de modèle d’honnête homme dans la remarque 83 du livre V : « Le sage quelquefois évite le monde, de peur d’être ennuyé. » qui montre que l’auteur a la volonté de proposer un guide des mœurs . La Bruyère souligne l'importance de la modestie chez les personnes influentes qui entourent les princes ou les dirigeants. La modestie est présentée comme une vertu essentielle qui témoigne de la sagesse, de la retenue et du respect envers le pouvoir. Elle contraste avec l'arrogance et la vanité souvent associées à ceux qui occupent des postes de confiance auprès des souverains. Nous le constatons dans la remarque 17 du livre X « Rien ne fait plus d’honneur au prince que la modestie de son favori. ». La Bruyère aspire également à un idéal du prince qui serait juste, éclairé et bienveillant envers son peuple, et il utilise ses portraits pour encourager les dirigeants à réformer leur conduite et à exercer leur autorité de manière plus responsable et compatissante.

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